Tu n’es pas resté sans rien faire après le braquage. Même si tu es resté plutôt discret après tout ça. Tu as de nouvelles cibles et non des moindres pour l’heure. De nouvelles missions qui te sont propres. Il te manque quelques petites choses avant de véritablement pousser la suite de tes projets. Tu sais que ça ne plaira pas, mais tu sais aussi que tu n’as plus rien à perdre. Tu n’es ni là pour te faire des amis, ni là pour bien te faire voir.

Alors tu parcours les rues seul, encore et toujours. Utilisant ceux qui veulent bien être utiles à tes propres ambitions et les idées que tu lances à droite à gauche. Il t’arrive parfois de te rendre à la limite de la frontière du quartier des petites carottes pour faire tes petites magouilles à l’ombre des regards de ton propre groupuscule, mais également d’une certaine manière pour titiller un peu les CC. Tu as pris le temps de t’entraîner depuis, tu fais ça tous les jours, et encore maintenant alors que tu traverses une ruelle. Discret comme une ombre sur la raison de ta venue ici. Peut-être un peu voulue au final.

Un homme se dirige dans ta direction quand tu change de trottoir et s’arrête pile devant toi. Ton regard se pose sur lui et tu marques un arrêt. Léger mouvement de tête sur le côté droit tandis que tu le toises de la tête aux pieds, puis des pieds à la tête. Tu jettes un coup d’œil dans son dos et tentes de capter d’éventuelles sentinelles, voire des animaux susceptibles d’avoir alerté ta présence. Après tout, tu sais que le « musicien » bosse pour eux, et qu’il est sacrément redoutable. Une véritable cible à abattre en somme. Mais sérieusement, tu t’en branles comme de ta première couche. Tu reviens sur ce visage que tu connais maintenant assez bien à force de vouloir tous les retenir, de les croiser, de te renseigner sur eux en douce. Tu le détailles mais ne montre aucune agressivité à son égard. Il connaît ton pseudo et ton visage sans ton masque et tu sais déjà qu’ils ont dû en chier pour avoir ça. Ou pas…

Discuter… De quoi exactement ? Du braquage ? Ça t’ôte une petite exclamation accompagnée d’un rictus. ─Hin ! Salut Eric Draven ! Oui, c’est fait exprès. Un petit clin d'oeil à l'un de tes films culte. Mais c’est une façon de lui rétorquer que toi aussi tu le connais indirectement. Tu le fixes puis détournes un instant le regard pour capter la direction que prend la lumière et les ombres autour de toi en levant les yeux au ciel en faisant mine de t’assurer qu’il n’y ait pas de tireur embusqué. T’es pas assez con pour te dire qu’il est venu seul comme un petit suicidaire face à toi. Tu baisses la tête de nouveau pour l’observer. ─Bien sûr ma carotte en sucre, de quoi tu veux parler ? Que tu lui lances avec un petit rictus amusé par ta propre connerie.

