Encore une fois, ses services avaient été demandés, mais comparé à d’habitude : c’était sur le terrain. Effectivement, Alowin préférait faire ses prélèvements tranquillement dans son coin, mais des fois les PICs préféraient un travail rapide.

Le plus ironique serait qu’on lui demande d’inspecter un corps qu’il aurait tué lui-même, mais ce n’avait pas encore été le cas.
Car après tout, un médecin légiste servait aussi à décortiquer un corps pour trouver la cause de sa mort, non ?
Il n’était pas qu’un rapace.

Arrivant sur les lieux du meurtre avec sa petite glacière bleue, il soupira un coup avant de se pencher sur le corps encore chaud. Qu’est-ce qu’il allait pouvoir en trier ? Dommage, le cœur ne servirait sûrement à rien.

Enfilant ses gants et son masque, il laissa le scalpel tracer son chemin sur l’abdomen du mort pour l’ouvrir et commencer l’inspection.

Ce fut à ce moment que ta voix vint résonner à ses oreilles, tournant uniquement les yeux en ta direction, Winter. Il avait reconnu ta voix.

« C’est un corps humain, nous sommes tous munis des mêmes organes. » Il finit de prélever un des reins.
« Dis-toi que tu as exactement la même chose en ton intérieur. » Ajouta-t-il avant de te le montrer et de le placer délicatement dans la glacière pour le conserver.

Bizarre ? Non, ce n’était pas bizarre. C’était un métier comme un autre. Cependant, avoir un comportement aussi stoïque, calme pour fouiller dans un carcasse d’un homme... Ça, on pourrait le trouver bizarre.

« Tu préfères que je lui remette ses organes à sa place ou que je les revende pour que tes caisses soient renflouées ? »

Parce que oui, un organe ça ne coutait pas qu’un crypt et Alowin faisait partie des gens à facilement vous faire gagner de l’argent. Que cela son rang chez les PICs ou son métier.

« Rapproche-toi un peu. On dirait que tu as peur de découvrir de quoi tu es fait. » Ajouta-t-il dans un sourire de défi en coin de bouche.

Ça te dégoutait tant que ça ?
Il a les cheveux bruns today 

Tu préférais voir les dessins que la pratique ? Sais-tu que tu étais en train de lui donner tous les arguments possibles pour qu’il ne te lâche pas et qu’il t’embête à sa manière ?

« Es-tu trop fragile pour connaître la vérité t’animant ou as-tu peur du sang ? » Te demanda-t-il alors que les siennes étaient couvertes de ce rouge sanglant.

Toi qui es le trésorier, Alowin savait là où il fallait toucher, depuis le temps il commence à te connaître, non ? Ce n’est pas comme si l’artiste n’était pas présent depuis des années dans le gang.

Des années où tu n’avais jamais changé d’apparence, hein Winter ?

« Et pas qu’un peu. Sais-tu le prix d’un rein en bon état ? Ou même un cœur encore fonctionnel ? Tu pourrais vivre paisiblement jusqu’à ta mort si un seul cadavre pouvait être entièrement repris. » Mais pour Alowin, ce n’est pas l’argent qui comptait en premier.

C’était trouvé les pièces parfaites pour commencer son projet, pouvoir disséquer pour mieux peindre.
La curiosité d’artiste qui ne pourra jamais être entièrement satisfaite jusqu’à que la poupée parfaite soit créée…

« Tu risquerais d’abimer le corps et donc un organe. Ce qui s’en suit d’une perte d’argent pour toi. Tu penses bien que je ne te laisserai pas y toucher. Par contre, tiens-moi ça. » Souffla-t-il en venant poser les ciseaux en sang dans tes mains alors qu’il commença à enlever un des poumons encore en bon état.

Super, il ne fumait pas.
Hop dans la glacière.

« Autant de temps qu’il y aura d’organes valident. Sauf si tu veux que je me dépêche et que j’en laisse derrière nous. » Pas besoin de préciser que cela te ferait perdre de l’argent, non ?

Tiens, profitons-en pour discuter un peu. Pas vrai.

« Dis-moi. Cela fait longtemps que tu es dans le gang, non ? T’as faculty te permet de ne pas vieillir ? Tu n’as jamais changé d’apparence. Du moins, tu sembles rester un gamin comparé aux autres qui s’arrêtent bien plus tard de croître que toi. »

C’était quelque chose sur le corps humain, sur un physique… Bien sûr que le savant allait être intéressé. Si c’était le cas…

Comment tes organes se comportaient ?

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Il faut se l’accorder Alowin, tout le monde n’avait pas la même curiosité que lui et c’était sûrement ton cas, Winter.
Le peintre détestait être dans l’ignorance, ne pas savoir quelque chose et ne pas le représenter correctement.
C’est le pourquoi ses créations étaient aussi réalistes, surtout quand elles avaient perdu la vie.

