Shadows meet in the dark

Les informations n’ont pas été difficiles à obtenir. Un nom, un gang, un rang, il n’y a généralement pas besoin de grand-chose de plus. Il lui a seulement suffit de demander à ses hackers de faire un tour dans quelques bases de données, à ses indic de poser quelques questions, et le tour était joué. Il t’a retrouvé, Romeo.  

Ses pas sur les pavés puants de votre district, il ne prend pas la peine de cacher son visage. Il n’en prend jamais la peine. Les conséquences de s’attaquer ouvertement à un capitaine pourraient s’avérer désastreuses. Ils sont des chefs, oui, mais également bien plus. Des hommes et femmes d’affaires. Des têtes pensantes. Des rouages bien utiles à tous les crypts brassés dans Venus Ville.

Les mains dans les poches de son jean, il observe les rues de ce quartier d’apocalypse. Quartier qu’il a bien connu (très bien connu) à l’époque. Il déteste cette endroit. Mais ce n’est pas ce qui importe. Parvenu devant un bar dans lequel on lui a assuré pouvoir te trouver, il ouvre la porte d’un geste assuré. Les conversations s’arrêtent, quelques secondes, les murmures ne tardent pas. Il sourit, Caelus. Ses yeux te trouvent rapidement – tu es reconnaissable – et il s’approche d’un pas décidé.

- Romeo Cooper.

Il sourit, le renard, les yeux brillants de malice. Difficile de savoir ce qu’il a réellement derrière la tête quand il t’observe de haut en bas.

- J’ai entendu parler de ta promotion.

Et quelle promotion ! Le suiveur d’un être instable et sanglant. Piètre honneur.

- A ce titre, j’aurais aimé… discuter.

Ses yeux balaient la pièce du regard, où nombre des badauds font semblant de ne pas vous écouter. Ce n’est évidemment pas l’endroit pour quoi que ce soit d’important. Tranquillement, il sort son zippo et une cigarette de sa poche qu’il prend le temps d’allumer.

- As-tu un endroit où nous pourrions être tranquilles ?

Assis au bar, tu profites dans un silence, somme toute relatif, de ta bière. Le brouhaha grave des habitués et le bruit familier du billard t'apportent une certaine détente. Tu fixes, cigarette entre les lèvres, les bouteilles colorées qui trône sur les étagères avec un air absent. Tu ne dis rien, ne souris pas, mais tu te ressources. Il te semble encore plus primordial depuis ta promotion de te montrer. Après tout, tu as une armée à fédérer.

La porte du bar s'ouvre pour laisser place à un silence pesant et quelques murmures curieux. Tu ne tournes pas la tête, le tenancier le fait déjà pour toi. À son froncement de sourcil tu étires un sourire. Ah, voilà les emmerdes assurément. Tu laisses l'inconnu (l’intrus) approcher. Tu sais de qui il s'agit, les messes-basses de tes hommes ont trahit son identité. Tu tires sur ta clope en silence, qu'est-ce que le roi des Moore te veut ? Tu gardes tes questions pour toi, notes cependant que le capitaine des AS se déplace jusqu'au second des CG et non jusqu'à leur chef. La nuit va être longue tu le sens. Intérieurement tu soupires, Nala va encore t'attendre longtemps. Lentement tu t'extrais de ton siège, tu tapotes ta clope contre le cendrier avant de prendre ta bière entre tes doigts.

— Chris, la salle VIP.

Enfin seulement, tu tournes la tête vers Caelus.

— Tu bois quelque chose, Moore ?

Tu attends sa réponse, indiques rapidement au tenancier de mettre tout ça sur ta note. Puis, clope au bec, une main prise avec ton verre, une autre dans la poche de ton jean, tu avances vers une petite salle dans le fond, destinée à accueillir les cadres du gang. Tu y entres, laisse la porte ouverte pour le laisser également rentrer. Tu viens te poser sur la grande banquette qui fait le tour de la table et pose ton verre.

— T'en as fait du chemin pour venir m'voir. Je suis flatté. Qu'est-ce que tu me veux ?

Rapidement, tu envisages les scénarios possibles, te demandes si Caelus Moore serait assez audacieux pour orchestrer sa propre mort pour justifier une guerre ouverte avec ton gang. Tu t’apprêtes probablement à négocier quelque chose d'important et Edge n'est pas là. Tu prends l'air le plus détaché de ton arsenal pourtant tu ris jaune. C'était donc ça, ton baptême du feu en tant que second.

Mai 2022

Shadows meet in the dark

Tu prends le parti de jouer l’homme inaccessible, refusant de le regarder jusqu’à ce que tu y sois obligé. Mais il ne le prend pas mal, Caelus, certainement qu’il aurait fait la même chose. Les jeux de pouvoir circulent dans vos veines, ils prennent possession de tout. Jusqu’au moindre de vos gestes. Il note tes mouvements calculés, la façon dont les badauds de la salle t’observent, l’observent. Puis il sourit.

