Elle n’a pas vraiment besoin de relire son message pour comprendre qui peut en être l’expéditeur. Pas de signature, juste une phrase lui demandant de venir à tel lieu, telle heure. Mais il suffit de le lire et d’en remarquer la familiarité pour comprendre que oui, c’est un collègue. Mais pas concernant sa couverture chez les BB, plutôt concernant son travail dans l’ombre chez les BR. Soupir, elle se lève avant de passer un coup de fil et va donc se préparer. Qu’est-ce qu’ils veulent encore ?

Enfile sa perruque rousse pour cette fois, des lunettes de soleil après avoir mis des lentilles de couleur bleu, une tenue simple et sobre pour rester discrète et après avoir payée sa doublure, s’en va donc via un passage discret de son lieu de vie. Histoire de ne pas se faire repérer. Regarde régulièrement derrière elle pour être certaine ne de pas être suivit, elle progresse donc rapidement dans les rues vers le quartier des Carrots Cakes. Quartier qu’elle connait bien, vu que le cartel Celebrity y est implanté. Cependant il faut se méfier des personnes de ce coin là car elles ont un QI un peu plus développé que la plupart des péons de Mars et il ne serait pas évident de se débarrasser de l’un d’entre eux sans éveiller de soupçons.

Ainsi, elle trouve facilement le bar et y entre sans faire de bruit, cherchant de l’œil qui pouvait… Hm. Son regard s’arrête sur un homme en costard. De loin, rien de bien particulier, ils sont tous ou presque vêtu de cette façon. Mais sa carrure laisse penser qu’il fait plus de sport que la plupart des têtes ici présentes. Et surtout, sa silhouette lui est familière. S’approche donc pour s’asseoir à un siège de distance, puis commande sa boisson.

« De l’eau, s’il vous plaît. »

Oui, elle ne boit pas d’alcool.
Cela lui embrouille les idées et elle a besoin de toute sa tête pour réfléchir. Se tourne, les jambes croisées, puis retire ses lunettes avant de poser son téléphone sur le bar en attendant son verre.

Sans rien ajouter, attendant simplement qu’il prenne la parole.

Évidemment, le costard est bien beau mais la langue qui parle un peu moins. Les mots sont vulgaires, mais elle n’en tient pas compte. Si elle devait s’offenser à chaque fois qu’on s’adresse à elle d’une telle façon, le quartier des BR serait déjà en cendre. Elle passe outre, regarde la cigarette et sans cligner des yeux, le bout de cette tige de tabac se met à brûler comme si un briquet venait de l’allumer. Le signe que c’est bien lui le collègue qu’elle attend. Prenant son verre d’eau alors qu’il reprend la parole, elle écoute avant de répondre à son tour.

« Faire flamber les cibiches peut déshydrater et boire de l’eau est le remède au problème. »

Enfin non, il en faut plus pour lui causer des soucis de déshydrations mais les détails sur les faiblesses de son pouvoir, elle se passera de les lui avouer. Après tout, elle ne fait confiance à personne parmi les BR. Et c’est justement ce qui fait qu’ils sont tous efficace. Que seuls, ils savent aussi bien se débrouiller que tout un groupe. Dommage qu’ils n’agissent pas comme tel, peut-être que leur efficacité augmenterait drastiquement.

Mais ça, c’est une autre histoire.
Parce qu’entre traîtres, meurtriers et autres criminels dans le même genre, la confiance est trop précieuse pour la confier à n’importe qui.

« Joli costard au passage. Je peux savoir la raison qui t’a poussé à me demander ici ? »

Qu’est-ce qu’il prépare qui mérite sa présence ?
Cassiopée n’a pas le temps de tergiverser, le blala inutile ce n’est pas son genre quand elle n’est pas avec les BB.

Président…
Bien sûr, sous couverture il fallait bien une excuse. Ne faisant pas de remarque à ce sujet, elle commence donc à boire tranquillement son verre quand il reprend la parole, captant très rapidement qu’il parlait avec des sous entendue. Il fallait isoler les mots clés pour mieux comprendre son message, mais c’est sans compter le fait qu’elle soit une espionne et que donc, elle avait un minimum de bon sens quand il s’agissait de ce genre de chose.

Prêt. Banque.

Besoin d’argent, vu le quartier, c’était le bon endroit pour. Pas de nouveaux clients… Donc pas par un moyen légal.

Amie. Carotte flambée.

En gros, il avait besoin d’argent et n’allait pas demander gentiment. Et il a donc besoin d’une amie (donc elle) pour l’aider à tout brûler. Sourcil arqué. Sa dernière phrase elle ne semble pas contenir un autre message que celui d’en parler ailleurs. Normal en même temps, ce lieu n’est pas le meilleur pour en parler.