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Moue dubitative, haussement d’épaules et petit mouvement de tête sur le côté à la suite de la question de ton visu-vison. Tu te doutes fatalement de la raison de ton arrêt sur l’asphalte de cette rue, les questions qui sont susceptibles de sortir de sa bouche. Pourquoi ? Pour quelles raisons ? Raisons que tu n’apporteras pas à ce dernier, parce que ça ne te concerne que toi. T’es reparti avec le fric en poche, et ça s’est fait de justesse. Tu peux remercier surtout cette capacité que tu as de si spéciale. Puisque ça vous a permis de vous enfuir, Reiko et toi.
Petit coup de tête, claquement de langue, ton regard se pose sur la petite carotte en face de toi.
─Ben, ça dépend… On te trouve, ou pas, selon l’envie, selon ta façon de te comporter. T’es discret quand tu cherches pas à jouer aux enfoirés pour faire péter tout quartier. Tu sais que tu as clairement énervé pas mal de monde, et pas seulement les gangs.
Mais tu t’en fous royalement.
T’as plus vraiment une once de remord, ta bonté, elle s’est tirée une balle quand elle a vu qu’il n’y avait plus rien à sauver de toi. ─C’est seulement quand j’ai envie qu’on me trouve… Que tu lâches avec un sourire qui s’étire brièvement.
Alors tu attends ce qu’il veut. Patiente jusqu’à ce qu’enfin il se décide à parler, sans passer par quatre chemins.
C’était déjà trop long.
T’es à découvert.
Et si tu ne vois pas encore les campeurs c’est parce qu’ils doivent être bien planqués. Ton regard cherche encore des erreurs, des signes de leur présence, un petit reflet par-ci, un autre par-là. Tu observes les différentes ombres qui pourront t’être utiles dans la mesure du possible en cas d’attaque directe. Tu restes aux aguets, à l’écoute du moindre son suspect.
Tu fronces les sourcils, penches la tête sur le côté.
─Mon groupe ? Quel groupe ? Tu ne le prends pas pour un abruti, non. Ton groupe, tu ne comptes pas les impliquer dans ta petite affaire personnelle. C’est toi l’instigateur de tout ça, ils t’ont juste donné un petit coup de main, probablement aussi dans leur propre intérêt. Dans le but de te trahir derrière. Ou de simplement t’utiliser à leurs fins. ─Mais, j’te rassure, j’ai rien contre vous mes loulous. La faute à pas de chance je dirais.
Tu regardes autour de toi, nouvelle moue dubitative.
─Sinon, tu comptes discuter là, en plein milieu de la rue ou… Parce que franchement discuter en pleine rue c'est pas franchement le plus intelligent des projets.

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Donc il connaît les BR. En même temps, avec toutes les langues de pute qui courent les rues ça ne t'étonne pas trop. Il faut bien que certains en aient pour leur argent et qu'ils donnent leurs infos à un moment donné. Mais non, il se trompe complètement. Ce n'était pas ton groupe, tu as juste utilisé quelques membres pour faire ton casse, tout seul, sans demander l'autorisation ou l'avis de qui que ce soit. Et ils ont suivi le mouv'. Mais apparemment, il n'a aucune intention de te laisser partir sans avoir d'infos plus que nécessaire ni même bouger de là. Donc, c'est bien ce que tu pensais, tu es en ligne de mire. ─Ho, tu connais le groupe des bouffons du Suicide Squad! C'est cool! Mais nope, tu te trompes. Je ne te prends pas pour un imbécile. Ce n'est pas mon groupe, c'est moi, tout seul.

Tu te marres. Attaquer son chef ? Certainement pas. Provoquer, oui fatalement avec ce que tu as fait. Et ton sourire s'élargit, ton rire quitte tes lippes et tu détournes la tête négativement de façon sidérée par les questionnements de la carotte en sucre. ─M'attaquer à ton chef ! Haha! La bonne blague. Il aurait pu rester là bas niquer qui il voulait pendant que je m'amusais de mon côté, à faire flamber tous les entre-jambes du quartier. Je te le redis, c'est pas contre vous. C'aurait pu être n'importe qui d'autre… Tu lèves la main désignant dans le vide des personnes imaginaires à plusieurs reprises tout en marmonant. ─Am Stram Gram… Et ton doigt s'arrête sur le corbeau au "Gram" que tu prononces. Un sourire carnassier sur ton visage. ─Oups! Et voilà comment ça s'est déroulé pour toi. Tu observes un peu autour de toi avec une mine dubitative. ─Faut dire que le quartier s'y prête vachement. Ça pue le fric à tous les coins de rue. Tu baisses les yeux sur Crow et ton regard se fait plus sombre. Tu avances d'un pas vers lui. ─Coïncidence ou pas, c'est le jeu, mon p'tit Cake à la carotte. Et sur Mars, faut croire que tous les coups sont permis. Comme en l'an mille. Mais t'as bien envie de tester la manière forte pour voir s'il serait capable de te soutirer des infos.

