Etalé sur le canapé, pieds chaussés déposés sur la table basse et le corps enfouis dans mon blouson, je toise le plafond comme on toiserai les étoiles. Les lueurs sombres percées par les néons de la pièces venant créer comme autant de constellation, se renouvellement à chaque nouveau grésillement des tubes lumineux. L'on pourrait me croire presque mort. Ou du moins figé dans le temps, juché là au milieu du décors, mes vêtements flamboyants se fondant dans l'obscurité comme un modèle que son artiste aurait oublier de délimiter. Mais, je m'égare.

Cela fait maintenant plusieurs heures que je patiente. En vérité, je sais que cela ne fait que dix minutes, mais dire plusieurs heures est tout de suite plus dramatique. Une petite tête devant venir me voir, j'ai fais l'effort d'organiser une "réunion" là où je serai confortable. Peut-être qu'elle moins, mais cela m'importe peu. Patient, je lui ai donné rendez vous tard le soir, si ce n'est tôt le matin, après les heures d'ouvertures de la zone Ero, chopant même une des clefs de salle privée au passage avec un sourire ravageur pour leur propriétaire. Pas question de parler de sujet concernant les affaires AS au milieu d'une foule, quand bien même le sujet n'est pas foncièrement le plus important à l'heure actuelle.

Alors je l'attends, posé sur l'unique canapé de la petite pièce au confort plutôt cozy, un siège plus ou moins rudimentaire en face de moi comme seule opportunité pour l'invité de trouver assises. Sauf si celle-ci se sent l'âme courageuse et viendrai à s'asseoir à côté de moi. Ce qui serait, on ne va pas se mentir, jouer sa vie à pile ou face. Si il / elle est mignonne, je la lancerai lancer une deuxième fois, je me sens magnanime.