".. jamais connu mes parents. Je ne pense pas qu'ils me détestaient mais je pense qu'ils ne se sont pas senti à la hauteur ou responsable de moi. On m'a raconté que j'ai été retrouvé au pied de la porte de ce qui sera plus tard le QG des Pepperony Mango. Ils ont hésité à m'appeler Semna Mango. Mais finalement, ils ont décidé de me nommer comme la ville. Du coup, j'ai toujours vécu aussi, je n'ai jamais vu la vie ailleurs puisque personne n'en a trouvé la raison de le faire. Et je me sens bien aussi, même si je ne partage pas tout leurs idéaux, je me sens bien.."


"... -énomènes étranges. Je ne comprends pas comment cela se produit, mais lorsqu'il entre dans une pièce ou simplement que je le regarde, je ne peux m'empêcher de le voir comme étant ... Inoffensif. C'est assez frustrant quand j'y songe après mais toutes les fois où j'ai essayé de le lui dire, je me suis retrouvé à finalement parler d'autre chose ou lui pardonner dans ma tête. Même par COM. Rien que d'écrire ce rapport, ça m'en fait grincer des dents. Je pe-..."


".. le plaint sincèrement. Personne n'est honnête avec lui parce que personne n'y arrive vraiment. J'ai déjà vu des personnes être désagréable avec lui mais c'est comme crier sur un chaton. Et je crois que Semna s'en est rendu compte.. Je crois que ça l'a brisé un peu. Il n'est plus le même depuis. Il s'est renfermé sur lui même et évite de sortir le jour pour ne croiser personne. Il me parle encore mais j'ai vraiment peur qu'il ne finisse pas couper les ponts avec moi. C'est peut-être con, mais.. J'ai l'impression d'être enfin entier quand il est près de moi. Je crois que c'est lui ma finalité. Je me suis jamais autant senti vivant que depuis que je sais que je peux mourir. Désolé, je deviens sentimental. Fin de rapport."


"Je crois qu'il m'aime bien, lorsqu'il me regarde, je le vois sourire différemment des autres. Lorsqu'il me fait la bise, j'ai l'impression que sa main s'attarde sur mon bras. Je le vois parfois quand il me regarde en pensant que je ne peux pas le voir. Il me regarde différemment des autres. Peut-être qu'il m'aime bien ? Pour de vrai ?"


".. et il m'a embrassé ! Doucement et délicatement, comme si il avait peur de me casser. Alors j'ai rigolé un peu nerveusement. Je crois que ça l'a fait rire parce qu'il a continué à m'embrasser la joue pour continuer à me faire rire. Je me sens bien avec lui, dans ses bras. Il a même prit une photo. Je crois que je vais l'encadrer. Je vais arrêter de t'écrire journal. Tu m'as tenu compagnie longtemps pendant ces années, mais je crois que je suis prêt à avoir un nouveau confident. Merci et adieu !"


"Les cris et les coups de feu font vriller mes tympans alors que je pleure de terreur. Chaque parcelle de mon corps tremble alors que je cours dans la ruelle en hurlant son nom. J'ai peur. Peur qu'il soit parti. Peur qu'il ne soit plus là. Peur qu'il m'abandonne. Peur. J'ai peur. Je croise plusieurs hommes masqués et armés pointant leur armes sur les passants et faisant feu sans réfléchir, je croise plusieurs hommes masqués et armés qui me regardent et me laissent passer sans faire attention à moi alors que je les supplie d'arrêter.
Au détour d'une ruelle, j'entends mon nom, soupiré comme le râle d'un mourant car c'est ce dont il s'agit, je tourne la tête et je le vois reclus dans l'ombre d'une porte d'où son sang commence à orner le sol. Mes sanglots deviennent plus forts et je me rue sur lui, essayant de faire pression sur ses plaies. Je me souviens du contact de sa peau et du sang sur mes doigts. Sa respiration brisée sur mon visage et ses traits soulagés de me voir. Je me souviens de bruits de pas attirés par mes sanglots. De l'arme braqué sur son visage et de mes implorations. Du simple mouvement pour m'ignorer et du bruit. Et du sang. Ma voix s'est coupée. L'homme est parti. Et son corps est resté.
Prostré là, j'ai attendu et attendu. Sans bouger et parfois sans respirer. Comptant les secondes comme l'on compte les espoirs. Ma main caressant doucement sa peau devenant de plus en plus blanche alors que le sol devenait de plus en plus rouge. Mais il n'est pas parti. Sans assez de force pour le bouger ni assez de volonté pour l'enterrer. Je.. Je me suis juste levé et j'ai regardé son sang s'écouler de ma peau et de mes vêtements comme si il ne les avait jamais touché. De désespoir, j'essaie de le rattraper. D'avoir quelque chose. N'importe quoi. Même si c'était son sang. Quelque chose qui me rattache à lui. Quelque chose qui me prouvera à l'avenir que j'ai existé dans sa vie comme j'ai existé dans la sienne. Et.. Rien. Le sang s'écoule. Je reste immaculé. Les cris ont continués."