T'es pas du genre à balancer. Et tu comptes pas donner les noms de ceux qui t'ont aidé. Loin de là. T'es prêt à crever ici sans laisser la moindre chance à Raven de te tirer les vers du nez. Ton ombre s'est superposée à celle de Raven pour l'immobiliser. Mais rien ne se passe quand tu décides de faire quelque chose. Ton pouvoir ne s'active même pas. En même temps, t'es encore loin de la maîtrise de cette foutue capacité. Tu essayes encore de la dompter et d'en comprendre le fonctionnement. Et des fois, ça marche pas. ─Pour ce qui est de la manière forte… Ça me tente bien. Mais j'te vois pas attaquer de front comme un bourrin, toi. J'te sens plus dans la subtilité et les coups de pute. Tu retires ta veste en cuir que tu balances contre une poubelle et retrousses tes manches. Une fois fait, tu tends les bras. ─Viens ! J'aime bien l'échange d'infos avec des coups dans la gueule ! Provoquer c'est ton dada. C'est déjà ce que tu fais le mieux. T'as rien à perdre de toute façon.

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Tu lèves les yeux au ciel. Non, forcément tu n’étais pas seul. Du moins pas tout à fait. Et puis, sa menace ne te plu absolument pas. Tu chiques entre tes dents, lâches une grimace en plissant les commissures et le nez tout en secouant la tête négativement. Tu ne peux pas t’empêcher de rétorquer à la suite de ces propos menaçants. ─Aah ! Naan ! Elle, franchement elle n’y est absolument pour rien. Elle se faisait chier et elle avait une mine affreusement triste quand j-l’ai vue. Tu vois ? Alors j’ai été cool j’lui ai dit ‘Viens, on va casser des gueules ça te déprimera moins tu vas voir ça va être marrant !’ Et elle a tout de suite retrouvé la bonne humeur du fait qu’on l’emmène s’amuser un peu. Mais en dehors de ça elle était même pas dans le coup, j’me suis juste servi d’elle. Vérité ou mensonge, c’est à Raven de décider si oui ou non tu le baratines avec tes gestes expressifs pour souligner ce que tu viens de lui dire. Finalement, y’a beaucoup de vérité dans quelques parts de mensonge que tu rétorques. T’as aucune envie que par ta faute Reiko en pâtisse alors que tu as vraiment proposé à la miss de venir s’amuser avec toit sans réellement trop lui parler de tous tes plans. Enfin, seulement lui parler de ceux dont elle avait besoin pour t’accompagner, braquer une banque, casser des gueules, repartir. Rien de plus pragmatique que ça.

Alors quand il te demande pourquoi cette envie soudaine d’argent, tu arbores une moue dubitative et tu hausses les épaules. Il faut dire que ça ne le regarde pas, mais tu fermes les yeux en prenant un air peiné. Complètement faux ceci-dit, mais tu es du genre à bien savoir jouer la comédie, ou on te prend pour le plus cynique des enfoirés. Tu portes doucement les mains contre ta poitrine en prenant cet air mélancolique, détournant pleinement le regard. ─C’est que… J’ai de la famille, et elle est très malade, tu vois. Sur mars, c’est compliqué de se faire de l’argent, les malfrats courent les rues et détériorent tout. Et quand on a une saloperie de maladie et pas les moyens de sauver les gens qu’on aime c’est pas évident… Tu secoues négativement la tête en prenant un air vraiment triste et désolé. Tu pleurerais presque tellement tu te crois dedans. Tu relèves la tête d’un air parfaitement sérieux. Déterminé à ne rien ajouter de plus à ton vis-à-vis parce qu’il n’avait rien de plus à connaître sur la situation. La famille malade, qu’en sait-il au final ? Hormis peut-être celui de te foutre de sa gueule. Cynique au possible. Ton cœur est mort déjà une fois sur terre et il n’y a plus lieu d’être pour qu’il reprenne vie de toute manière. Tu es devenu suicidaire, provocateur, violent et meurtrier. Et rien ni personne ne sera en mesure de te retenir à moins de te tuer directement.

