Enfin, je retrouve l'air pur du secteur des Bananas Bread ! C'est qu'ils m'ont manqué, ces cons. Enfin, je ne peux pas trop m'exhiber non plus, car selon la version officielle, j'ai été banni du territoire.
C'est pourquoi nous avons convenu d'un rendez-vous nocturne, afin de diminuer les probabilités d'affluence ; c'est bien connu, ici, on est tellement tous en sécurité que n'importe qui, peut sortir n'importe quand.

Par réflexe et pour éviter les bricoles, j'efface toujours la conversation que j'entretiens avec Cosmo sur mon comm.
Globalement, c'est moi qui décide des entrevues, notamment pour m'assurer d'être capable de fournir une excuse valable à Kokoro pour pouvoir m'échapper en toute quiétude.

Et à vrai dire, ça tombe plutôt bien qu'on a prévu qu'elles soient limitées. Avec mon poste de garde du corps, je dois suivre Kokoro comme son ombre pour m'assurer qu'il ne lui arrive rien ; c'est à la fois une bénédiction (je protège mon ami et je glane une info ou deux sur le volet) et une malédiction (j'ai zéro temps pour moi.) 

Mains dans les poches de mon sweat, je décide d'y aller à pied. Faire disparaître le véhicule de fonction que j'utilise pour le travail serait suspect si Kokoro venait à aller checker pour x raison, on connaît tous sa parano. Je pourrais appeler un confrère mais ça impliquerait indispensablement une tierce personne qui pourrait hypothétiquement témoigner dans le cas d'un doute qui alimenterait l'hérésie générale chez les CC ; j'en ai bien fais l'expérience.

Faut penser à tout, chaque détail à son importance.


Les nuits sur Mars sont splendides tout comme elles doivent aussi l'être sur Terre. Le monde est tellement vaste, effrayant et fascinant, les galaxies sont tellement multiples et attendent d'être découvertes une à une, que moi, le seul endroit où je désire être, c'est là : au QG Yellowmoto.   

Il ne me faut pas longtemps pour réintégrer l'atmosphère dans mes synapses.
D'abord l'odeur de pneus neufs et d'huile fraîche indispensables à chaque magasin de moto qui s'invite dans ma cavité nasale à chaque fois que je prends de grandes bouffées d'oxygènes, puis, une fois la porte de service passée, l'essence même d'un cocoon privatif avec les tentures et autres borderies qui n'ont pas bougé d'un centimètre depuis que je suis parti.  

Je rejoins l'étage sans rien oublier de la composition qui assemble chaque couloir. Ma démarche épaisse est le résultat de mes nerfs tendus, faut vraiment que je me détende. Le stress d'être découvert maintenant est bien plus intense que lorsque je joue des heures les caméléons dans le clan opposé.
Je reprends une bouffée d'air, plus rapide cette fois et pousse la porte coulissante dans un mouvement qui résonne une fois qu'elle atteint l'autre côté.

- Cosmo. Je marque une pause et salue mon deuxième interlocuteur. Solar.

Je me ramène au centre de la pièce, pendant que mon visage change d'angle de sorte à les avoir tous les deux dans mon champ de vision.

- Je viens au rapport.

Je m'en veux d'être trop formel. C'est comme si, à force de trop traîner avec les Carrot Cake, je m'enlisais dans mes propres mensonges et parvenait à me faire croire que mon honneur leur appartenait au point que ma logique s'est approprié cette vérité.
La seule chose que je n'ai pas perdue, c'est mon langage. Il demeurait intact : toujours poli.

La réunion des Banana avait eu son lot de doute.
En même temps, personne ne sait de quoi il en retourne : Cosmo lui-même semble perdu et perplexe au sujet de cette perte de faculty.
Il ne sait pas quoi en penser.

Mais il se veut rassurant.
Inutile de faire paniquer la famille pour rien.

Ses yeux qui fixe le com, il espère obtenir des réponses.

Alors, a la fin de cette fameuse réunion, il s’était permis de prendre Solar a part.
« Il faudra qu’on se voit ce soir, il viendra. »

Solar sait parfaitement de q u i il parle.
Il ne faut pas longtemps pour qu’il s’éloigne a nouveau.