- Un Marsian Revolution, Chris.

Il souffle une bouffée de nicotine et s’attarde près du bar. Ses yeux sont fixés sur les mains du tenancier. Généralement, Caelus n’accepte de boissons que de ses propres acolytes, ce soir est une exception. Quand le verre est prêt, il le prend entre ses doigts et fait néanmoins voler une pièce en direction du comptoir.

- Comme pourboire.

Bien trop élevé.

Puis il te suit jusqu’à cette pièce en retrait, insolent de l’attention que vous attirez ainsi. Des oreilles se colleront certainement contre les murs, mais il s’en fiche. Il n’a pas peur, Caelus, ni d’eux, ni de toi. Rapidement depuis l’entrée, ses yeux balaient l’endroit ; une table, une banquette, rien d’extravagant. Il est définitivement loin de son propre gang.

Et il t’observe, léger rire au bord des lèvres quand tu prétends la flatterie. Il est ici, bien entendu, pour des affaires importantes. Primordiales, même. Mais il n’oublie pas dans un coin de sa tête les mots de Mercredi, s’imprimant en boucle dans son esprit. Une alliance entre les Banana et les Chili.

- J’aimerais… faire connaissance. Dans un premier temps.

Il referme la porte, vous enfermant dans votre silence.

La cigarette grésille entre ses lèvres, il pose son verre sur la table et s’assoit à son tour. Lentement, tout à son aise, les longues jambes croisées et le sourire étiré. L’image même de la fausse bonhommie, celle du prédateur qui se fait passer pour plus doux qu’il ne l’est. Néanmoins, tu apprendras vite, Romeo. Caelus n’est pas ton ennemi. Pas tant que tu ne lui en offres pas de raison.

- Je ne compte pas y aller par quatre chemins.

Il tapote sa clope au-dessus du cendrier.

- Tu étais un homme d’Urielle, n’est-ce pas ? Il a fait ses propres recherches. Je suis curieux de savoir ce qui te pousse à devenir le second de son meurtrier. A moins que la loyauté clamée par votre gang ne soit définitivement que de la poudre aux yeux.

Les siens sont plantés sur toi, prêts à lire chaque expression de ton visage, chaque intonation de ta voix. Il a besoin de savoir.

Tu croises les jambes, adoptes une posture détachée et détendue. L'attitude fait tout, pourtant dois lutter pour ne pas froncer les sourcils. Est-ce un test ? Vient-il évaluer la concurrence ? Tu ne sais pas si tu dois t'en flatter ou t'en inquiéter. Tu ne sais pas si c'est là une preuve de respect ou une arnaque. Tu réfléchis trop, imagines qu'un homme à la tête d'un empire comme celui des AS est bien capable de te faire croire en quelque chose alors qu'il en convoite une autre.

Tu t'appuies sur le dossier de la banquette en étirant le bras. Prends volontairement plus de place pour mettre en valeur ta stature. Tout est dans l'attitude. Tu tires sur ta clope.

Il n'ira pas par quatre chemins.

— Voilà qui est agréable.

Et sous sa franchise, tu ne peux t'empêcher de souffler du nez, amusé. Caelus ne fait pas les choses à moitié quand il se fait franc et direct. Donc, il vient bel et bien évaluer la marchandise. Il fallait s'y attendre. Ce ne sont pas que tes sous-capitaines qui t'attendent au tournant. Caelus va évaluer vos forces via l'impression que tu lui donnes. Tu as envie de soupirer. Ce genre de taff devrait être celui d'Edge.

— Je ne suis l'homme de personne.

Tu souffles un filet de fumée avant d'aller tapoter ta cigarette contre le cendrier.

— Si ce n'est celui des CG.

Ils te gonflent, tous ces rois sans couronnes à parler de loyauté sans en comprendre le sens. Tu relèves les yeux vers lui. Caelus est-il comme ton frère, un narcissique ? Tu hausses les épaules, viens prendre ton verre pour boire une gorgée de bière.

— Je ne verse pas dans le culte de la personnalité.

Tu pointes ta cigarette vers lui, d'un geste que tu veux complices.

— Mais peut-être que ma définition de la loyauté t'est étrangère ?

Mai 2022

Shadows meet in the dark

Un léger rire suite à tes paroles, comme celui de l’homme d’expérience face au débutant.

- On est toujours l’homme de quelqu’un.

Et si ce n’est celui d’un.e autre, on l’est pour soi-même.
Il y a toujours un but, toujours quelqu’un à servir. Ses propres objectifs, ceux de la hiérarchie. C’est aussi ça, que Caelus veut savoir. Où va ta loyauté, à qui penses-tu lorsque tu agis, rends-tu des comptes et à qui ?