Allez saloperie ! Vas-y, bouge-toi putain ! Tu sens au fond de toi que ton pouvoir s’agite brièvement, mais s’arrête quand Crow te balance sa provocation. Tu finis par te marrer, un rire amer, détournant la tête tout en passant ta langue sur ta dentition en hochant la tête. Depuis tout à l’heure, il te provoque en réalité. Mais tu n’es pas dupe, s’il ne bouge pas, c’est fatalement qu’il a un truc derrière la tête. Et tu ne comptes certainement pas entrer dans son jeu et rester à découvert. Non, tu as quelques tours dans ta manche. Et CE tour se décide enfin à se remuer le derche. Maintenant qu’il veut bien s’activer et te laisser s’amuser un peu, tu fais un pas, précis, direct, ton pied se pose au sol, sur l’ombre de ton vis-à-vis et tu l’empêche ainsi de bouger à sa guise tandis que ton ombre au sol s’agrandit jusqu’au mur. D’un geste rapide, tu lui encoches un revers de poing directement dans sa mâchoire pour le déstabiliser et faire en sorte qu’il parte à la renverse en poussant dans la continuité de ton coup pour l’envoyer contre le mur. Une fois ton adversaire sonné ou tout du moins déstabilisé, tu ramasses ton cuir et te tournes en courant dans l’autre direction tout en levant ton manteau large et long pour faire le maximum d’ombre au sol et te laisser couler dedans alors que tu repères une zone d’ombre un peu plus loin dans une ruelle à couvert. Petit transfert d’une ombre à l’autre, hors de vue hors d’atteinte, bien décidé à la jouer un peu plus fourbe pour le coup.

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Tu ne réponds pas à la provocation sur la famille. Te contentant d'agir plutôt que discuter en usant de ton pouvoir pour l'immobiliser et le frapper afin de fuir. Faire en sorte que tu ne sois plus en pleine ligne de mire. L'ombre de l'immeuble dans la rue où tu te rends te sera d'une grande utilité. T'es pas con au point de ne pas avoir laissé toutes tes armes dans ta piaule non plus. T'es prêt à te défendre.

Te voilà face à trois hommes qui t'attendaient de pied ferme. Draven ne fait pas dans la demi mesure et ça te fait sourire. Un peu de challenge ça dynamise un peu tes journées. Enfin un peu d'action ! Tu commençais à te faire chier, là. Mais si les BR sont différents des gens ordinaires, des citoyens ou des autres gangs, c'est bien pour une chose. Vous n'hésitez pas. Ça n'est pas permis ni même envisageable dans votre condition. Tu ne réfléchis pas plus en comprenant la menace, sors ton arme de ton holster planqué sous ta veste et tire trois balles à la suite sans prendre le temps de viser, mais une par ennemi te faisant face. Deux d'entre elles touchent. Mettant à terre deux des trois hommes, l'autre balle rate complètement. Le type se retrouve seul face à toi, l'arme braquée sur lui.

Un couteau atterrit devant ton pied et tu sens une douleur légère au niveau du mollet gauche. Tu baisses les yeux sur ce dernier et constate que ton pantalon est tranché. Claquement de langue, tu lèves les yeux vers Crow de manière blasée tout en gardant en joue l'autre type. ─Putain, sérieux ! Tu viens de bousiller mon pantalon ! T'as rien d'autre à dire. Tu feras pas le plaisir à cet enfoiré de courir dans sa provocation. En réalité elle te fait marrer plus qu'autre chose. ─Nan, désolé ! J'adore jouer les lapins blancs ! En plus de ça j'adore les carottes… Un coup de feu retentit de nouveau. Blessant l'épaule du gars que tu tiens en joue sans le tuer. Tu détournes la tête et hausses les épaules. ─Oups! Désolé j'ai miss click ! Tu te tournes vers Crow et prend un air désolé. Levant les paumes vers le ciel en haussant les épaules de nouveau. ─Et si tu disais à ton sbire de nous foutre la paix pour qu'on puisse se tataner la tronche rien que toi et moi, choupinou? Avant que je décide vraiment de lui foutre une bastos dans la tronche? Ce serait dommage qu'il gise comme les deux autres sbires à ses côtés. T'es pas d'accord? Il vaudrait mieux, parce-que t'hésiteras pas à le buter. Qui sait, tu risques de le faire pendant qu'il s'éloignera d'ailleurs.

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