Le soir venu.
Cosmo constate.
Solar est bien là.
Quel chef fiable.

Léger sourire.
« Bien le bonsoir chef ! »

Et puis, l’instant d’après.
C’est la silhouette de Damien qui se présente.

Le sourire de Cosmo s’étire.

Ça lui fait du bien de le revoir.
Ça le soulage de savoir qu’il va b i e n.

« Hey Damien, ravi de te voir en forme ! Ça va, tu tiens le coup ? »

Il s’appuie contre son bureau, penche un peu la tête.
« Quelle efficacité en tout cas, tu as déjà des infos croustillantes à nous rapporter mh ? »

Légère pause, il finira.
« C’est la panique là-bas ? »

Cherche direct les infos.
Cosmo et l’impatience.

hrp : ras

Cosmo ne passe pas par quatre-chemins, j'ai à peine le temps d'arriver que ses yeux se teintent une impatience presque enfantine que je conçois tellement dans la représentation que je me fais de lui. De toute manière, je n'ai pas non plus le temps pour les formalités. Même si je suis content d'être rentré, moins je traîne dans les environs et plus ma fuite sera facile.

- On fait aller, ouais. Je ne vais pas lui mentir en disant que tout va bien, je ne suis pas du genre à vivre dans le déni.

- C'est pire que le chaos total. Commençais-je en prenant place près d'eux. Croisant une jambe par-dessus l'autre, je commence. Kokoro a reçu une lettre -déjà posée sur son bureau- d'un certain John, dans laquelle elle disait vouloir l'assassiner lui et nous aussi, a priori.

Je répète les informations en allant à l'essentiel, me servant principalement de ma mémoire des détails factuels. Tout en décidant de m'inclure directement dans le discours, comme si je faisais officiellement partie des Carrot Cake, l'air de rester dans mon rôle plus comme observateur interne qu'en espion extérieur. Le détail est minime, mais pour le moment, les choses sont bien plus faciles à supporter comme ça.

- Au début, il suspectait tout le monde de l'avoir écrite et Jay, leur second, à bien accentuer sa paranoïa en sous-entendant à peine que même les siens pouvaient être responsables. Conséquence, les CC se sont déchirés et tout le monde à ajouter son grain de sel à l'histoire. Je prends une respiration brève pendant que mes bras restent croisés, mes yeux alors fermés conserve ma capacité de me remémorer la scène. Puis Kokoro a mis Crow sur le coup. Je ne sais pas trop la fonction qu'il occupe, mais Kokoro lui a fait suffisamment confiance pour lui autoriser de comparer l'écriture de la lettre, avec celles de ses anciens amis dont vous faisiez partie, Cosmo et Solar. Il a aussi cité Caelus, Urie, Edge et Pheme.

Encore une fois, je félicite mes parents de m'avoir génétiquement gratifié d'une mémoire sans failles.

- Finalement, Jay a quitté l'assemblée avec une affaire importante à régler à l'extérieur sans qu'on est d'explications. Kokoro a dû faire un rappel à l'ordre puisque tout le monde se liguait contre Jay et son autoritarisme excessif. Résultat, les CC sont non seulement affaiblis par la lettre qui les menace de mort, mais aussi par l'absence de Jay qui pourrait durer, tout en sachant indépendamment que ce John est un ancien Carrot Cake. Comme je les suis depuis un an et que je n'ai pas croisé cette personne, il était forcément arrivé et parti avant moi puisque nous ne nous sommes pas rencontrés.

Là je m'étale plus sur des détails, mais puisque Cosmo veut du croustillant, et bien... Je lui en donne.

- Autre point important à soulever : Kokoro et Crow n'ont fait que chuchoter une majeure partie de l'entretien, visiblement en train de cacher quelque chose. J'ai essayé de tendre l'oreille, hélas, je n'ai rien appris de plus.

Je rouvre les yeux et place ma tête à la hauteur des yeux de Cosmo, me gardant bien de lui avouer que je me suis entretenu à la fin avec Kokoro.
C'est l'avantage d'être soi-même l'espion.
Je peux dispatcher mes infos comme j'en ai envie, et esquiver certaines problématiques plus personnelles. Car si je suis d'accord pour fliquer l'ennemi et rapporter les renseignements aux miens, je n'en reste pas moins insensible concernant la seule personne à qui je refuse de faire du mal.

Même si ce manque d'honnêteté me bouffe ; toutes les réponses que j'apporte à Cosmo auront un impact certain sur lui et puisque son gang et tout de même une extension de lui... Je finirais quand même par lui faire du mal.

Cosmo sait très bien pourquoi Damien est là, voilà pourquoi il n’y va pas par quatre chemins.

Il répond.
Ca va.
On va dire.

Cosmo sent bien que c’est pas le top mais en même temps, vu la situation actuelle, c’est normal, il ne peut pas en être surpris.

Et puis enfin, les infos tombent.
Cette myriade d’info que Cosmo prend le temps de noter a l’esprit.

Une lettre de menace.
Le bordel au sein du gang.

S’ils étaient en pleine possession de leur puissance : Cosmo aurait tenté un truc.
Il prend le temps d’écouter, pensif.
Il regroupe les informations.

Et quand son espion a fini, il lâchera dans un léger rire.

« Je vois, connaissant Kokoro ça ne m’étonne pas, il a toujours été d’une méfiance extrême après tout. »

Reprend son sérieux.
« C’est quand même une sacrée coïncidence, on perd nos faculty et il reçoit une menace de mort, c’est a se demander si ce n’est pas une provocation volontaire et calculé. »

Il s’arrête un instant.
Fini par lâcher un léger soupire.

« Enfin bref, difficile d’émettre autre chose que des hypothèses, en tout cas merci tu as bien fait ton boulot, les informations que tu m’as données me seront précieuse tôt ou tard. »

Il reprendra son sourire après cette phrase.
Fixant Damien.

« Et toi dans tout ça, que pense tu de l’état des Carrot, sont-ils si embrouillé entre eux ? »

Il y aurait peut-être quelque chose a faire.
Si c’était le cas.

hrp : ras

Je crois que quand on est espion, le plus dur est d'être attentif à tout. Outre la charge mentale que l'opération m'impose tout en prenant en compte que Kokoro est mon ami et que je lui impose automatiquement une double trahison, je dois tout passer au peigne fin, et ce, sans arrêt, au risque de passer une information capitale.
Je sais que Cosmo attend beaucoup de moi et tout ce que je lui rapporte doit être utile, histoire de me prouver également que je ne fais pas tout ça pour du flan.

J'esquisse un demi-sourire à la suite de l'observation de mon supérieur. Ouais, lui aussi n'a pas de mal à reconnaître Kokoro dans les propos que je lui décris ; un sacré numéro celui-là quand même.

- Je ne te cache pas que c'est également un point que j'ai soulevé. Cela dit, rien ne nous indique clairement que c'est le cas. Comme je n'ai pas d'autres hypothèses que celle-ci, je ne propose rien d'autre, me contentant seulement de lui rappeler qu'un autre panel de possibilité pourrait également concerner la question. Je vais travailler avec des preuves si tu veux connaître la réelle raison de l'apparition de la lettre, mais ça restera un travail compliqué car je n'ai pas l'impression que c'est quelque chose que Kokoro sciemment veut me confier.

Je suis persuadé que les priorités ne se trouvent pas là, bien que ça n'en reste pas moins important. Il y a plusieurs zones d'ombre autour de ce mystère et mon rôle est aussi de réussir à les soulever tout en agissant subtilement ; un vrai arrachage de cheveux.

- Je pense pas qu'ils sont si embrouillés entre eux au point de se scinder pour des simples divergences d'opinions. Cependant, il est clair que leurs idées ne le sont pas car au départ, comme je te le disais, tout le monde accusait tout le monde avant de découvrir que l'auteur de la lettre est John.

Je crois savoir où il veut en venir et je ne veux pas qu'il prenne le risque de s'envoyer lui et le reste du groupe au casse-pipe juste pour saisir une maigre opportunité sans avoir pris le temps de bien s'y préparer avant. Il y a la mesure de l'imprévisibilité à prendre en compte et bref... Je vais arrêter de divaguer puisque je ne sais même pas réellement ce qu'il a en tête.

- Je veux dire, ouais, y a eu une espèce de guéguerre enfantine entre eux dont Kokoro et Jay ont dû se mettre à deux pour faire cesser, parce que tout le monde avait son avis sur la question. Les Carrot Cake sont investis dans l'affaire, mais sont bien moins prompts à l'obéissance et à la structure que nous, par exemple.

C'est un fait qu'il ne faut pas occulter. Un groupe sans organisation interne ne pourra survivre face à un autre qui agit avec une idéologie opposée. Alors, ouais, les CC ne sont pas des enfants de chœurs et cela se prouve avec leur rite d'initiation, mais, en ce qui concerne le respect des règles tacites, ils sont nuls.  

Cosmo écoute les mots de Damien.
Il sait de quoi il parle.

Il lui confie qu’il ne peut pas en savoir plus a l’heure actuelle.
Logique.
Il s’y attendait.
Mais il n’est pas déçu pour autant.

Damien lui a donné beaucoup d’information déjà.
Il ne peut pas se plaindre.

Et puis a la question au sujet des Carrot Cake et de leur dispute, il semble beaucoup plus sceptique.
Cosmo s’en doutait là encore.
Mais c’était bien tenté comme approche non ?
L’espoir fait vivre.

« Je vois, ca aurait trop beau n’est-ce pas ? »

Grand sourire.
Il poursuit.

« Tes informations restent intéressantes, comme je te l’ai dit ne prend pas de risque inutile, ce que tu m’as apporté là m’aide déjà beaucoup, il va falloir que je réfléchisse a tout ca, au lien entre ce qui nous arrive et ce que tu m’as dit. »

Il semble pensif un court instant.
Reprend dans un léger rire.
« Eh bien il est vrai que c’est difficile d’être autant en coordination comme nous haha »

Petit pique.
Il finit par se redresser.
« Enfin bref, tu as bien mérité une petite pause non ? Café ? Thé ? A moins que tu préfères un truc a manger ? »

Histoire de détendre l’atmosphère quand même.

hrp : ras

- Ouais.

Je reste humble parce qu'au fond, je sais que Cosmo aime s'emballer pour pas grand-chose avant de se raviser immédiatement quand il comprend que l'objet de son désir n'est pas aussi facilement atteignable qu'à l'intérieur de ses pensées. Il n'a pas forcément besoin qu'on le structure, mais il aime dire ce qui lui passe par la tête au moment où il pense aux choses.
Au moins, il est franc et un peu enfantin sur les bords aussi, faut l'avouer.

- Je fais attention, c'est promis. Je le rassure, même si je sais qu'il n'en a pas besoin car il ne cesse de me rappeler qu'il m'a choisi pour une bonne raison. Manipuler les données actuelles n'est pas évident car nous avons que très peu de pistes concrètes. Je te conseillerais vraiment de ne pas faire des interprétations et de favoriser des solutions efficaces avec des valeurs réelles.

Élucubrer serait vraiment inutile et mon job consiste par ailleurs à lui apporter des détails véritables. J'aurais pu prendre en photo la lettre de John, l'envie ne m'en manquait pas. Cela dit, occultant le fait que ce soit trop risqué, je sais que Cosmo me croit sur paroles et que je n'ai pas besoin de lui apporter des preuves de ce que j'avance.
J'espère seulement que mon conseil ne va pas brider sa liberté de penser puisqu'il pourrait voir un détail que je n'ai pas vu, ou du moins, orienter mes recherches sur un élément qui m'aurait échappé. J'aurais aimé en discuter plus, mais avec si peu de matière, on va vite tourner autour du pot.  

- Je ne veux pas trop m'attarder, j'ai peur qu'on nous surprenne. Être trop sur le qui-vive fait que je m'éloigne considérablement des Bananas Breads. Ce n'est pas un détail qui m'enchante, au contraire, je rêverais de pouvoir lui dire oui sans complexe. Mais j'imagine que cinq petites minutes en plus ne vont pas nous tuer, surtout si j'ai ton aval.