"Je regarde la lame tordue avec tristesse, affalé sur le sol froid et humide. Ma main libre palpe mon cou où aucune sensation ne me laisse à penser que celle-ci a réussi à pénétrer ma chair tandis que mon autre main relâche la pression sur le manche du couteau de cuisine. Je sens alors les larmes monter et je ne cherche pas à les retenir, je regarde juste l'acier plié au sol, les yeux brouillés. L'esprit dérouté par l'impossibilité pour moi d'être libre de faire ce que je veux. Je regarde le couteau et vient faire fondre ma main dessus dans un excès de désespoir, seulement pour voir le couteau doucement glisser sur la tranche, me faisant toucher son contact froid, revenant à sa position normal dès ma main retirée."


".. chez les Banana Breads. Vivre sans appartenance me rend malade, comme si je n'avais pas de famille. Je ne sais pas encore à quoi m'en tenir avec eux, mais peut-être que je saurai me rendre utile pour eux. Peut-être que si je ne suis pas aussi passif qu'avant, je pourrais .. Enfin. Rien. Mais je ne veux pas être trop près d'eux non plus. Je ne les connais pas. Et puis, j'ai trouvé une voiture abandonnée avant-hier. Je vais peut-être essayer d'en faire une petite maison. Il y a un petit lac pas loin et une laverie automatique à quelques centaines de mètres. Je.. Peut-être que ça se sera un nouveau départ ?"


"Plusieurs personnes sont venues chez moi depuis la pertes des faculty. J'ai peur car ils sont déjà venus me voler des affaires. Je ne sais pas ce qu'ils comptent faire mais je préfère partir. Il faut que je me cache. Il ne faut pas que l'on me trouve. C'est trop effrayant. J'ai peur."

~~~ Présent ~~~

Je cours sans jamais m'arrêté, paniqué et dans l'incompréhension. Je ressens la détresse d'une multitude de personnes, tous chez les PIC. Alors je cours. Je suis bien trop loin à pied pour arriver à temps pour quoi que ce soit mais j'espère. Mes pieds me font mal et je me tords la cheville à plusieurs reprises, le sol plein de morceaux de gravier venant heurter mes pieds nus, libérant de fines gouttelettes de sang alors que je continue à courir plus par désespoir que par volonté. Pas encore. Pitié pas encore. Sans réfléchir, je continue de courir, croisant quelques rares passants qui ne me prête pas attention. Sans réfléchir, je continue de courir, traversant la route sans entendre le moteur. Un crissement de pneu et mon corps s'envole. Le temps semble s'arrêter alors que je ressens mes os se briser sur le carrosse métallique avant que tout ne s'accélère, mon corps propulsés plus loin, se faisant déchiqueté par le bitume à chaque rebond. Tout s'arrête, ma conscience s'efface alors que ma gorge s'étouffe et se resserre. Je ne ressens plus mes jambes. J'ai froid. J'ai peur. Alors je pleure. Je pleure en entendant que la voiture s'en va. Je claque des dents et m'effraie sur le son de ma noyade. Pitié que quelqu'un me tienne la main. Pitié que personne ne ressentent mon danger. Je ne veux pas mourir seul. Je ne veux inquiéter personne. Je vais mourir seul. Je suis seul.

Résumé: