Mars, 2022 ▬ A l'origine, ils étaient cinq. Cinq amis pour la vie, cinq amis pour la mort. Et ils se sont fait une promesse : celle de renverser le gouvernement, et être libres. Mais après la création de leurs gangs respectifs, les évènements les plus traumatisants ont définitivement bousillé leurs rêves face à leur ennemi juré et commun : Le Staff. C'est ainsi que s'entretient le chaos sur Venus Ville, la capitale de Mars. L'anarchie, le désordre et les promesses de mort...
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Là où tous les coups sont permis, même tuer
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11.08.22 ▬ Jumeaux Les inscriptions sont fermées !! Lire l'ANNONCE suivante pour être à jour, car un event final arrive bientôt
18.06.22 ▬ Jumeaux Les personnages jumeaux ne seront plus acceptés à l'exception d'une future réservation. Aussi, nous avons ajouté une nouvelle règle dans le réglement
27.05.22 ▬ Groupes libres Tous les groupes sont ouverts aux inscriptions. Inondez-les de votre amour ! Aussi, nous recherchons 1 Sous capitaine AS, 1 chef de garde BB, 1 chef de garde CC, des BR à foison ainsi que des membres Pitaya !
15.05.22 ▬ MAJ V3 MAJ V3 du forum ! Lire présentation de la MAJ ici : WWW. Note : Tous les Bottins sont à jour !
Une voix flétrie déchire le silence dans lequel tu t'enlises avec plaisir, et te parvient. Agaçante. Antipathique.
Tu vois une silhouette du coin de l'oeil, sans la voir réellement. Comment peux-tu te concentrer sur autrui quand tu es sujet à prôner l'égoïsme.
En songeant à ta propre personne, tu salues l'entraînement d'aujourdhui, avéré être fructueux. Les évènements récents ont projetés sur les parois de ton esprit une facette de tes capacités jusque là ignorée, en dépit du tumulte engendré par l'absence cruelle de faculties, pauvres âmes, pauvres hères, à pleurer sur leur sort en commun.
Nimbé dans un stoïcisme insolent, l'enfant du tonnerre que tu es analyses ave un flegme dubitatif les propos de l'opportun, tout affairé à jeter un oeil sur ton com. Si seulement cette abomination à l'outrecuidance accrue avait été un habitué des lieux, peut-être aurait-il eu la réponse à sa question.
Qui peux-tu être.
Qu'importe comment tu apportes un quelconque crédit à sa tentative de communcation, l'intérêt n'est qu'à peine effleuré. Tes orbes bleus nuits glissent sur le côté pour caresser le détail de cette enveloppe corporelle. Tu sais trouver, au travers de ses vêtements amples, un physique à la musculature nerveuse.
Tu baisses le chef. et prend tout cela plus au sérieux. Toute concentration portée sur de potentiels cloportes en son genre. Pas un sans domicile fixe ou un citoyen lambda ne t'aborderaient seuls, avec un tel jeu.
Aussi grand combattant émerite et vif étais-tu, tu sais qu'à plusieurs contre toi et surtout sans ton fidèle instrument qu'était l'életrokinésie, tu te reservais le droit de fuir.
Un murmure grave quitte tes lèvres.
- Quelle superbe lâcheté.
Saluer la bassesse d'esprit d'un comparse, en attaquant en meute, était une action que toi-même tu orchestrerais sans l'ombre d'un scrupule. .. Tout simplement, parce que tu en étais désastreusement dépourvu.
Clignement de paupières. Ta totale concentration se dirige finalement sur ton com, avant de reprendre la sereine cadence de ta promenade. Direction, les ascenseurs.
L'élan coupé par l'ignorance suprême, ne fait qu'engoncer tes désirs de fuir l'ignominie humaine. Par manque d'égard pour ton besoin de quiétude, l'énergumène impose sa présence comme le ferait un pachyderme.
LAS, le regard ne s'ancre que dans le vide, incapable d'amorcer l'optique d'échanger avec quiconque. Et sans un mérite pour la silhouette bavarde, celle-ci montre l'audace par l'approche hasardeuse des grands esprits altérés.
D'arrogance tu inities quelques pas en arrière, pour assurément échapper à la perspective qu'il ne te touche. Quand enfin l'étranger imbu de confiance, te défie en t'invitant à l'écouter.
S'il savait comme mourir, te semble tout à coup plus agréable.
Quand d'une oreille tu captes les signaux qu'il t'envoie, de l'autre tes yeux de nuit se reposent sur le carcan acier de l'ascenseur.
Il y a des idiots incompris dont le toupet est sans danger, il y en a d'autres qui ne méritent pas qu'on les musèle.
Et tu sais ranger la jacasse ambulante dans la seconde catégorie. Si sur le qui-vive, (ou le qui-meurt) demeurer tu te dois, c'est bien pour tout ce qu'il incarne : extraverti , inconscient et méticuleux.
Pourquoi t'a-t-il éloigné de l'un des seuls endroits par lequel tu peux t'échapper. Les petites lucarnes en haut de chaque mur pour seule source lumineuse, ne te permettent pas de te libérer des chaînes, insidieusement enroulées à tes pieds.
Sans avoir réellement donné un sens à sa palabre, tu daignes enfin ouvrir le dialogue, dans le seul but de satisfaire ta curiosité :
- Je n'ai pas le temps pour des simagrées. Viens-en au fait.
S'il ne saisissait pas l'intention de ta question, alors seule l'action serait une réponse à tout. Car, peu importe l'issue de l'entrevue, tester le destin n'à que ça de flatteur. D'un mouvement de talon, tu pivotes, tu t'éloignes et tu retournes vers l'ascenseur.
La main du désarroi, repose sur ton torse meurtri. Et ton désir de réflexion pour seule présence.
Un instinct mu par l'expérience des ragots des indicateurs pollués, et cet energumène, comme roi des lieux. Au coeur du cartel des arts martiaux, sans aucune préoccupation pour les régles régissant les lieux.
Le calme habite ton coeur, incapable de faire montre de la moindre émotion. Il attise toutefois, et enfin, l'intérêt sur l'insistance de te retenir près de lui.
Les rumeurs courent sur de nouveaux visages, la paranoïa guette des mirages quand d'autres ne font que s'en méfier. Et tu ne te souviens pas d'avoir rencontré son visage. Peut-être parce qu'il ne t'inspirait qu'insipidité.
Au dialogue unilatéral entretenu par le souhait d'assouvir une curiosité malsaine, rien de ce qu'il peut sortir de ses lippes actives ne saurait t'ôter de tes opaques réflexions.
Mais certains termes te paraissent annonciateurs de complot.
Qui êtes-vous. Et combien êtes-vous. Pourquoi êtes-vous là ?
Il te parle de destruction de gang, il te parle de construction de son propre gang. Mais avant que tu ne daignes enfin accorder le peu de palabres dont tu veux bien lui réserver, l'enfant du chaos t'attire à lui dans son récamier de pourriture.
Machinal. Tout s'active en toi. Le premier reflexe et le pire, la décharge en toi brille par son absence. Ca te revient une traite seconde, l'étincelle ne vient pas. Le deuxième réflexe s'impose à toi directement : ton corps se déplie pour glisser ta jambe contre la sienne et chercher à l'enrouler, ton oreille vibrant face à sa dernière question.
Un souffle. Un seul.
- Oui. Je les détruirai tous.
Et régnerai sur vos carcasses vides.
Tu ne fais rien pour te défaire, ton regard saphir attrapant le sien au passage. Sourire de connivence aux lèvres.
Oui, il y a eu des cris, des coups portés mais facilement évités, un œil brûlant devant deux orbes insensibles. Oui, ça n’a pas très bien commencé, alors maintenant, tu es sur les nerfs.
Reiko a laissé son chef partir seul, tandis qu’elle a accepté de le rejoindre plus tard. Pour l’effet de surprise, lui dit-il, mais elle n’aime pas ça. Elle n’aime pas l’idée de le laisser aborder l’autre seul, parce qu’elle entend des choses dans les bars, dans les rues, et elle n’aime pas ce qui arrive à ses oreilles.
Elle fait les cent pas dans la cage d’escalier de la cage d’au-dessus, le regard sombre, des picotements jusqu’à la pulpe de ses doigts, puis n’y tenant plus, descend les derniers escaliers dans le silence le plus total. Elle serre puis desserre les poings, le cœur battant mais le souffle contrôlé. Ses cheveux sont noués en une queue de cheval qui se balance derrière elle alors qu’elle s’enfonce plus profondément encore, jusqu’à atteindre une porte en métal.
Un sourire discret étire les lèvres de Reiko alors qu’elle se souvient de la première utilisation de cette porte, qui avait grincé dans un bruit monstre. Cependant, après l’avoir bien huilée, elle ne fait plus aucun bruit, alors elle abaisse la poignée et se glisse hors de la cage d’escaliers au moment où elle entend des pas s’éloigner. Un bruit sourd lui fait deviner qu’ils se sont assis sur le canapé, mais elle ne peut vérifier visuellement pour le moment, la porte devant laquelle elle se trouve étant dans un coin caché à la vue de tous.
il te suffit de tourner au coin du mur et d’avancer de quelques pas pour entrer dans le champ de vision des deux paumés qui font la conversation. mais les carcasses de voitures et les débris en tout genre constituent de parfaites cachettes qui te permettront de te faufiler sans bruit, sans te faire repérer, le plus près possible du canapé, en arrivant préférentiellement dans l’angle mort d’Edge.
Elle inspire doucement, ne faisant aucun bruit alors qu’elle se met en mouvement, restant accroupie. Elle régule sa respiration, contrôle ses pas, évite les bouts de verre et toutes les choses qui pourraient la trahir.
Reiko essaie d’écouter la conversation en même temps, et c’est ce qui met en péril la mission – à la mention de lui filer un boulot de secrétaire, elle plisse l’œil et doit mobiliser toute sa volonté pour ne pas céder à la tentation de se lever pour insulter Fyodor et lui faire un doigt. Non, elle serre les dents, serre les poings, contracte les muscles de son corps et laisse passer la remarque, abaissant les paupières pour écouter la réponse d’Edge.
edge, un drôle de personnage. tu n’en as pas non plus beaucoup entendu parler, mais le peu que tu as pu avoir ne t’a pas donné envie. heureusement qu’il n’y a plus de faculties pour le moment, parce que l’électricité, ça te branche vraiment pas. et son caractère te donne juste envie de lui en foutre une en pleine face.
Elle entend du bruit, des corps qui bougent, et entre deux voitures, elle aperçoit Fyodor qui surplombe l’autre. Elle jure dans sa tête, exaspérée par son comportement, et les mots d’Edge résonnent dans le parking désert alors qu’elle réussit à s’approcher encore plus prêt. Ses mots la font frémir, et elle secoue la tête en se disant qu’ils sont tous
timbrés
et elle se relève et s’avance dans un mouvement fluide qui ne laisse pas de place à l’hésitation, non, elle s’élance, ne fait que deux pas pour arriver à la gauche de Fyodor, et dans le même mouvement, sépare les deux jambes enroulées avec la sienne et se saisit de l’épaule de sa cible pour le retourner face contre le tissu rugueux du canapé, se chargeant ainsi du haut de son corps et laissant le reste à son chef.
Elle ne réfléchit pas, la rage lui brûlant les lèvres, et elle appuie sa jambe repliée de tout son poids sur la nuque de l’autre, gardant l’équilibre avec un pied à terre, et se saisit d’un bras qu’elle déboîte d’un coup sec sans même cligner des yeux, sa prochaine cible étant l’autre bras encore valide.
l’électricité dans l’air – le courant ne passe pas
Deux soldats du destin sur un cavalier. Un valet de coeur. De toute évidence, tu leur as laissé champs libre, et prisonnier tu te retrouves. Pour mieux appréhender les fils d'un avenir incertain. Au bras disloqué, le reste de ton humanité fait vibrer tes cordes vocales dans un mugissement douloureux. Si la folie encore épousait ton esprit, alors peut-être aurais-tu pu accueillir l'ingénieuse action du deuxième élement d'un rire joyeux.
Mais tu es tout à fait sérieux, Edge.
Tes orbes roulent ; le regard agrippe celui de ... Comment s'appelle-t-il déjà ? Tu le renommeras plus tard. Pour l'instant, il sera le Fou. Et l'ossature plus fine de la rotule sur ta nuque, la Tour.
Tu emmagasines les informations. Et tu interprètes, selon ta base de données. Une vérité assez proche de la leur s'ouvre à toi. Tu la sens. A défaut de sentir ton auriculaire.
Intéressant. Confronter la mort une deuxième fois excite ta subite curiosité, mue du profond désir d'en dénicher un nouveau vice. D'excès, ou de perte.
Si seulement, les picotements ressentis à tes doigts n'étaient pas que le bourdonnement du sang. L'énergie de mars, ta vieille amie, semble manquer ; une fois n'est pas coutume.
