Tu as déjà un avant-goût de sang sur la langue alors que tu marches comme une ombre dans Venus Ville. Vraiment, t'es même pas du tout pressé comme gars, la nuit peut attendre.
Tu ne déambules pas - car tu sais où tu vas, mais tu prends ton temps, t'arrêtes pour parler aux gens et complimenter le chef de ton restaurant préféré quand tu le croises dehors à sa pause.

Y a pas à dire, la vie avec toi, elle est vraiment facile.  

Le dude que tu rejoins, c'est un ponctuel ; et tu pourrais presque croire que - vu la tronche de constipé qu'il te tire, il ne semble pas très content que t'aies une heure de retard.

- Zaaaaach - mon pote ! Un bras amical vient s'emparer de son cou pendant que tu restes un moment à renifler le sang chaud de ta proie encore vivante.

En réalité, t'es un gars, t'es loin de passé par quatre-chemins - mais t'es aussi un épicurien, t'aimes bien sentir des sensations et rien que ton cœur qui bat contre ta poitrine te signifie que tout ce que t'envisages de la suite de votre conversation serais loin de te rendre amer ; bien au contraire.

- Tu vois mon gars, toi et moi, on ne connaît pas beaucoup, et pourtant, on est du même putain gang : dingue non ? Tu le serres et l'approche du muret pour le forcer à s'y asseoir en ta compagnie. Alors, t'es sans doute en train d'te demander pourquoi diable ton Second t'a convoqué au beau milieu de la nuit, ici, rien que toi et moi, au milieu de personne, huh ? BAWAHAHAHA.

Tu sors ton rire gras et tu grignotes tellement d'espace que même malgré la longueur gigantesque du muret, t'as ton genou collé au sien.

- Et je vais te répondre mon gars, ouais, ouais. T'as déjà une clope au bec que tu lui tends ton paquet ouvert. Ce sera un sympathique cadeau de départ - un petit cancer à retardement. Tu vois, des fois, je regarde le ciel et je me sens... nostalgique. Ton nez pointe en direction des astres pendant que tes cheveux pendent en direction du cours d'eau - et, parmi l'ombre du lampadaire masquant à moitié ton visage, y a la préparation d'un sourire excité à l'idée de déjà dire :

Toi, tu filtres carrément tes discussions, tu ne rebondis pas sur ton retard parce que ça t'emmerde - le reste est bien plus marrant.

- Ohoho mon bon Zachary, t'aventure pas sur une pente glissante, tu sais à quel point je suis avide de sexe ; et pourtant, je suis jamais mort.

Tu serais même prêt à te le faire avant de clôturer ce pour quoi tu l'as amené là. Vraiment, toi, Hadès - t'a honte de rien. C'est une expérience qui se tente que de vouloir fricoter avec celui que tu veux pour mort de ta paume.

- Ouais notre reine à tous. Et surtout ton idéal. Tu vois en parlant d'elle au passé, y a autre chose qui me chagrine... Tu le fixes désormais. C'est que son assassin, baaaah il est toujours en vie ; et tu vois, ça, ce n'est pas très juste pour la mémoire de notre tyran.

T'as kiffé Phème bien que toute autre putain de créature - elle, elle avait des boobs, elle en voulait. T'as fricoté dans son lit, t'as été son soldat bien élevé parce qu'elle te laissait répandre ta merde. Alors, ouais - t'avales pas trop que Cecil se darde de son rôle, mais qu'est-ce que tu peux y faire ? Le buter n'est pas dans tes priorités actuelles - et, faut pas dire, mais t'es quand même bien plus à l'aise à le seconder plutôt que de diriger des crétins.
La flemme est plus forte que la vengeance pour le moment ; t'as mieux à faire présentement.

- Tu vois, y a ceux qui l'ont tué... et ceuux, qui ont vendu des infos à son assassin comme une putain de poucave. Toi, rendre justice, c'est pas ton blaze ; t'es loin d'être un héros. Et ce sont ces gens-là qui me débectent le plus - car bon, on ne va pas se cacher que Phème avait une place convoitée. Le tueur a fait un coup d'État, mais l'autre, là, tu vois, celui qui a participé ; il est lâche. Il a mis son joli petit cul à l'abri et il vit comme s'il avait accompli quelque chose d'extraordinaire - ça ne t'évoque rien ?

C'est un regard lourd de sous-entendus qui accuse ton homologue d'avoir participé, quelle qu’en soit la manière. T'as toutes tes raisons de penser qu'il a joué un rôle dans tout ça - alors, tu joues avec la tension, danse avec les malentendus. C'est pourtant pas ton genre de faire traîner les choses comme ça, mais putain que t'en bandes d'empressement.

- Même pas une larmichette qui coule ? Vraiment insensible Zachary... T'as pas l'air de vraiment toi-même rentrer dans l'émotion que t'enchaînes tout de suite. Je me demande si tu es du genre lâche ou à faire un coup d'État, hmmmmm.

L'ambiance change radicalement - plutôt même bizarrement, car tu as toujours l'air aussi détendu qu'à l'arrivée.