« Effectivement, il y a peut-être une solution pour ton prêt. Quant à ta recette, j’admets bien m’y connaître pour ce genre de cuisine. »

Finit son verre d’eau avant de déposer la petite addition pour se redresser.

« Mais oui prenons une glace et parlons-en tranquillement. »

Un petit instant de silence quand il propose son bras, tel un gentleman pour sortir mais elle finit par le saisir, histoire de pas non plus que ce soit trop bizarre vu de l’extérieur. Remettant ses lunettes tout en regardant les alentours, elle reprend doucement la parole.

« Il y a un parc pas loin, si tu veux une glace c’est l’idéal. »

Et sans vraiment attendre, elle l’y emmène donc, toujours accrochée à son bras sans pour autant se laisser diriger.

Elle trouve facilement le lieu.
En même temps vu qu’elle passait souvent au cartel du coin, il n’est pas étonnant qu’elle connaissant les alentours. Ainsi ils arrivent au parc, un peu de verdure ne fait pas de mal même s’ils n’étaient pas là pour s’amuser. Repérant le marchand de glace, elle le regarde prendre un truc enfantin avant d’acheter un cône à la menthe. Frais, simple, parfait pour elle.

Ils reprennent la marche, entament leur dessert glacé avant qu’il ne reprenne la parole derrière des phrases détournées.

« Je le note. J’espère que tu t’en sors aussi en informatique, j’ai mon moteur de recherche qui n’en fait qu’à sa tête. »

Elle a donc besoin d’informations entre autre, pas forcément d’un morceau de plomb dans la tête de quelqu’un.

« Mais c’est pas grave si c’est pas ton fort, on pourra s’arranger autrement. »

Savoure sa crème glacée avant de voir un banc un peu éloigné des autres et de le désigner du menton.

« On peut se poser là-bas pour finir tranquillement, ça sera plus simple pour discuter et terminer nos glaces en même temps. »

Clairement à part pour plus de tranquillité, c’est idéal pour la conversation qu’ils vont avoir.

Elle ne doute pas que son pouvoir doit bien aider pour la recherche d’info, elle contient un sourire alors qu’ils arrivent au banc et de nouveau, croise les jambes en posant son coude sur le dossier pour avoir un visuel de ce qui arrive derrière lui tout en l’ayant en même temps dans son champ de vision. Un bon moyen de parler tout voyant ce qui peut arriver.

Apprécie pourtant la glace, ça fait un moment qu’elle n’en a pas mangée quand elle y pense. Depuis son arrivée, elle n’était là que pour son travail sans vraiment se détendre, toujours à jouer la comédie ou bien à juste réfléchir à comment avoir ses informations. Mais simplement déguster cette saveur à la menthe et froide lui font du bien, c’est inattendu.

Remarque qu’il corrige sa posture sans pour autant le lui faire remarquer, elle l’écoute ensuite quand il parle de moteur de recherche tout en comprenant le sens de ses paroles.

« Mon anti-virus est ok mais décidément pas assez efficace. Je pense que je vais le changer très prochainement. »

Pause, le temps de déguster de nouveau sa glace avant d’entamer la gaufrette.

« Mais si t’en as un qui fonctionne bien, je dis pas non. J’te filerais tout ça par mail, histoire que t’ai un maximum de détails sur mon problème. Faudrait que tu me rappelles ton adresse d’ailleurs, histoire de vérifier que j’ai bien le bon. »

Pas difficile de comprendre qu’elle lui donnera tout ce dont il a besoin un peu plus tard. Croque de nouveau dans la gaufrette avant de reprendre la parole.

« En attendant, dis m’en plus sur ton histoire de prêt. On est là pour toi à la base. »

Recentre le sujet, baisse légèrement ses lunettes de soleil pour mieux le regarder.
Le sujet sérieux est entamé.
Clairement à part pour plus de tranquillité, c’est idéal pour la conversation qu’ils vont avoir.

Ouvrir une entreprise ? Quel genre ? Pour aider le peuple ? Elle a un doute, mais ne rajoute rien jusqu’à ce que tout soit dit. Bien entendue, en phrase détournées pour que personne ne comprenne, elle croise les bras tout en ayant un œil sur les possibles passant qui étaient dans le coin.

Attentive, faisant le point entre chaque phrase qu’il prononçait, elle percutait rapidement la situation et ce qu’il voulait. Et quel était le début de son plan, du moins sur papier. Comprenant la date, la situation et ce qu’il lui demandait, elle prit alors une mine pensive.