« C’est un peu ? Finis ta phrase. » Car même si c’était une critique négative, Alowin n’aimait pas ceux qui se retenait, qui n’était pas honnête.

Il en connaissait beaucoup trop qui tentait de l’approcher de cette façon.

Cependant, pourquoi tu semblais douter des mots qu’il venait de dire ? Bien sûr, c’était pour ça qu’on lui avait dit de venir sur place.

Pour ses expériences, Alowin choisissait lui-même ses victimes.

« Pourquoi ces phrases interrogatives ? Je ne vois pas pourquoi je te mentirais, ce n’est pas la première fois que je le fais. Même si nous ne pouvons pas mourir, enfin d’une certaine manière, il y a toujours des gens malades ou perdant quelque chose dans les guerres qui cherchent des dons d’organes. Et justement, ce côté immortel donne aux humains encore moins envie de se sacrifier pour un autre. N’est-ce pas un marché encore plus fructueux que sur Terre ? » Expliqua-t-il toujours les mains en dans son cadavre, reprenant tes ciseaux.

Curieux de voir ta réaction à ses paroles, de temps en temps ses yeux azures se posaient sur toi toujours à l’affut d’un nouveau pigment.

Les sommes n’étaient jamais petites, vraiment jamais. Alowin était méticuleux de par son métier et cherchait toujours les exceptions, laissant trainer le reste.
En cet instant, c’était un œil qu’il venait de retirer et observer avec toute son attention, le levant un peu pour le faire briller au soleil.

« Tu choisis l’âge que tu veux avoir ? Mh, intéressant. » Uniquement ses yeux se tournèrent vers toi, son visage toujours en direction de l’œil.
« Je me demande comment tes organes, à l’intérieur, supporte ces multiples changements. Ils doivent bien s’adapter, non ? Tu n’as pas mal par moment ? Tu n’as pas peur de ne plus avoir assez de place si tu rajeunis trop ? Ils pourraient se retrouver avec une perforation. »

Une voix calme, beaucoup trop calme en vu du sujet qui pourrait glacer le sang de plus d’un.

Mais il était curieux, beaucoup trop curieux sur les corps et…

Le tiens était s̵̖̗̜͚͐͘ ̶͖̅̄̇͐̄p̶̡̨̛̺̼̠̥̗̙̗̙̣̟̩̺͍͂͊͑̾̂̓̇̂̓̉̍̀͝͝ ̷̧͚͔̜̱̣̠̲̈́͆̅̆̑̏̐̂́͛̀̉͘é̸̬̜̘̯̺͇̙̣̘̤̞̺́̂͆͋̀́͘͝͝͝ ̴̗̭̫͔̉͒c̷̨̲͇̦͈̙̺̃͊̄͋̌͌̂͘ͅͅ ̷̢͚͎̼͉̬̫͓͖͇̫̤̪̇̐̀̅̾́̓̈̅į̸̧̩̣̥̲̂͋͠ ̸̡̫́͛̅a̵̡̭͎̲͙͇͖͗̀̀̾̑͘̕̕ ̶̢̡͕̠͇̤̹͓̽́̋̋͆͑͊͠l̸̹̙̲͙̯̻̠̦̒͂̇͂̈́͌͠.

Il a les cheveux bruns today 

Evidemment que tu allais dire que son activité était discutable, beaucoup de personne pensait comme toi et Alowin n’en avait vraiment : rien à faire.
Toute sa vie on l’avait traité comme quelqu’un qui n’était pas dans la norme, qui n’allait pas dans le sens de sa famille ou encore des autres élèves. L’élève spécial, de bonne famille, qu’on aimait cracher dessus. L’artiste s’y était habitué, ça ne le touchait plus du tout.

« Et ce n’est pas que des petites sommes d’argent que je vous rapporte, comme tu as dû le remarquer dans tes comptes. D’ailleurs, toujours besoin d’un tableau pour les enchères ? » Demanda-t-il pour être sûr de ne pas créer dans le vide.

Le premier sujet devait plus t’intéresser, lui c’était le second que son attention avait capté.

Tu ne t’étais jamais posé la question ? N’as-tu aucune curiosité en ce qui concernait ton corps ? Depuis que tu parlais, les yeux d’Alowin ne s’était pas détourné une seconde pour cligner que de rare fois.
Il réfléchissait, il laissait ses yeux se balader sur ton corps comme s’il suivait la circulation de ton sang. Pouvoir grandir et rétrécir ses organes, s’étaient quand même quelque chose de fascinant…

Alowin ne pouvait retenir sa curiosité. Est-ce que quelque chose s’abimait ? Est-ce que tes organes se battaient entre eux ? Tu disais avoir dû prendre du temps, que tu te fatiguais…

« N’as-tu jamais été curieux de savoir ce qui se passait quand tu voulais changer de taille ? Si tu pouvais perdre cette fatigue, pouvoir t’adapter autant que tu le voulais. Passer de jeune à vieux en quelques secondes… Je suis certains qu’il ne faudrait que quelques analyses. » Une voix toujours aussi froide et neutre, alors qu’il réfléchissait pour lui-même.

