Mars, 2022 ▬ A l'origine, ils étaient cinq. Cinq amis pour la vie, cinq amis pour la mort. Et ils se sont fait une promesse : celle de renverser le gouvernement, et être libres. Mais après la création de leurs gangs respectifs, les évènements les plus traumatisants ont définitivement bousillé leurs rêves face à leur ennemi juré et commun : Le Staff. C'est ainsi que s'entretient le chaos sur Venus Ville, la capitale de Mars. L'anarchie, le désordre et les promesses de mort...
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11.08.22 ▬ Jumeaux Les inscriptions sont fermées !! Lire l'ANNONCE suivante pour être à jour, car un event final arrive bientôt
18.06.22 ▬ Jumeaux Les personnages jumeaux ne seront plus acceptés à l'exception d'une future réservation. Aussi, nous avons ajouté une nouvelle règle dans le réglement
27.05.22 ▬ Groupes libres Tous les groupes sont ouverts aux inscriptions. Inondez-les de votre amour ! Aussi, nous recherchons 1 Sous capitaine AS, 1 chef de garde BB, 1 chef de garde CC, des BR à foison ainsi que des membres Pitaya !
15.05.22 ▬ MAJ V3 MAJ V3 du forum ! Lire présentation de la MAJ ici : WWW. Note : Tous les Bottins sont à jour !
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Winter Wood
Lun 6 Juin - 16:47
comme on se retrouve pv. Reiko
Winter ne sort pas souvent. On pourrait même dire presque jamais.
Mais il doit bien prendre du temps pour lui de temps en temps. Alors oui, de temps en temps il sort en ville, sort de son quartier et se balade, en observant le monde.
Et il regrette rapidement car la plupart des gens l’afflige. Comment peut -on dépenser aussi facilement son argent pour commencer ?
Et comment peut-on trouver le temps de rire et de discuter sur les terrasses des cafés alors que le monde est en peine ? Ca le dépasse. Il juge.
Prêt a rentrer, ayant l’impression de gâcher son temps, c’est sans compter sur une tête qu’il reconnait au loin.
Ca fait un bail. Ca fait des mois. Mais elle est bien là.
Ils ont jamais terminé leur conversation a cause de cette merde du nouvel an. Ca l’a longuement travaillé : car Winter n’aime pas les choses inachevé.
Il cherchera pas plus loin, il se plante devant cette fille. La fixe.
« Salut. On se connait non ? »
Pire entrée en matière ever. Surtout que de base, il avait PAS DU TOUT cette apparence. Il plisse les yeux.
« Le Quadrille. »
Reprécise mais est ce que ce sera assez ? Ce serait fort étonnant.
Reiko a toujours eu du mal à se sentir en sécurité dans la zone neutre, malgré la bonne humeur des habitants, malgré le rire des enfants et l'atmosphère joyeuse de la rue passante. En vérité, elle ne s'y est jamais sentie en sécurité. Elle a l'impression que l'étiquette de BR est collée sur son front, une cible à la vue de tous.
Mais dans cette rue où on ne peut que remarquer la joie de vivre, personne ne la voit, personne ne fait attention à elle,
à l'exception d'un garçon qui se plante sur son chemin, alors qu'elle hésite dans le choix de l'établissement dans lequel elle pourrait s'installer, le temps de quelques instants.
Le regard interrogateur, elle l'observe. Ses paroles ne l'aident pas, la perdent encore plus. Le mot qu'il prononce ensuite fait résonner quelque chose dans son esprit mais ne déterre rien pour l'instant, alors elle ne peut s'empêcher de sourire, un peu amusée.
« T'es qui, toi ? »
Un sourcil relevé. Intriguée, mais pas dérangée, alors pour ne pas le faire fuir, pour ne pas couper court à la conversation, essaie de comprendre.
« Dis-donc, t'es pas un peu jeune pour essayer de draguer plus vieux que toi ? »
Ne se sent pas vieille, mais se dit qu'un gamin de douze ans ne devrait pas essayer de viser hors de sa tranche d'âge. Ça n'apporte jamais rien de bon, en général.
Mais malgré ses paroles un peu moqueuses, un peu attendries, Reiko ne peut s'empêcher de se dire que,
elle l'a déjà rencontré.
Mais pourquoi cette personnd lui semble à la fois totalement inconnue et si familière ?
