Mars, 2022 ▬ A l'origine, ils étaient cinq. Cinq amis pour la vie, cinq amis pour la mort. Et ils se sont fait une promesse : celle de renverser le gouvernement, et être libres. Mais après la création de leurs gangs respectifs, les évènements les plus traumatisants ont définitivement bousillé leurs rêves face à leur ennemi juré et commun : Le Staff. C'est ainsi que s'entretient le chaos sur Venus Ville, la capitale de Mars. L'anarchie, le désordre et les promesses de mort...
Bienvenue sur AL
Là où tous les coups sont permis, même tuer
Cosmo Fonda
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11.08.22 ▬ Jumeaux Les inscriptions sont fermées !! Lire l'ANNONCE suivante pour être à jour, car un event final arrive bientôt
18.06.22 ▬ Jumeaux Les personnages jumeaux ne seront plus acceptés à l'exception d'une future réservation. Aussi, nous avons ajouté une nouvelle règle dans le réglement
27.05.22 ▬ Groupes libres Tous les groupes sont ouverts aux inscriptions. Inondez-les de votre amour ! Aussi, nous recherchons 1 Sous capitaine AS, 1 chef de garde BB, 1 chef de garde CC, des BR à foison ainsi que des membres Pitaya !
15.05.22 ▬ MAJ V3 MAJ V3 du forum ! Lire présentation de la MAJ ici : WWW. Note : Tous les Bottins sont à jour !
Les doigts sur les boutons de sa chemise pour la refermer, il observe Cosmo s’en aller par la porte. Une nouveauté. Dans sa tête, tout tourne encore en boucle, les pensées qui n’ont pas pu être atténuées par le moment qu’ils viennent de passer. Les informations sur les BR, les noms, tout ce qu’il lui a dit. Tellement de choses, tellement trop peu à la fois. Il veut tout, Caelus.
D’un pas calme, la réflexion au bord de l’implosion, il se dirige jusqu’au bar. Les verres trainent encore. Il pose celui de Cosmo dans l’évier afin de le nettoyer, songeur. Où pourrait-il ensuite frapper ? L’heure est à la réflexion, il s’agit de ne pas se précipiter pour ne rien risquer. Jewel lui a parlé d’un QG en ville, il serait temps de le trouver et le faire surveiller. Et ensuite… Ensuite… Ce sera un carnage. Il se le promet.
Le verre propre, il le dépose sur l’égouttoir et récupère le sien. Il n’a pas encore fini de boire, pour sa part. Alors il prend la bouteille entamée et se verse un fond de whisky, c’est au moins ce qu’il lui faut. Puis alors qu’il se dirige vers la fenêtre depuis laquelle il a vision sur son quartier, les coups frappés à la porte. Ses sourcils se froncent, il se demande vaguement si Cosmo a oublié quelque chose et se dirige vers l’entrée.
Quand il te découvre sur le palier, ses sourcils se froncent.
- Je ne t’attendais pas.
Mais ce n’est pas très grave, n’est-ce pas ?
Il t’observe de haut en bas, cherche à comprendre la lueur au fond de tes yeux. Il y a quelque chose. Pourtant, les souvenirs et l’affection qu’il te porte l’emportent, il te fait un geste en direction de l’intérieur.
- Un verre ?
Il est déjà en train de te remplir celui qu’il vient de nettoyer avant même que tu n’aies répondu.
- Qu’est-ce qui t’amène, Swan ?
Le verre qu’il te fait glisser sur le comptoir de sa cuisine américaine, son regard vissé à toi.
Le regard était vide mais brillant d'une lumière qui le faisait disparaître de la perception de tous. Swan était mort à l'intérieur, ou peut-être était-ce ça la sensation de vivre qu'il avait oubliée depuis si longtemps. Il comprenait alors pourquoi il avait choisi de ne plus ressentir - car la douleur qui lacérait les émotions était la seule douleur qu'il était incapable d'encaisser.