Il t’observe de haut en bas. On ne peut nier que tu as un certain charisme dans ton détachement travaillé. Un flegme que beaucoup ont tendance à prendre pour le pouvoir de l’assurance. A moins que tu ne penses réellement être en parfaite sécurité avec lui, auquel cas tu te trompes. Ses yeux restent plantés à toi jusqu’à croiser ton regard, il t’écoute attentivement. Jusqu’à ta cigarette que tu pointes, sur laquelle il passe lentement avant que son sourire ne s’étire en coin.

- Les fanatiques ont l’avantage de ne pas poser de questions.

Une gorgée de son cocktail, l’alcool qui glisse agréablement dans ses veines.

- Néanmoins, je n’appelle pas ça de la loyauté. Simplement de la stupidité.

Il prend une bouffée de nicotine dont la fumée s’envole jusqu’au plafond. Depuis le début, c’est aussi à ça que sert son test d’intégration : trier les fanatiques de ceux qui ne le décevront pas. Choisir avec tactique et précision les hommes et les femmes qui l’accompagneront. La loyauté, c’est une vertu qui s’entretient à chaque instant, un cadeau qu’il est idiot de refuser ou de ne pas rechercher.

- Si je comprends bien tu prétends n’être que l’homme de ton gang. Un fin sourire. Et qu’est-ce que ton gang recherche, exactement ?

Les cendres qui tombent dans le cendrier.

- Les richesses… le pouvoir… les terres…

Ses yeux qui remontent à toi.

- La vengeance, éventuellement. Ça ne m’étonnerait pas de Edge.

Son sourire se veut plus complice.

- Et toi, que recherches-tu ?

Tu hausses négligemment les épaules. Tous les avis se valent, mais surtout, tu ne dois pas lui donner la sensation qu'il puisse avoir de l'emprise sur toi. Tu es trop conscient des risques de cette "innocente" conversation. Caelus est un capitaine ennemi. Si tu lui montres qu'il t'atteint et que tu ne réponds pas tu seras faible. Si tu lui montres qu'il t'atteint et que tu réponds, tu seras mort. Ces jeux fait de subtilités et de faux-semblants sont épuisants.

— Je sers le gang, c'est aussi simple que ça.

Tu restes prudent. Ses questions se font plus directes. Tu te demandes, est-ce qu'il soupçonne quelque chose dont il veut la confirmation ou est-ce que tout ceci n'est rien d'autre qu'un coup de poker vraiment culotté ? Tu ignores sa relation avec Edge. Tu glisses ta main vers ton com pour pianoter sous la table un rapide sms pour lui.

"Caelus. Bars de la quatrième rue. Salle VIP"

Tu fourres ton com dans ta poche avec prudence et discrétion avant de négligemment venir boire une gorgée de bière.

— Que cherches-tu à savoir exactement, Caelus ?

Tu braques ton regard sur lui, lui rend son sourire. Tu n'aimes pas le tournant de cette conversation. Tu as la sensation qu'il te manque des clés de compréhension.

— Comprends bien, ta compagnie m'est très agréable mais tu n'en reste pas moins le chef des Acid Smoothie.

Tu plisses légèrement les yeux, suspicieux. Calmement, la voix légèrement traînante tu dis :

— Alors je me demande... La vraie raison derrière ces questions.

Est-ce qu'il vient te déclarer la guerre ou te dissuader de la mener ?

Mai 2022

Shadows meet in the dark

Tu es une personne prudente, Romeo, personne ne peut te le retirer. Il aime ta façon de détourner les réponses pour les sécuriser. C’est un bon choix, le choix d’un survivant. Ou celui d’un lâche. Caelus préfère ne pas trancher, il ne te connaît pas.  

Bien qu’occupé à boire ou à fumer, ton geste ne lui échappe pas. Ton com que tu récupères sur la table, le temps de le ranger dans ta poche est un peu trop long. Viens-tu de passer un appel ? D’allumer un microphone, peut-être ? Ou bien de prévenir quelqu’un par un sms. Cela l’importe peu. Il est beaucoup plus intéressé par la direction que prennent tes questions. Un sourire, tandis qu’il prend une lente gorgée de son cocktail. Les yeux brillants d’intérêt et de malice.

- Crois-moi, ma compagnie pourrait être encore bien plus agréable que cela.

Mais c’est une autre histoire.

Volontairement lent, c’est la prérogative des hommes de pouvoir, il prend une bouffée de sa cigarette. Inutile de tourner plus longtemps autour du pot, tu as l’air d’être suffisamment limpide d’esprit pour la suite.

- J’ai entendu dire que nous avions des… ennemis communs.

