Moony, petite lune qu'on considérerait bien plus volontier comme un soleil. Rayonnante dans son tempérament, Moony est souriante, drôle, bienveillante, amicale. Véritable social butterfly, qui n'a aucun problème à aller vers les autres ou se faire des ami.e.s, aidée par sa bienveillance et son ouverture d'esprit naturelle.

Artiste en herbe, Moony c'est également une passionnée de dessin, tatouage, et d'art en général. Toujours avec son carnet de croquis dans son sac, il n'est pas rare de la voir s'arrêter en plein milieu d'une rue pour esquisser rapidement un détail, un visage, qui l'aurait soudain inspiré. Mais parfois quelque peu perchée, Moony se définit également par ses obsessions artistiques, étranges la plupart du temps, et qui déroutent. La dernière en date étant sa soudaine passion pour les nombrils -en témoigne les dizaines de photos ou croquis de nombrils présents dans son carnet-, qui avait été précédée par celle des plaques d'égout. Beaucoup n'y verraient là que des bizarreries, mais Moony se moque bien du regard des autres.

Moony, ce sont aussi les émotions à fleur de peau, ressenties comme des torrents, qui la submerge si aisément. Moony pleure à chaude larmes, rit à gorge déployée, se met à hurler dès qu’elle sent la colère monter. Car Moony n’est pas que douceur et sourires réconfortants, et il existe une Moony au tempérament parfois explosif et à la rancune tenace, qui sait déchaîner sa colère, loin de la douceur et de ses sourires réconfortants habituels. Moony peinant à contrôler ses émotions, il lui est bien souvent difficile de cacher le fond de sa pensée. En résulte une franchise appréciable, mais également parfois blessante. Et si Moony peut s’avérer être bornée, dès lors qu’elle prend conscience d’avoir blessé, Moony se met à culpabiliser. Une culpabilité qui la ronge, notamment vis-à-vis de son frère. Cale, son grand-frère adoré, qui a enduré tant de souffrances pour elle, et qu’elle a, à la fin, tant blessé. Un mal qu’elle savait nécessaire, mais qu’elle n’a jamais su tout à fait se pardonner.

Moony, petite fille heureuse,  petit rayon de soleil de sa famille. Chérie de tous.tes, et particulièrement de son grand-frère, Cale. Son grand-frère adoré, son héros à elle, ses petits yeux remplis d’étoiles quand son regard se pose sur lui.

Il est en train de jouer, il court. Moony veut faire de même, mais trébuche et tombe.
Des larmes commencent à perler ses petits yeux.

“J’ai maaaal, Caaaaaaale”

Son sauveur. Petite Moony retrouve son sourire en voyant son grand-frère s’approcher, et se saisir délicatement de son poignet.
La douleur n’est plus là.

“Merci Cale je t’aime trop trop fort !”


Mais les années passent. Moony prend conscience de ce que le pouvoir de Cale implique. La douleur ne disparaît pas miraculeusement, non, son grand-frère l’absorbe.

“Cale… Tu es obligé de…”

Elle n’a pas le temps de finir sa phrase que son grand-frère se saisit de son poignet. La douleur s’est évanouie.

“...Merci.”


Moony a 14 ans lorsqu'elle est victime d'un accident de bus. Elle s'en tire avec de multiples fractures, qui la font rester quelques jours à l'hôpital.
Mais Moony, comme d'habitude, ne ressent aucune douleur.

Puis elle reçoit la visite de Cale.
Lui-aussi en blouse d'hôpital.
Parce qu'il a aussi été hospitalisé, à cause de la douleur qu'il ressent. Sa douleur à elle, qu'il absorbe entièrement.

Le déclic qu’il fallait à Moony pour comprendre qu'il n’y a là rien de sain. Qu'il faut que cela cesse. Cale mérite tellement mieux que de jouer toute sa vie à l’ange gardien, que de souffrir encore et encore pour elle. Il mérite une vie à lui.

“PUTAIN MAIS CALE POURQUOI TU TE SENS OBLIGE DE TE BOUSILLER LA SANTE POUR MOI ? TU PEUX PAS ARRETER DE N'EXISTER QU'A TRAVERS MOI ?”

Moony hurle, Moony sort toute sorte de noms d’oiseaux, incapable de contenir sa tristesse et sa colère. Elle a conscience de blesser, oui, mais espère au fond d’elle-même que ses mots finiront par donner un déclic à Cale.

“Tu as 20 ans, qu’est-ce que tu fais encore à la maison ? Barres toi, trouves-toi un appart ou que sais-je, mais mène enfin la vie comme toi tu l’entends”.


C’était un au revoir qui avait un goût d’adieu. Leur relation ne sera jamais plus la même, Moony le sait. Cale sur le pas de la porte, elle se met à regretter ses mots, mais reste muette. Moony préfère se persuader qu’il s’agissait de la meilleure décision à prendre…
Pas vrai ?

Le temps passe, la culpabilité ne disparaît pas. Moony envoie des messages à Cale, elle prend de ses nouvelles, mais ne le voit presque plus. Leur relation n’est plus la même, et même si elle souffre, la jeune fille se convainc que de l’autre côté, son frère ne peut que mieux se porter.

Vient l’été de sa quinzième année, et cette lettre tant espérée. Moony apprend qu’elle est prise dans un prestigieux internat, spécialisé dans l’art, sa grande passion. Elle ne sait pas encore ce qu’elle veut faire de sa vie, mais toute la famille, fière d’elle, se met à fêter l’évènement.

Mais assez vite, la vie là-bas ne lui plaît pas. Trop de pression, trop de compétition. Moony se force à sourire le week-end dans sa famille Oui-oui j’adore, c’est super, mais repart le dimanche soir, la boule au ventre. Mais cet internat est coûteux, elle sait que ses parents peinent parfois à le financer, ils ne sont pas richissimes après tout. Alors la jeune fille se force, elle ne peut pas arrêter.
Jusqu’à finir un jour par craquer, après presque 2 ans.

Les mois suivants sont difficiles, mais nécessaires. Moony s’en veut, mais ses parents, eux, ne lui en tiennent pas rigueur. Moony n’est pas rescolarisée, car elle a besoin de temps. Mais cela lui permet au moins de remettre tout à plat, de réfléchir. Elle se met à penser à son avenir.

“Qu’est-ce que je veux devenir ?”
Moony ne pouvait se résigner à abandonner le dessin, la grande passion de sa vie. Mais finies les écoles d’art, finies les études. La jeune fille en a trop souffert. Mais être artiste ne lui convient pas tout à fait, alors elle se met à réfléchir. Jusqu’à un jour penser au tatouage, cet univers qui l’avait toujours attiré (en témoigne le tatouage raté qu’elle s’était faite artisanalement plus tôt), mais que, faute d’autocensure, elle avait préféré délaisser.
…Et pourquoi pas finalement..?

Moony attendit alors sagement ses dix-huits ans, avant de partir trouver un apprentissage à Venusville, promettant à ses parents de rentrer si cela ne marchait pas.
Peut-être était-ce aussi l’occasion idéale de se rapprocher de Cale..?

“S’il vous plaît, voici mon book, je vous promets je serais attentive et…”

On lui claque la porte au nez.
Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois.

Jusqu’à trouver saon mentor. Iel refuse d'abord de prendre une nouvelle apprentie. Mais Moony déterminée, n’en démord pas. Finalement impressionné.e par la détermination de la jeune fille, iel accepte d’en faire son apprentie.
Mais tatoueur.euse n’est pas sa seule activité. Iel fait parti des Banana Bread.

Moony est d’abord conviée à une fête, où elle rencontre quelques personnes du gang. Puis de fil en aiguille, Moony se fait beaucoup d'ami.e.s parmi les BB. La jeune fille se fait d'abord appeler Selena, son second prénom et nom d'artiste, préférant se garantir les premiers temps un peu d’anonymat.

Mais Moony se sent seule depuis son déménagement dans le centre de Venusville. La famille, la fraternité, l’entraide, la protection, ce sont des valeurs qui lui parlent, qui lui apportent du réconfort.
Certes, en côtoyant un gang, Moony découvre une violence qu’elle n’avait auparavant jamais côtoyé, protégée par la vie tranquille qu’elle avait jusque-là menée. Mais il ne faut pas beaucoup de temps pour qu'elle finisse par embrasser les idéaux BB et finisse par légitimer leurs actions.
La cause est noble, après tout.
Moony est sur le point de rejoindre le gang, contactée naturellement par un.e recruteur.euse.
Alors par soucis d’honnêteté, Moony finit petit à petit par se faire appeler par son vrai prénom, à donner ci et là quelques détails de sa vie.

"Et mais attends, t’es pas la soeur de Cale ?"

Cale. Depuis son arrivée à Venusville, elle avait soigneusement évité de le croiser. Moony souffrait de lâchetée, incapable de se retrouver seul à seul avec lui. Alors comme ça il fait aussi parti des BB..?
Moony se rend compte qu'à quel point elle ne connait plus grand chose de son grand-frère. Peut-être serait-ce le bon moment de lui envoyer un message.

“Hey Cale cv ??? Je crois que je te l’ai pas dit mais j’ai emménagé à VV”

Mais Cale n’est pas dans les parages, parti en “retraite anticipée” ou quelque chose du genre, Moony ne comprend pas trop, mais il est loin de l’agitation de Venusville.
Moony est autant déçue qu'au fond, un peu soulagée.

Et puis un jour, ça devient plus officiel, Moony devient véritablement une membre des Banana Bread. Elle s’apprête à envoyer un sms à Cale, lui demander comment se passe cette “retraite”.

Mais au détour d’une ruelle, elle le reconnaît. Aucun doute possible, c’est lui.

PUTAIN LE CON MAIS IL ME MITO EN FAIT ?!

résumé

04 janvier 2004— Naissance sur Mars. Benjamine d'une fratrie de 4 enfants, enfance heureuse marquée par son grand-frère Cale qui abuse de sa faculty pour absorber toutes les douleurs de Moony. 2018— Accident de car. Moony est à l'hôpital, Cale a absorbé sa douleur et s'est retrouvé également hospitalisé. Se rendant compte du côté malsain de leur relation, Moony s'énerve et pousse Cale à quitter le domicile familial, pour qu'il puisse enfin vivre pour lui-même. Septembre 2019 - Avril 2021— Intègre un prestigieux internat spécialisé dans l'art. Moony finit par le quitter avant même d'avoir son bac, souffrant de phobie scolaire. Janvier 2022— A peine majeure, quitte le domicile familial pour devenir apprentie tatoueuse à Venusville. Février 2022—Après un mois de recherche, arrive à devenir apprentie tatoueuse auprès d'un.e tatoueur.euse membre des Banana Bread. Commence à se rapprocher du gang. Mai 2022 — Intègre officiellement les Banana Bread. Juin 2022— Commence à avoir ses premiers clients, continue à travailler le soir comme barmaid en attendant de pouvoir vivre à 100% du tattoo. N'a toujours pas revu Cale, qui lui a dit ne pas être dans le coin en ce moment.