Tu avais attiré son attention.


« Le corps humain est quelque chose de fascinant. » Et c’est pour cette raison que ses mains se plongèrent à nouveau à l’intérieur de cette victime, en ressortant son cœur. Inutile, mais fascinant à observer au milieu de ses deux mains.

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Etais-tu du genre à être de ces gens qui le trouvent bizarre, Winter ? Je ne parle pas de cette pratique bizarre, mais du fait qu’Alowin parlait de sujet délicat d’une manière si détachée, comme si aucune émotion se dégageait de lui. Aucune culpabilité, comme si tout ressenti n’avait jamais existé chez lui. Parfois, on lui demandait comment il réussissait à autant donner vie à ses œuvres, alors que lui… Était un parfait opposé.

La réponse était simple : ce n’était pas ses émotions qu’il projetait, mais les vôtres.

« Très bien, donne-moi une date et tu l’auras. » Souffla-t-il simplement sans se détourner de son travail.

Des analyses, servir de cobaye. Oh… Sais-tu à quel point tu touchais juste, Winter ? Alowin avait le don d’en collectionner, de s’amuser à les pousser à bout. Connaître le moindre de leurs ressentis, comme si lui-même observait une nouvelle œuvre.

Parce que chaque âme possédait une palette de couleur différente.

« Ai-je parlé de cobaye ? Si tu le prends ainsi. Je trouve ça simplement dommage de s’ignorer à ce point, je t’aurai prévenu si ton corps finit par te lâcher. » Souffla-t-il en ne détournant qu’un regard en ta direction.

Ne crois pas pouvoir ainsi t’enfuir. Une discussion s’en suivra d’autres, Alowin savait se montrer patient et attendre que le fruit devienne mûr pour mieux le cueillir, sans pour autant se l’offrir. Car même si les émotions n’étaient pas présentes, son intelligence ne s’était jamais envolée.

« Minute. Tu crois que je vais porter tout ça, seul ? » Il avait presque entièrement vidé le corps, ce n’était pas qu’un seul récipient qui allait suffire et Alowin n’avait pas encore de troisième bras.

Le cœur posé dans son bac à glaçon, le peintre se releva pour venir prendre un des autres et se rapprocher de toi en le déposant dans tes bras.

« Prends celui-ci, ne le fais pas tomber. » une paire d’yeux était en train entre tes mains, te sens-tu observé ?

Oui, il l’avait fait exprès, uniquement pour observer l’expression que tu allais lui offrir.

Retournant vers les autres, il n’avait plus rien à faire ici. Le corps ne tardera pas à disparaître, pourquoi s’ennuyer à nettoyer ?

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Une date donnée, un simple hochement de la tête pour confirmer qu’il avait bien compris. A vrai dire, Alowin fut même surpris d’avoir autant de temps, ça allait être une part de gâteau pour le peintre, aucune raison de se vider de son sang. Ou alors peut-être vider quelqu’un d’autre ? En ce moment, ses couleurs variaient de plus en plus.

« Ça ne m’inquiète pas, ça m’intrigue. » Toujours aussi honnête, toujours aussi franc. Alowin n’était pas connu pour être celui ayant la langue dans sa poche.

Et encore moins à se fatiguer pour un rien, en pas utiliser ceux qui l’entoure pour aller plus vite. Tu étais présent, tu lui avais demandé quelque chose : toi aussi tu allais lui être utile. Ne crois pas t’enfuir aussi facilement sans avoir quelque chose entre les bras. Estime toi heureux que le scientifique ne t’ait donné que des yeux, te sens-tu observer, Winter ?

« Tu es là, autant te montrer utile. » Aucune émotion dans cette voix qui pourtant ne le fait pas spécialement exprès.

Ce n’était pas comme ça qu’il s’exprimait.

Ce qu’il en faisait ? Oh, tu ne veux certainement pas tout savoir, Winter. Le seul truc que je peux te dire pour te rassurer : Alowin n’était pas cannibale.

« Ai-je la tête de faire des dons ? » Toujours aussi franc.
« Il n’y a pas que des tableaux qui rentrent dans tes comptes. Je les vends et je ne me préoccupe pas de ce qu’ils deviennent après. Pour les plus intéressants, ils me servent à mieux découvrir le corps humain. » Pour ses tableaux, il avait besoin de tout savoir.

Pour sa création, il partait à la chasse de lui-même, mais ça… Tu n’avais pas besoin de le savoir, personne n’entrait aussi facilement dans sa vie privée.

« Sur ce, ils ne doivent pas rester trop longtemps ainsi, rentrons. Tu viendras quelques instants dans mon laboratoire pour m’aider à les déposer et tu pourras disposer. »

Ne t’en fais pas, toi… Tu en ressortiras vivant.
Estime toi heureux d’être un PIC, Winter.
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