Et le renard se transforme en loup.

- Mais il est également de notoriété que ton capitaine s’est amusé à passer une alliance douteuse avec eux.

Il tapote sa cigarette pour en faire couler la cendre. Les batifolages entre Pheme et Edge ne lui sont pas inconnus, et il est loin d'en être choqué. Le chef des Chili n'est pas le premier à y être passé.

Ses yeux sont plantés sur toi, Caelus ne détourne jamais le regard.

- J’aurais aimé ton avis sur la question. Car il n’est pas impossible que, de façon clairement inopinée…

Le sourire étiré en coin.

- … Nos attaques puissent converger.

Et ainsi faire tomber ou ébranler l’un de vos plus grands ennemis.

Les PIC.

       Ton frère.

Un imperceptible froncement de sourcil. Il est détendu, il ne craint rien. Tu lui donnes le change, garde ta posture lâche, garde le rôle du pacha qui se prélasse dans son propre siège. Tu penches légèrement la tête sur le côté, ignores la proposition à peine détournée qu'il te fait. Tu tires sur ta clope, comptes les secondes qu'il met avant d'enfin entrer dans le vif du sujet. Tu notes tout ce que tu crois comprendre de lui, de ses plans. Caelus est direct. Caelus est joueur. Caelus est confiant. Il a le charme et le charisme qui va de pair avec ce qu'on attend de lui. Et ça n'a pas l'air d'être un rôle, encore que cette information reste à vérifiée.

Toi aussi, tu attends quelques secondes. Enfin, tu expires une bouffée de fumée avant de tapoter ta cigarette contre le cendrier.

— Si je résume, tu cherches à savoir qu'elle est la teneur de notre alliance avec les PIC et si nous serions disposés à la trahir pour nouer une alliance avec toi.

Il sait que ce n'est pas à toi de te prononcer sur cette décision. Non, il cherche aussi autre chose. Tu fixes la cigarette qui pend entre tes doigts, revient vers lui ensuite.

— Caelus, j'aimerais que tu m'éclaires sur un point.

Tu cales ton dos contre le dossier, redresses le menton.

— Pourquoi t'es là ?

Tu le scrutes, t'explique sur un taux volontairement désintéressé et léger.

— Ce genre décision, c'est à Edge de la prendre. En passant par moi, tu sais très bien ce que tu vas obtenir.

Tu agites la main, mimes des guillemets.

— "Je ne peux pas te donner de réponse maintenant", "Je ne peut pas me prononcer sur cette question", "C'est à Edge de décider".

Tu cales ton poing contre ta joue, méfiant, intéressé.

— T'es à la tête d'un empire, tu sais du coup qu'il est stupide de perdre du temps qu'on n'a pas.

Tu plisses légèrement les yeux.

— Pose-moi donc la question à laquelle je peux répondre.

Mai 2022

Shadows meet in the dark

La cigarette au bout de ses doigts, rougeoyante dans l’ombre de votre intimité, il sourit lentement. Il aime ta façon de résumer les choses, de vouloir clarifier avant d’avancer. Oui, tu es un homme prudent, Romeo Cooper.
Ça lui plait.

- Exactement.

Mais tu n’en as pas fini. Ses doigts font pivoter le verre, il en prend une gorgée sans jamais te quitter des yeux. Droit. Assuré. Il hausse le sourcil comme finalement tu trouves l’audace de lui demander ce qui taraude ton esprit. Que fait-il là ? Il rit.

- Je ne fais pas confiance à Edge.

Et il n’a aucune raison ni aucune volonté de s’en cacher.

- Quant à mon temps, ne t’en fais pas. Je sais pertinemment ce que je fais.

Le sourire aussi large que mutin lorsqu’il penche légèrement la tête en arrière, la fumée s’élève dans les airs. Il se refuse à aller voir Edge s’il n’y est pas forcé. Il se refuse à lui faire confiance sans être certain d’avoir l’aval d’un second sensé.

Il revient à toi. Tu es bel homme, tu as du charisme. Sans nul doute que tu dois faire ton effet auprès des membres de ton gang. Ça le fait sourire de l’imaginer, parce que tu as également l’air de celui qui se complait dans une vie d’action. Une vie de violence. Une vie que l’on ne choisit pas forcément mais que l’on semble incapable de quitter sciemment.

- Bien.

Il t’offre ce que tu demandes. Il vient s’accouder à la table, tapote de sa cigarette au-dessus du cendrier. Comment formuler les choses ? Il y a déjà tellement pensé.

- Est-ce que tu acceptes de m’aider à démanteler le gang de ton connard de frère ?

Le sourire large, carnassier.

- Es-tu prêt à convaincre Edge s’il le refuse ?

Il écrase le mégot.

- C’est avec toi que je souhaite faire alliance.