Je négocie un peu de temps, histoire de me sentir moins coupable de pouvoir concilier et mes envies et mon devoir.

Je lui demande plutôt du café, je déteste le thé.

- Fais avec ce que tu trouves, je ne veux pas m'inviter.

Alors que j'ai terriblement faim.

Cosmo a eu déjà beaucoup d’informations.
Il ne peut pas en demander plus.
Il a sa piste de recherche.

Alors il l’entend le rassurer.
Tant mieux s’il fait attention.

Et manipuler les données actuelles… oui c’est pas évident, il le sait bien.

C’est bien pour ça que le second n’en demandera pas plus à Damien.
Il ne veut pas forcer les choses.

Car forcer voudrait dire le mettre en danger.

Il hoche la tête quand Damien explique qu’il ne pourra pas rester longtemps.
« Oui logique. Je comprends. »

Dure vie.
Il s’en veut parfois de lui faire subir ça.
Mais c’est pour le bien du gang.

Un jour Damien redeviendra Banana Breads pur souche, il veut le croire.
Il s’accroche à ça.

Rapidement, il s’en va faire un café.
Ramène avec lui quelques petits gâteaux.
Les posent sur la table.

S’assoit en face de Damien.

« Et voilà, j’espère que ce sera a ton gout ! »

Grand sourire.
Il se veut positif malgré tout.

« Enfin, si tu as autre chose à me dire qui a rien à voir avec ta mission, va y je suis tout ouï »

Après tout, ça fait longtemps qu’ils ont pas réellement échangé.

hrp : ras

Je ressens un sentiment de sécurité quand Cosmo m'assure qu'il comprend et se résigne par la même occasion. Je sais que c'est un gars logique et qu'il sait prendre ses décisions comme un grand, néanmoins, ma nature surprotectrice me fait me comporter comme un daron.
Instantanément, mes épaules s'affaissent et je cesse de garder cette posture droite et trop formelle que j'ai l'habitude d'avoir en toute circonstance.
C'est mon chef, je n'ai aucune raison de rester crisper auprès lui.

Je le remercie pour le café et les petits gâteaux puis commence à piocher dedans, essayant de me déculpabiliser quant au fait de grignoter à la mauvaise heure. Je n'ai aucun trouble alimentaire ou quoi que ce soit qui y ressemble, juste un mal extrême à me faire plaisir et à bafouer les règles.  
Un sourire reconnaissant se hisse quand même sur mon visage, Cosmo sait prendre soin des autres et je ne doute pas que, question culpabilité, lui aussi doit en tenir une sacrée couche. Il m'envoie au combat tout en s'inquiétant de mon état. Encore une fois, c'est à moi de gérer pour lui enlever un poids.

- Oui, merci Cosmo !

Parler d'autre chose que la mission ? Je ne bronche pas à cette perspective, c'est agréable de savoir qu'en-dehors de tout ça, il cherche quand même à maintenir des liens plus personnels avec moi. Alors, je fais un effort, je fouille dans ma banque de données à la recherche d'une discussion légère à entretenir, et, sans m'en rendre compte, je me plains bien plus que ce que devait être cette conversation à la base.

- Tu sais, ma vie n'est pas vraiment intéressante en dehors de la mission. Je fais mes courses avec toujours les mêmes clients torchés la nuit. J'ai joué au baseball avec Kaith et mon coloc me bouffe les nerfs depuis quelque temps.

Je trouve tout de même des choses plus positives à lui raconter.

- Mon chat va bien. J'ai pu louer un atelier avec un autre gars pour me consacrer à la mécanique et à côté, je continue à me perfectionner à la MMA avec mon mentor. J'ai aussi pensé récemment à un projet de prendre des commandes de pièces montées, mais j'en suis qu'au premier stade et rien n'est encore définitif et préparé.

Je communique assez rarement à propos de mes projets en cours par peur de me démotiver si ça ne reste pas secret jusqu'à ce que ce soit complètement accompli. J'ai peur de ne pas réussir à les finaliser en constatant qu'il me resterait seulement ma honte comme compagnie s'ils venaient à échouer par un facteur x ou y et que les autres constatent que je ne suis pas allé au bout de mes dires.
Perdre la confiance de mes pairs, je crois que c'est ce qu'il y a de pire comme sentiment que je puisse ressentir.