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Winter Wood
Mer 8 Juin - 20:23
comme on se retrouve pv. Reiko
Face a cette fille qu’il a reconnu, Winter était un peu heureux quand même de retrouver une tête connue. Détail : il n’a pas la même apparence. Il a perdu quelques années depuis la dernière fois.
Et quand elle lui demande qui il est, il haussera un sourcil. Doucement il commence a réaliser. E h m e r d e. Voilà ce qu’exprime son esprit.
Il roule les yeux. Capte le sous-entendu de celle qui lui fait face. Soupire.
Deux solutions : - Fuir. - Faire face.
La première option est alléchante mais Winter a une fierté beaucoup trop mal placée. Il va recadrer ça.
« Ne t’inquiète pas c’est pas non plus dans mes habitudes de draguer dès la deuxième rencontre, même en cas de coup de cœur. »
Léger sourire. Il reste face à elle. Penche un peu la tête.
« J’admet avoir perdu quelques années mais je ne suis pas si différent si ? »
Si. C’est juste la fierté mal placée qui parle. Il roule les yeux. Il va v r a i m e n t devoir faire l’effort.
« Avant cette merde d’attaque au sein de la fête on était partie pour partager un verre et je crois bien aussi que j’étais partie pour me mettre à critiquer absolument tout ce qui composait cette soirée, ce qui en soit, est totalement justifié. »
Le sel. Toujours et encore. Il s’impatiente presque pour le coup. Il lui laisse pas le temps de réagir : termine sur sa lancée.
Un soupir. Reiko capte le changement, se dit alors qu’elle s’est peut-être fourvoyée. Le gamin essaie peut-être de lui vendre une idée politique ? Des gâteaux ? Une arnaque ? Elle glisse les mains dans ses poches, le dévisage et laisse voir un sourire amusé à sa réplique. Le ton, l’humour, tout ça fait résonner quelque chose en elle. Se sent un peu frustrée, car sa mémoire ne lui fait pas défaut, normalement. Mais ce visage…
La suite des paroles la met sur la voie. Doucement, elle remonte le chemin des souvenirs, tandis que l’autre semble peiner à l’aiguiller. Quoi, qu’est-ce qui est si difficile ? Elle fouille son visage à la recherche d’indices quelconques, mais ce n’est pas son œil qui permet de réveiller le souvenir, non, ce sont les quelques mots qu’il lui offre.
Ses lèvres s’entrouvrent sous le poids de la mémoire, et elle se souvient, oui, elle le ‘remet’. Un homme aux traits tirés, à l’âme fatiguée. Deux pauvres âmes qui ne se sentaient pas à leur place dans cette maudite fête. Se souvient dans un même temps de tout ce qui s’est passé ensuite, l’horreur et le sang, la panique et le goût amer de la bile sur sa langue.
Tout son corps se tend sous l’agression des souvenirs, mais Reiko inspire, expire, et se force à ne pas se laisser submerger par ce trop plein d’images. Préfère secouer la tête, sourire en se remémorant le début de conversation avec l’homme, maintenant adolescent. Par quelle magie ?
« Ouais, j’me souviens. »
Ses mains se serrent dans ses poches. Ne sait pas si c’est sûr de révéler son identité. Elle savait qu’il y avait des civils, à la fête, mais surtout beaucoup de membres de gangs. Et Pheme Willis n’avait-elle pas parlé à cet homme ? Reiko ne se souvient plus de la conversation, trop plongée dans sa haine pour la cheffe de gang pour enregistrer le dialogue.
« J’aurais aimé critiquer plus longtemps la soirée avec toi. »
Un autre sourire. Sincère. ‘ça fait plaisir de voir un visage familier.’ Ne le dit pas, se contente de le penser fort, préfère poser une question, sans arrière-pensée.
« Comment ça se fait que… ? »
Elle fait un geste en direction de son propre visage, ne sait pas comment finir sa question. Comment ça se fait qu’il ait 20 ans de moins ? Et, presque immédiatement après avoir posé sa question, se demande comment il a survécu. Comment tout ça s’est terminé. Reiko, elle, ne se souvient pas de beaucoup de choses. Juste des flashs, souvenirs éparpillés, qu’elle ne préfère pas rassembler. Elle ne souhaite pas compléter le puzzle sanglant.
Elle ne le laisse pas répondre, enchaîne.
« Attends, tu sais quoi ? On va pas rester planter là comme des cons. On va prendre un café ? Ou un thé. Ou n’importe quoi. »
Désigne un établissement sur l’autre trottoir. Ils y seront plus confortables.
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Winter Wood
Lun 13 Juin - 23:25
comme on se retrouve pv. Reiko
La tête penchée au moment où sa fierté a guidé sa conduite, Winter s’est demandé si c’était réellement une bonne idée d’en dire autant a une fille qu’il n’a vu qu’une fois.
Mais c’est trop tard, le mal est fait. Il attend donc sa réponse et elle finit par le dire : elle se souvient. Le voilà d’un coup plus intéressé.
Elle lui dit, elle aurait aimé critiquer plus cette soirée.
Crois-moi, je suis du même avis, ca m’aurait évité de voir ce carnage. »
Il secoue doucement la tête. La laisse continuer et évidemment, elle lui pose la question fatidique. C o m m e n t. Ca le fait légèrement sourire.
« Ca, c’est un secret. »
Peut être quand ils se connaitront mieux il lui dira.
Il la laisse lui proposer de prendre un café. Très bien. Ca lui va.
Ca l’aider a profiter sans trouver tout ceci barbant car il n’aura que ses yeux pour simplement juger les gens. Là au moins, il peut discuter avec une personne a priori intéressante.
Il hoche doucement la tête.
« Très bien, allons y. Je te suis. »
Déjà prêt a la suivre il se retrouve rapidement dans l’établissement désigné. Il la laisse s’installer, suit le mouvement, s’assoit en face d’elle.
« Alors quoi de neuf, je suis content que tu aies réussi a t’en sortir après ça, enfin, tu es pas morte n’est-ce pas ? »
Car sur Mars tout est possible. Il commandera un café. Il en a besoin.
Laissera Reiko commander a son tour. En attente de réponse.
parce qu’il accepte, parce qu’il sourit encore, parce qu’elle apprécie un peu de compagnie durant ces moments de flottement.
Ils se retrouvent installés à une petite table ronde, jolie et délicate, assez grande pour accueillir les tasses qu’ils commanderont. Reiko est déjà venue quelques fois, sait ce qu’elle va prendre. Elle lance un regard à l’autre, se rend compte qu’elle ne connaît même pas son prénom, mais le laisse parler.
Elle sort un petit sourire crispé, ne sait pas si elle est prête à reparler de cette grande pagaille. Ne sait pas ce qu’elle doit révéler. Le garçon sait-il qu’elle fait partie des Black Rottenegg ? Elle le regarde alors qu’elle essaie de rester détendue.
Le serveur l’aide à reprendre son souffle, à arranger les quelques pensées qui fusent dans son esprit. Elle laisse le garçon commander, se demande par réflexe s’il n’est pas trop jeune pour du café mais se souvient immédiatement après qu’il n’a pas l’âge de son visage – ou alors, son pouvoir serait-il de le rajeunir complètement ? Elle aimerait savoir, aimerait comprendre, doit se contenter de commander un thé glacé, parce que le café la met sur des ressorts, parce qu’il fait battre son cœur si vite, parce qu’elle a peur de partir au quart de tour si elle en boit. Ça ne l’empêche pas d’en ingurgiter lors des missions nocturnes, même si ça la rend nerveuse, impossible à calmer.
Le serveur repart, elle se doit de répondre.
« Non, j’suis pas morte, j’ai eu de la chance. »
Elle le pense sincèrement. Sait que l’issue de l’altercation avec le chien de garde de Willis ne reposait que sur le hasard, la chance, la main cruelle des dieux.
« Depuis, bah… écoute, j’fais ma vie. C’est fou comme le bordel occasionné par les gangs, ça finit par être ordinaire et que tout le monde passe à autre chose super rapidement. »
Sourire. Reiko a du mal à faire ça, passer à autre chose.
« Toi, ça va ? T’as meilleure mine que la dernière fois, en tout cas. »
Un autre sourire. En arrière-plan, le murmure des conversations. C’est paisible, c’est doux. Alors Reiko se renfonce un peu dans sa chaise, sent ses muscles quitter leur état crispé, état quasiment permanent depuis quelques temps.