Quand néanmoins tu sillonnes les parois nébuleuses de ton esprit, il t'en tire pour élucubrer des fantaisies glaçantes. Qui est donc ce Sasuke tsundere Uchiwa ? Ce sobriquet ne te dit rien. Mais tu te sens catapulté vers un passé jusque là omis. Une passion enfouie et enterrée, pour caresser tes viscères. Cosmo.
Le nom d'Urie t'arrache à cet instant éphémere.
- Laisse moi Urie. Je vais reprendre les renes des CG.
Etrange spontanéité.
L'épée de Damoclès que représente le poids de la lie sur ton corps, ne parait en aucun cas te troubler. Elle n'est... qu'un outil.
Les trop grandes promesses ne sont qu'un vent qui éteint la confiance, alors tu lui en octroies une toute petite :
- Ce que je préfère ne rentre pas en ligne de compte. Je m'occuperai de vous peu importe si vous m'otez les bras et me dévissez la tête.
Tu es si sûr de toi. Rien ne peut t'ébranler. Pas même le cri d'un enfant.
- Marchons un temps ensemble. Et laissez-moi Urie. Il ne suffit pas non plus de la tuer, que de la détruire. Dans son entièreté.
La tête est légère, le cœur bien plus lourd. Le claquement de la tête de l’humérus qui sort de sa cavité et le cri rauque, comme le grondement du tonnerre au loin, continuent de résonner sourdement aux oreilles de Reiko, tandis que le bourdonnement du discours grandiloquent du chef des BR contribue à parasiter ses facultés auditives, mais elle n’a pas vraiment besoin d’entendre pour faire son boulot.
Fyodor lui a bien dit : il se chargera de parler, de marchander, et elle n’aura qu’à immobiliser la cible. Alors, les lèvres pincées, elle raffermit sa prise sur l’inconnu quand elle sent que Fyo se recule un peu. Hors de question de laisser Edgy s’échapper, hors de question de faillir à sa mission. Parce que c’est son ami d’enfance qui lui a demandé, parce qu’elle doit avancer, continuer jusqu’à pouvoir mordre à pleine dents dans sa douce et amère vengeance. Elle doit faire ses preuves, qu’elle le veuille ou non. Et puis, accessoirement, elle a besoin de se défouler et quoi de mieux qu’une embuscade et un combat inéquitable pour relâcher la tension d’un corps bien trop mis à l’épreuve ?
Reiko sent un regard sur elle, alors elle lève le visage vers son capitaine et son œil sonde les deux orbes qui lui font face, elle comprend le message silencieux qu’il veut lui transmettre alors, le genou toujours pressé contre la nuque de l’autre, elle change subtilement la répartition du poids de son corps, et l’angle de ses membres, attendant la fin de la parlote, parce que là tu vas vite en avoir marre, cette guerre des gangs t’importe peu, toi, tout ce que tu veux, c’est en finir et, enfin, revenir à une vie normale, même si tu sais au fond de toi que ça sera difficile, ça sera complexe, et qu’il y a peu de chance que tu retrouves ta vie d’avant. reiko, je pense qu’il faut que tu envisages l’échec de ton entreprise, et surtout, la mort qui plane tout autour de toi, attendant le bon moment pour fondre sur ton être de chair et, te réduire à néant.
Mais Edge répond au chef des BR dans un souffle, et la jeune femme serre les dents. Elle lui laisse quelques instants, se met à compter dans sa tête, sans vraiment écouter ce qu’il a à leur dire. Elle pourrait fermer les yeux, si ça n’était pas si dangereux.
…18, 19, 20.
Elle s’en fiche s’il n’a pas fini de raconter sa vie, elle s’en fiche s’il avait une autre tirade en réserve. Elle vrille son regard à l’arrière de son crâne et, d’un coup brusque, tire de nouveau sur le bras disloqué juste pour qu’il ferme sa gueule, juste pour ne plus à entendre sa voix, son ton glacial, et ses mots insensés. Ça l’agace profondément, ces gens qui versent dans une théâtralité dramatique, qui se croient messie, héros, vilain, ces gens qui pensent qu’ils peuvent changer le monde à coup de poings, de sang et de discorde.
le monde ne peut pas être changé. il est pourri jusqu’à ses racines les plus profondes.
Alors elle s’en fiche, que Fyodor veuille passer un accord avec Edge. Elle s’en fiche qu’il y ait un allié potentiel pour la chute des gangs de Mars. Elle veut juste qu’il cesse cette mascarade, qu’il se la ferme.