- Et toi alors ? Comment vont les autres aussi ?

Je suis tout de même curieux de savoir comment les Banana Bread évoluent de leur côté, j'espère que tout le monde va bien.

L’ambiance se détend enfin.
Cosmo écoute Damien avec attention.

C’est important pour lui de savoir comment il se débrouille hors de la mission.
Car s’il ne pense qu’a la mission : Cosmo ne pourrait pas en dormir, il a besoin de se sentir rassurer de voir que Damien garde un bon équilibre de vie.

Il l’entend parler de ses projets, de son colloc qui le saoul et de ses entrevues avec Kaith notamment.

Ca le fait sourire.
C’est plutôt rassurant.
Il hoche la tête.

« Oh alors comme ca tu as un colloc qui te prend la tête ? »

Hausse un sourcil.
Il creuse un peu.
Et il finit par reprendre.

« C’est une bonne chose que ca aille bien de ton côté en dehors de la mission et pour cette histoire de projet, fonce, tu as tout mon soutien, c’est important d’avoir d’autres choses en tête je suis content et rassuré. »

Il est franc.
Il y tient.

Il se permet une légère pause avant de reprendre.
« Les autres vont tous bien, les banana sont fidèle a eux même si quelqu’un a des problèmes ils peut compter sur tout le monde alors ne t’inquiètes pas pour ca va ! »

Clin d’œil.
Il terminera sur sa lancée.

« Alors cette histoire de projet, comment tu le vois pour l’avenir mh ? »

Intéressé.
Il se dit bien Cosmo qu’un jour Damien reviendra.
Et ce jour là il pourra construire son projet de façon plus paisible ou le poursuivre.

hrp : ras

Cosmo est bavard et curieux ; ça me fait plus sourire qu'autre chose. Le fait qu'il s'intéresse à moi en tant qu'individu en occultant la mission, me fait le même effet que de savoir que mes péchés seront expiés.

- Oui, c'est le terme. On s'entend quand même relativement bien, mais tu connais mon problème avec la propreté...

À la réflexion, j'aurais vraiment dû choisir un colocataire avec mes critères. Je relativise quand même plutôt rapidement, car si c'était le cas, je serais toujours rester chez mon grand-père vu que ma liste s'avère plutôt élitiste.
Or, on a tous les deux besoins que l'autre participe aux frais et franchement, j'aurais pu trouver pire. Zachary n'est pas si mal dans le fond : il paye toujours sa part du loyer, il arrive à entretenir les espaces communs vivables et il garde mon chat quand je m'absente ; c'est suffisant.  

- Je suis content de savoir que tout va bien et que nous n'ayons pas eu de perte. C'est plutôt calme sur Mars en ce moment, mais j'ai surtout la sensation que ce n'est que le calme avant la tempête.

Lui confiais-je d'un air plutôt relaxé, comme si l'essence de cette pensée était tellement une normalité qu'elle en était réduite au point d'en devenir banalisée. C'est assez triste quand on y pense, mais c'est le résultat de tout un tas de circonstances. On n'a pas de milice, on est livré à nous-même, alors on doit se battre pour suivre et les gangs sont exactement le pilier que notre société grégaire mise pour s'en sortir.

- Eh bien, pour tout te dire, lorsque je vais revenir, j'ai pour ambition d'ouvrir une pâtisserie en ligne. Les gens me commanderont des pièces montées pour des mariages ou des gâteaux pour des fêtes d'anniversaire, tandis que moi, j'exécuterais les commandes à mon domicile. Je n'ai pas vraiment envie d'ouvrir une boutique en tant que tel, car c'est beaucoup de frais, et surtout, des responsabilités. J'ai déjà le garage à gérer, je me vois mal courir partout alors que j'aurais seulement envie de me vider la tête à ce moment-là.

J'aime me projeter dans l'avenir, ça me donne des motifs supplémentaires pour faire croire à mon cerveau stressé par ma future trahison, que je n'ai jamais quitté ma famille d'origine. J'ai accepté cette mission pour tout une tripotée de raisons et je connaissais les conséquences auxquelles je m'exposerais ; néanmoins, bien que j'en aie conscience, ça n'en reste pas moins d'une difficulté écrasante.
J'ai connu mieux que de se sentir comme un traître même si je me rassure en me disant qu'au moins, les seuls que je ne trahis pas sont les BB.

Mais alors, pourquoi ça n'enlève pas ma douleur ?

Cosmo reste attentif aux mots de Damien car il sait.

Oui il sait qu’un jour Damien reviendra et qu’il aura besoin de quelqu’un qui le connaisse bien, il a besoin de savoir que Cosmo ne l’oublie pas, ne l’utilise pas simplement et pense a son appartenance au sein des Banana.

Indéniablement, le second hoche doucement la tête.
En accord avec ses mots.

« C’est vrai pour le moment on a de la chance, on a pas eu de perte, tout le monde se portent bien. Et de ton côté, est ce que on peut en dire autant ? »

C’est toujours intéressant a savoir.
Il reprendra assez rapidement.
Toujours aussi doux, entendant bien que Damien a en tête de revenir.

C’est rassurant.
Lui aussi se voit nulle part ailleurs.

Il garde le sourire Cosmo.
« Une pâtisserie ? Je serais ton premier client crois moi ! »

Léger rire.
Il lui fait un clin d’œil.
« J’espère que tu y vendras des Banana Breads. »

Car c’est l’essence même de ce qu’ils sont.
Il s’étirera un peu.
Finira sur sa lancée.
Le regard toujours posé sur Damien.

« En tout cas, tu as de la suite dans les idées, ca fait plaisir ! »

hrp : ras

On se répète, mais ça me fait du bien. J'ai besoin de me sentir rassuré et je peux trouver qu'un apaisement certain envers ses mots.
J'ai été forcé de couper les ponts avec les autres pour des raisons de stratégie que je ne remettrais pas en question, cependant, vivre la vie des autres au travers de ce que me dit Cosmo me permet de conserver un lien envers eux, même si ce n'est que de mon côté - je m'en contente parfaitement.

- Je suis content que tout aille bien ici, vraiment. Je laisse s'échapper un soupir de soulagement avant de reporter ma concentration sur la suite de sa question : évoque-t-il l'ensemble des Carrot Cake ou seulement moi ? Eh bien, je suis toujours entier. S'il y avait un danger me concernant, je pense que tu le sentirais. car le vœu des Bananas Breads m'implique toujours, quand bien même je suis bien en dehors de leur quartier, et il en va de même pour moi. À la différence énorme, qu'en ce qui me concerne, je ne peux agir pour sauver celui qui sera en danger, au risque de me compromettre. C'est injuste, mais c'est la meilleure manière d'agir. Pas de perte non plus chez les Carrot Cake, tout le monde fait sa vie.

Parce que, outre les informations utiles que je lui livre, je sais que Cosmo a bon cœur au point de s'assurer que ses adversaires vont bien, comme si, au fond, personne ne souhaitait la guerre, mais que personne ne voulait l'arrêter non plus, car les tensions entre gangs sont ce qui permette à une famille de rester unie.
On a besoin de la haine des autres pour leur prouver combien on s'aime.

- Ahahah, c'est promis ! J'en ferais un pour la date d'anniversaire de la fondation du gang.

C'est ce qui me semble le plus approprié et le plus marquant pour un événement tel que celui-ci.

- Et toi ? Tu as des projets ?

Je termine les petits gâteaux et je rassemble machinalement les miettes que j'ai fais tombé en un seul et unique tas au creux de ma paume. Mes doigts se renferment progressivement et dirigent l'amas proche de ma tasse de café vide, laissant un sillage d'autres petites miettes errantes que je me charge rapidement de rassembler avec les autres.

Je me frotte les mains au-dessus de la petite table une fois mon labeur terminé.
Il est tard.
Je ne devrais pas trop tarder, cela dit, j'ai un mal de chien à mettre de moi-même un terme à notre conversation.