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Winter Wood
Sam 25 Juin - 19:16
comme on se retrouve pv. Reiko
Le regard qui ne quitte pas son interlocutrice, il est déjà plus assuré. En effet, c’est presque le jour et la nuit par rapport a leur première rencontre, lui qui était renfrogné, déprimé, salé sur sa propre situation, le voilà plus positif.
Enfin, aussi positif que Winter pourrait l’être.
Elle n’est donc pas morte. Tant mieux.
« Je vois, c’est une bonne chose. »
Il croise les jambes, se pose contre le dossier de sa chaise. La fixe alors qu’elle donne de ses nouvelles. Il plisse les yeux a la mention du bordel occasionné par les gang mais ne dit rien sur le moment.
« C’est devenu une normalité en effet, en ce qui me concerne je me contente de constater les faits au travers les chiffres, ca aide a ... relativiser ? »
Léger sourire en coin.
Il continue de la fixer alors qu’elle fait une réflexion sur sa mine. Il hoche doucement la tête.
« C’est vrai, il faut dire que quand tu m’as rencontré avant, j’étais très différent. Ceci explique cela. »
Il ne veut pas s’étendre sur le sujet.
La commande arrive. Il boit une gorgé de son café. Penche un peu la tête.
« Alors. Si je comprends bien tu t’es pas enrôlé dans un gang toi ? »
Il faut dire qu’elle en parle avec un certain détachement. Et ca, ca trompe pas.
Comment croire ce que disent les gens, comment croire de simples mots, ces choses volatiles, ces choses futiles ? Et pourtant, Reiko y croit. Reiko aime se dire que le jeune homme en face d’elle est réellement content qu’elle n’ait pas perdu la vie, là-bas.
Elle ne sait pas si c’est sa lassitude, à la fête. Elle ne sait pas si c’est l’étincelle un peu malicieuse qu’elle semble apercevoir au fond de ses pupilles, parfois. Elle ne sait pas si c’est la facilité avec laquelle il lui parle, si c’est la gentillesse qu’il montre sans aucune honte. Elle ne sait pas ce qui lui fait l’apprécier autant, en si peu de temps.
Mais Reiko a appris que bien des choses sont inexplicables. Alors elle ne cherche pas de réponses.
Il lui parle de chiffres, et elle sourit. Elle est aussi maladroite avec les nombres qu’avec les mots. De toute façon, elle n’a jamais été bonne à rien, on lui a toujours répété, encore et encore. Elle a appris à l’accepter.
Et puis, une explication qui n’en est pas une. Il ne veut vraiment pas parler de ce qui lui est arrivé. Reiko est curieuse, mais garde ses questions pour elle. Elle ne veut pas l’effrayer, ne veut pas le faire fuir. Alors elle se renfonce dans sa chaise, et ils sont interrompus par le serveur. Elle amène sans tarder le verre à ses lèvres, apprécie le liquide frais et parfumé.
Elle cligne des yeux derrière son verre, recouvert de condensation. Après tout ce temps passé sur Mars, elle a au moins pu travailler sur sa réaction lorsqu’on lui posait ce genre de questions. Elle a déjà fait l’erreur avec Damien, elle ne la fera pas deux fois.
« Non, j’ai pas… ça m’intéresse pas, tout ça. Tout ce que je vois dans les journaux me suffit. Y’a trop de de gens qui meurent pour une cause que je comprends pas. »
Un regard vers lui. Reiko trempe ses lèvres de nouveau.
« Toi, t’en fais partie, alors ? Lequel ? »
Il ne lui a pas dit explicitement, mais elle l’a senti. Et quand son regard croise le sien, elle sent comme un sursaut au fond de ses entrailles, et elle sourit en reposant son verre, agitant l’autre main.
« Si t’as pas envie de m’le dire t’es pas obligé, je t’avoue que c’est pas vraiment mon sujet de conversation préféré, ce genre de trucs. »
Lui sourit. Parler d’autre chose que ce qui la bouffe tous les jours.
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Winter Wood
Dim 17 Juil - 21:28
comme on se retrouve pv. Reiko
Tout en buvant sa gorgé de café, Winter écoute.
Oui il écoute à quel point celle qui lui fait face peut se montrer franche. Il entend ce qu’elle lui dit sur les gangs. Il avait donc bien raison, elle n’est pas dans un gang. Et il croise son regard. Entend qu’elle essaie de le rassurer.
Il hausse les épaules.
« J’ai rien à cacher. »
Il a assez confiance en sa propre force. Il ne crie pas son appartenance sur tous les toits mais il ne cache rien. Quand l’occasion se fait sentir. Il le dit.
« Je suis dans le gang des Pie In Crust. »
Il penche un peu la tête. « Le gang le plus clean avec les civils. »
C’est ce qu’il se plait a croire.
Il y croit. Et puis, ca fait écho a ce que son interlocutrice lui a dit au sujet des journaux, de ce qui se dit. Il lâchera un léger rire.
« Ce qui se dit dans les journaux est à prendre avec des pincettes, ils aiment en faire des tonnes pour attirer les lecteurs. »
Il plisse les yeux. La fixe. « Tu n’es donc même pas une civile sous notre protection si je comprends bien ? »
Il boit une nouvelle gorgée. C’est bon. Très bon. Ca le rend serein.
« Pas que ce soit une mauvaise chose en soit, mais avec tout ce qui se passe en ce moment, il ne vaut mieux pas rester isolé crois moi. »
C’est vrai. Tout est en train de partir en vrille, Winter en est persuadé.
Un frisson de dégoût dans le regard, sur l’épiderme, juste un instant.
Les Pie In Crust. Elle inspire. Pheme Willis, donc. Elle expire. Et elle sourit à ce garçon, cet homme, qui semble satisfait de ce choix de gang. Elle ne peut le blâmer, ne peut le détester pour une simple décision. Elle aussi, a fait un choix que bien des gens désapprouveraient, s’ils le savaient. Et puis, elle ne peut pas condamner un gang entier sous prétexte qu’elle déteste la personne qui est à leur tête. Ou le peut-elle ?
Reiko, dénuée de tout discernement. Reiko qui s’échauffe plus vite que le lait sur le feu, qui porte le rougeoiement des braises brûlantes au fond des yeux. Mais Reiko, qui tend la main à son prochain, et qui ne peut s’empêcher d’éprouver une certaine affection pour le bonhomme en face d’elle.
Elle revient à la réalité une seconde plus tard, reprend le contrôle de ses émotions contradictoires. Elle sourit à sa mention des journaux, se dit qu’il n’a pas tort. Ça a toujours été comme ça, c’est comme les ragots qu’on lui chuchote lorsqu’elle s’occupe de ses patients. Les fait déformés par l’excitation du morbide, par le besoin de tragédie, par la seule envie d’infamer les autres.
A sa question, elle doit réprimer un autre frisson de dégoût. La répulsion est viscérale. Elle secoue la tête en guise de réponse, avec un léger sourire aux sous-tons crispés. Non, elle ne fait pas partie de ce stupide gang. Non, elle ne sera jamais sous les ordres de la vipère – vipère dont elle n’a pas eu de nouvelles depuis quelques temps.
Elle cligne des yeux, intriguée.
« Qu’est-ce qui se passe en ce moment ? »
Voudrait savoir s’ils ont les mêmes informations. Essaie, aussi, de comprendre son interlocuteur.
« Tu… Les Pie In Crust. Ça reste un gang, non ? Même si tu dis qu’ils sont clean avec les civils, ça reste un gang. Comment faire confiance à un groupe dont le but est de faire la guerre aux autres ? »
Le train de pensées dévale la pente.
« Et puis, si un civil fait partie de ce gang, ça n’est pas une cible privilégiée quand il y a des comptes à rendre ? »
Elle reprend son souffle, reprend ses esprits. Sourit faiblement, s’excuse de s’être un peu emportée. Elle a juste à cœur le sort des civils, qui n’ont rien demandé à cette guerre de gangs. Ou peut-être est-ce juste une raison pour blâmer ces groupes armés qui sèment le chaos sur Mars ? Hypocrite, pour quelqu’un qui fait de même, avec comme seule différence le motif – mais même lui se rapproche de certaines idéologies, alors, ici, qui est le coupable ?
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Winter Wood
Dim 24 Juil - 21:04
comme on se retrouve pv. Reiko
La mention des Pie In Crust semble marquer celle qui lui fait face. Winter le voit bien, ca l’a fait tiquer.
Mais il ne dit rien, il se contente de plisser les yeux, attendant sa réaction. Et il l’entend alors qu’elle expose son avis. Il penche un peu la tête.