Elle n’attend pas, enlève sa jambe de sa nuque et l’attrape par les cheveux pour lui relever le visage, juste assez pour avoir de l’élan, l’élan nécessaire à lui péter le nez contre son genou à elle. Le choc la fait légèrement grimacer mais l’adrénaline la grise, alors elle ne fait pas attention au sang qui jaillit du nez démoli de l’autre, elle le tire et le fait tomber au sol avant de se s’asseoir à califourchon sur ses lombes, face à ses jambes. Elle essaie de ne pas penser, se dit que c’est comme les combats de rue, que cet homme le mérite, qu’il ne fait que contribuer au chaos qui règne sur Venus Ville, alors elle empoigne sa cuisse droite d’une main, son mollet de l’autre, et elle exerce d’un coup sec deux mouvements opposés, et un claquement sourd lui indique la rupture d’au moins un ligament du genou. Elle n’a pas le temps de rester bras ballants, elle tord son buste de façon à bloquer les deux bras d’Edgy dans son dos, avant de se replacer de façon à se trouver face à sa tête, toujours assise en plein sur son dos, ne cherchant pas à alléger son poids. Ça serait trop simple, non ?
Reiko reprend son souffle, secoue la tête comme un chien qui s’ébroue, comme quelqu’un qui se débarrasse des vestiges d’un mauvais rêve. Elle s’humecte les lèvres, décide de ne pas écouter les cris de douleur, et elle scanne la pièce d’un regard un peu fou. Pas d’armes. Pourquoi n’y-a-t-il pas d’armes ?
tu te rappelles soudainement que vous en avez caché dans la carcasse d’une des voitures, avec de quoi attacher votre cible. ouais, vous aviez tout prévu. huilé les gonds, caché les armes, planifié ton entrée… vous ne vouliez pas vous rater. vous ne pouviez pas vous rater.
« Fyo. Fyodor. »
La voix est rauque, le regard fixant sans le voir le sang qui forme une petite flaque écarlate sur le béton.
« Ramène les cordes. Et la batte. »
Oui, Edgy, parce que si tu bouges, ils briseront chaque os de ton corps, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien pour que tu tiennes debout, jusqu’à ce que chaque partie de ton corps hurle à l’agonie, que le simple fait d’être envoie des éclairs de douleur dans ton cerveau malmené par la souffrance exquise.
l’électricité dans l’air – le courant ne passe pas
Elle n'attend pas. elle court, la mélopée de la mort, au chevet de sa cible, prête à écraser qui de droit le mérite, et de son poids impitoyable, les créations du diable. Tu l'as toujours été, diabolique, après ta première mort, tu ressens le voile de la seconde , prête à t'enlever à ce monde contagieux des vices ingrats de l'humanité.
Peut-être est-ce le sillon de la fierté ou de l'indifférence à la fois qui t'empêche de desserrer les dents lorsqu'elle s'amuse, tel l'insecte à démembrer que tu es, plongé dans un immense lac d'incompréhension face à cette violence injustifiée.
Mais qui parle de violence lorsque tu as ôté si vite et si tôt la vie d'une centaine d'êtres. Peut-être est-ce le reflet du supplice ressenti au fil de tes actes implacables, douce ironie d'un tourment qui se retourne contre toi.
Le plaisir de l'étouffer de ton cri, tu ne peux lui offrir.
Mais récupérer la scintillement de ta lame lorsqu'elle écrase son genou contre ton princier visage, te semble être l'aubaine attendue pour enfin reprendre les rênes d'un destin laissé en roue libre.
Comment ont-il pu croire l'ombre d'un instant, que tu te donnerais à eux sans retour ? Pas un seul instant octroyé à ce corps plus menu, dans l'attente interminable qu'elle s'exprime sur tes rotules, pour que d'un mouvement d'épaule encore en bonne santé et d'un coup de bassin, tu donnes assez d'élan à ton bras pour planter la lame dans la jambe, puis sans attendre dans ce qui lui reste d'indicateur visuel.
Car tu es vif. Et tu es Edge. Pas un ramassis de dégueulis d'argonautes.
Tu ne lui permets plus de te toucher, en sacrifiant tout bon valet que tu es. Tu as conscience de l'état de perdition à laquelle tu es rattaché, et fuir ne t'a jamais intéressé. Et c'est lui, ce reliquat de fourberie au bavardade incessant qui sera le seul coupable de cette suite mortifère.