Tu bandes presque de savoir comment il essaye de sauver sa peau en jouant la carte du sang-froid - de ce que tu en penses, ça doit lui demander une sacrée force mentale, à moins que ce soit toi qui te gourres depuis le début.

- Pas besoin de flipper comme un connard Zachy, c'est seulement une question. La vache, il est vraiment sur la défensive et ça ne fait que confirmer ton sentiment de départ. Néanmoins, il a raison, faut des preuves sur ce genre de dossier, et tu es là, à lui choper le menton de tes doigts, l'air de vouloir presque lui rouler une pelle. Justement, c'est toi qui te fais accuser, donc... c'est toi qui vas me les donner, les preuves.

Ce petit jeu de pirouette intellectuelle commence à te plaire. Il nie en se dévalorisant faussement d'un coup, se servant de tes paroles comme d'un tremplin pour s'innocenter - mais le problème avec toi, c'est que ça ne prend pas du tout.  

- Tututu, ça n'a aucune valeur ça. Un traître est prêt à tout pour nourrir ses ambitions. Les gens sont régit par la peur : peur de perdre un proche, peur de ne pas exister, alors ils agissent bien souvent en direction de celles-ci. Je ne connais pas tes motivations, mais je peux te dire que si tu étais motivé à lui ôter la vie, tu as su être très patient.

C'est de la psychologie de comptoir et, en réalité, tu ne cherches même pas à lui donner une leçon - c'est ta réalité que tu lui exposes. Alors - quand vient l'heure de lever les sous-entendus et que son regard se plante dans le tien, c'est un sourire carnassier qui s'allonge sur ton visage pendant que tu ne réponds pas de suite, laissant la tension s'installer.

Bien conscient qu'il faut laisser un blanc pour faire paniquer les gens et les laisser parler tout seul, tu cèdes au silence malgré toi.
Toi, t'aimes bien écouter, mais, comme ça n'arrive pas, tu te dis qu'il se contrôle sacrément bien et que pour être capable de cet exercice psychique, faut forcément être un putain de felon.
Ouais, en fait, t'es têtu dans ton idée qu'il soit impliqué dans le meurtre de Pheme.

- T'étais où le 7 Avril ? T'allonges ton bras pour venir le choper de nouveau et tapotes sa tempe une fois que tu le mènes à ta hauteur. Fais fonctionner cette petite mémoire aussi bien que tu es arrivé à me mentir, mon porc.

Ça te désole de devoir parler à des imbéciles - tu te demandes même s'il ne fait pas exprès d'être con pour te rendre fou et te faire abandonner ton interrogatoire.
Il doit bien savoir autant que toi comment tu fonctionnes, parce que c'est pas comme si tu cachais à tout le monde ton côté nonchalant.

Bah... en vérité, ça pourrait marcher - car t'es pas le mec le plus concentré de Mars, faut dire que si t'acceptais de bien vouloir te servir de ta tête, tu serais carrément au summum ; mais comme on dit par chez toi : méga flemme.
Pour l'heure, tu le regardes se ridiculiser dans son rire forcé qui paraît à l'aise, genre en mode, il veut t'humilier en surréagissant, mais il te prouve juste qu'il est le seul à s'enfoncer.

- Bah mec, c'est ce qu'on dit ouais - et là, l'accusé, c'est toi. Vous dites exactement la même chose, mais pas de la même manière ou du moins, l'un ne veut pas montrer qu'il est accusé ; tu le comprends assez vite, après t'es trop glandeur pour lui expliquer. Fais pas ta victime, je veux des réponses, tu pleuras dans les jupons de ta daronne après.

Vraiment, comme si tu avais que ça à faire d'accuser un gars lambda pour te grossir les couilles.
Y a un truc suspect chez lui, et tu lui dis - ça ne va pas plus loin que ça.

De ce que t'en sais, les traîtres, ceux qui sont en tort ou peu importe, cherchent toujours à ralentir la discussion quand ils sont acculés pour s'échapper par n'importe quelle voie possible ; lui cherche à te faire expliquer ton raisonnement pendant que tu trouves ça inutile.
T'es pas trop branché psychologie à vrai dire - mais ton copain, là, il valide carrément tes propos, de quoi te faire gonfler le torse si tu n'étais pas déjà à bloc.

Puis, vlà qu'il te pond un autre nom dans cette affaire : Blanche Cooper ; la sœur de Cecil.
Putain, ça devient intéressant d'un coup.
Tu portes même tellement d'intérêt à cette affaire que t'échappes un rictus d'excitation autant que s'exprime le reste de ton corps.

- AHAHAHAHA putain mec, Blanche. Blanche, ahahaha. Ta réaction grisante laisse un temps mort avant que tu ne prennes une autre direction à la fin de ton chaos. Ok et tu faisais quoi pour Princesse à ce moment-là ?

Ta manière ironiquement ouverte de la surnommer ne se cache pas de honte.
En vérité, t'as aucun différend avec elle pour le moment et t'es même encore plus impatient d'aller l'interroger, elle, comme si la simple révélation de Zach validerait entièrement le petit surnom que tu lui colles au derche depuis le début.