« C’est vrai on reste un gang et un gang c’est pas tout rose, comme avant, c’était pas tout rose avec la milice, rien n’est parfait mais on se rapproche de quelque chose de mieux. »
Il hausse les épaules. « Ils n’ont pas le choix, au milieu des quartiers qui se déchire ils sont bien obligés de saisir cette main tendue si tu veux mon avis. »
Il s’appuie contre le dossier de son siège, la quitte pas du regard alors qu’elle finira sur sa lancée. Elle parle toujours des civils. Et fini par s’excuser.
« Ne t’excuses pas, c’est bien aussi d’avoir des avis aussi tranchés. »
Il ferme les yeux un court instant, en réflexion. Reprend sur sa lancée en la regardant.
« C’est pas l’idéal et pourtant jusqu’à présent le gang dans lequel je suis n’a jamais eu pour but d’utiliser les civils a de mauvaise fin. »
Il lève les yeux vers le ciel. « Et j’espère que ca continuera ainsi. »
Il rebaisse son regard. Fini sur sa lancée. « Et toi ? Comment te débrouilles tu ? Tu passes ton temps a te cacher, à éviter les gang du coup ? »
Car dans tout ca, il sait toujours pas où la placer sur cette carte.
Et c’est drôle, comme l’absence d’identité ne change en rien une conversation qui se déroule, parce que tout ce que Reiko sait de l’autre, c’est qu’il fait partie des PIC. Et pourtant, ils profitent de leur boisson comme deux anciennes connaissances, alors que
ne devraient-ils pas être en guerre l’un contre l’autre ?
Reiko l’écoute et hausse les épaules. Bien sûr, il n’a pas tort. Les civils sont effrayés, ils veulent une protection, de n’importe quelle manière. Les gens tiennent à la vie, et on les comprend, leurs convictions ne se mettent pas en travers de leur envie de vivre. Si Reiko n’avait pas été frappée par l’épée du destin, si elle n’avait pas eu la nécessité de la vengeance, peut-être qu’elle se serait mise sous la protection d’un gang. Ou peut-être même serait-elle devenue un membre actif. Qui sait ?
Elle hoche la tête. Ils ont des avis divergents et elle sent que ça ne servira à rien d’insister. Campés sur leurs positions, aucun d’eux ne changera d’opinion, et c’est peut-être mieux ainsi. Où irait le monde, si n’importe qui changeait d’avis aussi facilement ?
Un sourire s’échappe pour lui étirer les lèvres. Elle l’observe, se rend compte qu’il essaie de la placer dans le paysage de la ville. Elle se dit qu’elle en a peut-être trop dit, elle qui ne sait pas cacher ses émotions. Elle ne doit pas être démasquée, alors elle reprend une gorgée avant de répondre.
« J’essaie d’éviter les endroits qui craignent. Parfois, j’suis obligée d’y passer quand j’dois taffer, mais j’fais profil bas. J’ai des amis, on essaie de faire le moins de grabuge possible. Faut dire qu’avant, j’avais des mauvaises fréquentations, j’aurais pu mal tourner, finir dans un gang. Mais c’est bon, j’me suis calmée. »
Elle se demande s’il la croira. Elle ne se croit pas elle-même. Reiko, calmée ? Elle a envie d’en rire d’amertume. Elle n’a jamais été plus enragée qu’à présent, dépouillée de ses amis, secouée par les morts qu’elle laisse sur son passage, manipulée par les ombres et les lumières.
Un sourire. « J’aurais même pu atterrir dans ton gang. » Peut-être, dans une autre vie.
Hors contexte, l’idée aurait pu être attendrissante. En réalité, la pensée même de faire partie du gang de Pheme Willis lui hérisse le poil.
« T’as prévu de faire quoi, plus tard ? J’veux dire, tu vas pas rester, à jouer à la guerre des gangs toute ta vie, si ? »
Elle ne se pose même pas la question pour elle-même. Dès que sa némésis sera hors d’état de nuire, son empire effondré, Reiko quittera tout. Elle n’en a pas vraiment conscience, juste un vague pressentiment, mais dès qu’elle aura eu sa vengeance, plus rien ne comptera. Une coquille vide sans ses trois morts. Peut-être est-ce pour ça qu’elle retarde autant son plan bancal. Peut-être qu’elle se raccroche encore à ce qui la garde en vie.
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