Avant que tu ne finisses par retourner l'arme contre toi, tu leur assignes à tous les deux, ta plus belle promesse :
- Je m'occupe de vous. Après elle.
Petit sourire en coin. N'est-ce pas l'ombre de la paresse finalement, qui prévoit cette fin, lorsque tu t'enfonces la lame dans le coeur, ou la curiosité morbide de dénaturer qui tu es ?
Douce souffrance accourant au galop, les sabots pourrissants claquant sur le goudron taché de sang, cheval annonciateur, volant au corbeau le rôle de présage funeste, de vautour affamé.
Douleur aiguë qui explose d’abord dans sa jambe, le sang gicle, s’échappe en jet lorsque la lame s’arrache de la peau tendre, trempe le pantalon sans même qu’on ne voit de tache s’agrandir sur le tissu bien trop sombre pour cela. La douleur irradie en étoile, tire jusqu’à sa hanche et part vers le pied, électricité foudroyante apportant une haine dévastatrice qui aurait pu contribuer à la mise à mort d’Edge, qui aurait pu conclure l’altercation si seulement l’autre n’avait pas enfoncé la lame dans son œil.
Cri exquis sous la brûlure soudaine, la panique balaye la rage. Parce que c’est le noir total, la perte complète, la disparition d’un monde visuel, et Reiko ne comprend pas très bien, le sol froid contre ses fesses, une main pressée sur la plaie de sa jambe, l’autre plaquée sur son œil sanglant, sans vie, elle ne comprend pas, respire mais a l’impression de ne plus avoir d’air.
Elle n’entend pas Edgy, ne sait pas ce qui se passe, sa tête bourdonne et le sang pulse dans ses oreilles, et a l’impression d’être hors d’haleine et tu revis ta première mort de nouveau, le sang qui s’écoule hors de ton corps, l’impression de te noyer dans tes propres poumons, et la panique, la panique, la panique.
« Fyo… »
Ce n’est qu’un murmure. Ses doigts serrés ne peuvent arrêter le liquide écarlate mêlé à de l’humeur aqueuse, alors ça coule, ça coule sur sa joue, ça s’immisce dans sa bouche ouverte, ça goutte de son menton.
« Fyo. Fyo. Fyo ! FYODOR !!! »
Elle ne fait même pas attention au goût métallique dans sa bouche, ne se rend même pas compte de ce qu’elle déglutit, n’y arrive même pas correctement et tousse pour faire repasser le liquide dans le bon conduit.
Et dans sa tête c’est le bordel, elle arrache son cache-œil dans l’espoir débile de retrouver la vue, comme si son œil allait refonctionner après tout ce temps – mais c’est toujours le noir complet, et son œil droit la brûle, et la douleur lancinante dans sa jambe ne s’apaise pas, et de ses deux mains elle sent le sang s’en aller, la quitter, et elle aurait aimé pouvoir visuellement constater les dégâts, évaluer la gravité, mais quoi qu’elle fasse, la lumière ne revient pas.
Alors les larmes que personne n’a demandé se mêlent au sang, inondent ses joues, tandis qu’elle continue d’appeler Fyodor, la voix cassée, jusqu’à ce qu’elle le sente près de lui, jusqu’à ce qu’il pose sa main sur elle, alors elle l’attrape d’une main sanglante, l’autre toujours contre son œil, et elle s’accroche à lui, désespérée, désœuvrée, tentant de réfléchir comme elle le peut, son esprit tournant en rond autour d’une terrible idée, soufflée par un esprit qui ne vit que pour la vengeance, vengeance qui ne peut accepter cette cécité forcée.
« Fyodor. Amène-moi- amène-moi dans le QG. N’importe où. Ta chambre, ma chambre, je- »
Respiration hachée. Larmes brillantes, emprisonnant le carmin du sang, roulant à toute vitesse sur la courbe de ses joues. Ses doigts tremblent dans son étreinte. Elle perd pied.
« Fyodor. Faut que tu me tues. Ou donne-moi un flingue, je sais pas. Je peux pas, je peux pas être, mon œil, je- faut que tu me tues. »
Sentence terrible qu’elle ne peut qu’attirer à elle dans la certitude qu’elle en ressortira avec la vision retrouvée. mais reiko, à quel prix ?
l’électricité dans l’air – le courant ne passe pas