Droit devant la porte de Caelus. Et Cosmo Blum qui en sortait sans le voir. Pourquoi aurait-ce été différent, ce soir ? Swan était resté l'invisible spectateur des amours qui se partageaient tout autour, mais jamais à son égard. Jamais un regard ne lui était adressé, jamais une étreinte n'aurait été engagée pour le fantôme du couloir. Il désactiva sa faculty lorsque Cosmo avait déjà changé d'horizon, et il leva la main à la porte.
Il ignorait encore pourquoi il avait frappé. Il aurait pu entrer, s'inviter, et repartir aussi tôt. Mais Swan n'était plus habité de raison ; c'était d'une seule émotion qu'il était mû et elle brûlait à l'intérieur.
Il s'était approché en silence, avait suivi l'invitation de Caelus sans aucune formalité. Aucun bruit. Le silence pesa pendant encore longtemps sans que Swan n'ait touché au verre qu'il lui avait servi. Il inspira.
Et la voix de Swan, grave, asséna une seule attaque.
Ton silence n’est pas évocateur, car il y a bien longtemps que vous n’êtes plus des enfants. Bien longtemps que vous n’êtes plus ces deux gamins qui courent dans la boue, qui jouent avec tout pour peu que vous soyez ensemble. C’est fini, tout ça, n’est-ce pas ? Maintenant, quand tu gardes le silence, ce n’est pas si étonnant. C’est ce que tu es devenu, le fruit de Mars, le fruit de vos vies respectives.
Il boit une gorgée et s’accoude à la table, intrigué, jusqu’à ce que tu te décides à parler.
Et son expression reste figée. Perdu entre les effluves de ce qu’il vient de faire avec Cosmo, celles de ses souvenirs, du passé, des images qui repassent en boucle dans ses pensées. Est-il amoureux de Cosmo ? Il se revoit, dix ans auparavant avec ses amis, il revoit celui qui est devenu capitaine des Banana. Les guerres entre gangs, les coups bas, les alliances. Mais il revoit Astaroth, aussi. Est-ce qu’il était amoureux d’Astaroth ? En dépit de tout ce qu’il a pu dire, certainement que oui.
Et maintenant ?
Ses pupilles reprennent vie, ses doigts délaissent le verre quand il se redresse. Les sourcils froncés par la surprise d’une telle curiosité, il souffle doucement du nez.
- Qu’est-ce qui te fait croire une chose pareille ?
Caelus ne doit pas aimer. Il ne peut pas aimer. Aimer, c’est se rendre faible. Aimer, c’est se rendre vulnérable. Pas vrai ? Pourtant, quelque part, le souffle froid de l’interdit lui murmure qu’il est déjà condamné.
- Est-ce que tu n’as fait le déplacement que pour me poser cette question ?
Un léger rire. Parfois, quand il te regarde, il a envie de tout réécrire. Il a envie d’un monde dans lequel tu n’es jamais parti, un monde où tu as toujours été à ses côtés. Un ami loyal sur qui il peut compter. N’est-ce pas la raison pour laquelle tu es revenu ? Pour tout recommencer ?
- Tu continues de me surprendre, Swan.
Il secoue doucement la tête, termine son verre cul sec.
Le regard allait et venait entre Caelus, le verre qu'il tenait, le verre qu'il lui avait servi, Caelus, le verre qu'il tenait, le verre qu'il lui avait servi, Caelus, ...
Est-ce que tu n’as fait le déplacement que pour me poser cette question ?
Le regard se figea sur Caelus. Un rire caverneux occupa sa gorge, un sourire inquiétant bordant ses lèvres.
Tu n'as pas répondu.
Le rire faisait écho à un autre, et le regard sembla s'animer d'une émotion qui n'avait plus parcouru ses pupilles depuis tant d'années qu'il ignorait qu'elle existait encore à l'intérieur.
Swan était blessé.
De la même manière que tu n'as pas répondu à la question que je t'avais posée, à l'époque, avant que je parte...
Ses yeux s'illuminèrent, en prévision de sa faculty qu'il s'apprêtait à utiliser, et il leva le menton, sans plus le regarder. Le sourire creusait ses joues amères, mais sous ses cils c'était de la tristesse qui opérait.
Autorise-moi à te la répéter. Une dernière fois, avant que je t'enterre pour de bon.
Sa faculty s'activa, et Caelus oublia tout de Swan - son souvenir suspendu dans le temps. Son coeur se déchira, quand pour la seconde fois de toute une vie, il cessa d'exister pour lui. Dans le silence soudain, mû par l'inexistence, Swan regarda Caelus comme un ami pour la dernière fois de sa vie.
Il leva son pistolet, armé d'un silencieux, dans sa direction, le regard toujours brillant de ne pas exister. Il essuya la seule et unique larme qui s'échappa de lui avant de reprendre son visage froid et indifférent. Et sa voix calme trancha l'air pour n'être écoutée de personne sauf de lui-même.
Est-ce que tu m'aimes ?
Il appuya sur la détente. Une seule balle dans le crâne. Les yeux toujours brillants, Swan se retourna, et partit, le pas lent. N'accorda pas la moindre attention au cadavre qu'il laissait derrière. N'avait pas besoin de vérifier pour savoir.
Caelus Moore était mort. Et le seul coupable désigné serait celui qui venait de quitter ses appartements - Cosmo Blum, évidemment.
Swan erra une heure durant. Il avait effacé les derniers souvenirs (preuve de sa culpabilité) - et sans doute aurait-il du tout effacer ; leur enfance, leur naïveté, son retour, ... Mais en rentrant à nouveau dans son appartement aux couleurs impersonnelles et à la décoration froide, Swan ne s'y résolut pas. Pris d'une rage soudaine, les cris, les larmes ; Swan tempêta et tout se renversa. Le canapé, les plantes, les cadres, les tables.
Et après une interminable frénésie, attaqué par des émotions féroces qui étaient muselées depuis trop d'années, il ne demeura qu'un silence profondément triste.
Il ne restait plus que le corps de Swan, assis et les jambes relevées, le dos courbé, une main fébrile attrapant son téléphone.
Un appel passé au seul en qui il avait encore confiance, son garde du corps auto-proclamé.
On raconte que dans les instants précédant la mort, un odeur acide et citronnée flotte dans les airs.
Ton rire s’élève pour habiller la pièce, ses sourcils se froncent d’incompréhension. C’est tout ce à quoi vous êtes réduits désormais : vous regarder, interagir, chercher à comprendre l’impossible, tout faire pour retrouver ce que vous aviez. Ce sourire qui ourle tes lèvres, un court instant, il ne te reconnaît pas. Ce n’est pas toi, Swan, n’est-ce pas ?
L’énigme de tes paroles enfle, Caelus se redresse. Et au fond de tes yeux, cette fois-ci, il reconnaît la lueur qui se met à danser. L’amertume. La douleur.
- Swan.
La voix calme et posée. Celle qui promet que les choses pourront s’arranger, qui avoue à demi-mots bien des émotions passées. Mais tes yeux s’illuminent, et il aurait dû réagir. Il a été stupide. Il a été trop touché, peut-être, trop tiraillé. Il aurait pu te tuer. Il aurait pu tout arrêter. Mais tout ce qui danse dans son esprit quand il te regarde, ce sont les souvenirs dans lesquels il fouille sans pouvoir trouver.
Tu n’as rien dit avant de partir. Pour la simple et bonne raison que tu n’es jamais venu le prévenir.
Pas vrai ?
Tu n’as rien dit. Tu n’as rien dit, Swan, arrête de mentir.
Arrête.
Ar-…
Comme une chappe de plomb posée sur le silence de son penthouse. Il plisse les yeux, surpris de se trouver là, surpris d’être immobile. Devant lui, un verre vide, l’autre rempli. Mais il n’y a personne. Caelus est seul. Comme lorsque tu as pris la décision de sortir de sa vie, tu es devenu invisible. Tu n’as jamais été que le seul à détruire votre amitié, tu le sais ?
Il prend le verre entre ses doigts, intrigué, car il se souvient parfaitement de l’avoir lavé. Puis sans que rien ne puisse prévenir de ce qui va arriver, la douleur lui transperce le crâne. C’est court, juste un instant avant que son cerveau ne cesse de fonctionner. Juste le temps d’entendre le fracas du verre sur le plancher.
Et dans les airs flotte encore cette odeur citronnée.
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