La journée était assez tranquille en somme, heureusement pour une des rares fois où j’ai décidé d’accompagner un groupe pour faire du parkour, j’ai fini par me lever en temps et en heure. Je n’ai pas eu le temps de me presser, j’ai eu le temps de prendre mon café, mon petit-déjeuner, même si j’ai essayé de ne pas trop me goinfrer avant de devoir m’amuser à courir sur les toits de Venus Ville. Il faut dire, malgré le temps depuis lequel je fais de la grimpette, j’ai pu me rendre compte qu’il y a des spots qui demandent vraiment d’avoir l’estomac bien accroché. Comme beaucoup avant moi, j’imagine, certains sauts m’ont tellement fait stresser que j’en ai renvoyé ce que j’avais ingurgité le matin même.
Pour une fois, on n’a même pas eu besoin de s’arranger avec l’organisation du cartel, quoique ce n’est pas Lily qui aurait dit quelque chose, j’imagine. Je ne me fais pas trop de soucis sur cette sortie, même si Mai m’a demandé de venir principalement pour donner quelques conseils à son ami qui nous rejoint. Je ne suis pas le meilleur prof qui a vu le jour, mais je saurais lui éviter les risques inutiles et s’il ne se sent pas, les conseils seront de mises. Je n’ai pas eu l’occasion de m’entraîner avec beaucoup de débutants, mais étant donné les frayeurs auxquels j’ai pu faire face à l’époque où j’ai commencé, je sais ce qui fait peur et comment les dépasser.
La seule chose qui me pourrait me faire douter, c’est la demande de ma comparse PIC qui me demande de l’appeler par son second prénom plutôt que par celui que nous, hauts gradés du gang, connaissons. En principe, ça ne devrait pas être une galère à gérer, mais j’ai toujours cette peur de gaffer. Je n’ai pas demandé plus d’indications que ça quand elle m’a demandé de faire ça, j’imagine qu’elle doit avoir ses raisons et ce n’est pas à moi de venir l’embêter avec tout ça.

Avec l’avance que j’avais sur mon planning, j’en ai profité pour me rendre jusqu’au lieu de rendez-vous à pied. L’avantage c’est qu’on doit se retrouver pas si loin de là où j’habite, donc je flâne un peu sur la route, sans non plus finir par me mettre en retard. En arrivant, je croise la demoiselle qui a rendu tout ça possible. Tout en avançant vers elle, je lève une main pour lui faire signe, l’autre restée dans la poche de mon pantalon.

— Salut Daphné ! Je n’ai pas prévu un programme de malade pour ton pote, mais j’espère que tu es en état, parce que je risque probablement d’avoir besoin de toi pour certaines démonstrations.

Je vérifie autour de nous, cherchant du regard celui qui pourrait être son ami, mais personne n’a l’air de remplir ce rôle.

— Pour une fois, je ne suis pas le dernier, j’imagine. J’aurais peut-être eu le temps de prendre des viennoiseries finalement. Je lève les épaules en signe de reddition. Tant pis, une prochaine fois.