« Je vois… Je ne te voyais pas ouvrir ce genre d’entreprise, mais j’imagine que tout le monde sera gagnant. »

Sourire en coin, avant qu’elle ne reprenne.

« Rester dans mon ombre pendant que j’enflamme la foule, c’est une bonne idée oui. »

Effectivement, plus il y a de lumière, plus il y a d’ombre. L’un ne va pas sans l’autre et tout le monde sait que le feu est une source de lumière.

« En ce qui concerne la recette, c’est une de mes spécialités. Donc j’ai plusieurs déclinaisons pour arriver à quelque chose de goûteux à la fin. Il faut bien avoir quelques atouts en manche dans la cuisine, donc t’en fais pas pour ça je m’en charge. »

Ah, cela fait combien de temps qu’elle n’a pas fait ça ?
Quelques années, au moins.

« Tu as tout prévu, c’est cool. Le costume est naturellement obligatoire pour ce genre de fête, merci d’y avoir pensée. »

Finit son cône avant de jeter l’emballage, elle reprend tout de même la parole car tout n’est pas non plus très clair.

« Mais la fête se déroule où exactement ? J’aurais besoin de faire mes plats sur place et si tu veux que les carottes soient parfaites, je dois les faire à l’avance pour que tout soit clean. »

Parce que clairement, si elle n’est pas là pour tout déclencher, il faudra un plan sur place pour que tout se fasse sans elle. Ce n’est pas impossible, mais il faut bien que tout soit préparer car un erreur et tout est foutu.

Prévenant qu’il se dit. Mais elle peut comprendre qu’il souhaite que tout se passe bien. Il suffit qu’un truc parte en vrille pour tout gâcher et ça, les plans foirés, c’est la chose qu’il faut éviter. Surtout pour un objectif aussi précis.

« Je peux comprendre, une fête réussie et sans imprévue est un combo non négligeable. »

Il désigne du menton le bâtiment où se déroulera la party et elle reste pensive. Elle voit le quartier, clairement. Visualise le plan dans sa tête, voir où exactement préparer ses carottes flambées avant de hocher doucement la tête.

« Oui, je vois où c’est. Je viendrais en avance histoire d’enfiler mon costume à temps, mais tout devrait être prêt au moment opportun. »

Son dernier message est clair.
Il ne veut pas qu’elle fasse tout foirer parce qu’il compte bien sur elle pour mettre son plan à exécution. La confiance, une chose rare, qu’il accepte pourtant de lui accorder pour que son prêt soit fonctionnel.

« Je ne suis pas du genre à trahir la confiance qu’on m’accorde. Du moment qu’il y a un juste retour de la médaille, je ne suis pas contre offrir mon aide. »

S’étire un instant avant de changer de position, passant une main dans ses cheveux roux et de regarder le bâtiment où elle allait travailler avec plus d’intérêt.

« Si même entre collègues on se sabote, on ira pas bien loin. Et je ne suis pas ici pour perdre mon temps inutilement dans des conversations qui n’ont pas lieux d’être. »

Chuchotement car pas de messages cachés cette fois, simplement une vérité vraie.
Cassiopée ne prête pas d’intérêt aux gens, à leur vie, à leur but. Trop égoïste pour être altruiste, elle ne refuse cependant pas d’aider si elle y gagne. Comme la plupart des personnes. Et ici, elle ne peut compter sur personne d’autres qu’elle-même. Ça n’empêche pas pourtant d’avoir des services rendus de temps en temps.

Et puis, à voir où ira son plan, si ça peut lui profiter au passage, elle ne dit clairement pas non.

« Et puis, je suis une vedette, j’ai une réputation à maintenir. Tout sera prêt dans les temps, tu pourras goûter à mon plat si tu le souhaites, je peux le modifier en cours de route. Ce n’est pas un problème. »

Autant faire preuve de bonne foi, non ?
Surtout que le feu, elle ne le connait pas par cœur.
Mais presque. Et ça, peu de gens peuvent s’en vanter de l’avoir frôlé aussi souvent qu’elle.

Il est surprenant de constater les points communs dans ce genre de situations, mais ça n’était pas plus mal non plus. Expression neutre quand il demande du feu, fait mine que non avant de lui allumer sa cigarette au dernier moment, comme un caprice enfantin. Et vu sa tête, ça valait le coup de lui jouer un petit tour. Fin sourire quand il confirme que les actes valent plus que les mots, il est normal de ne pas vouloir se faire embobiner par de belles paroles. Cassiopée, et certainement toutes les personnes du groupe des BR, misent sur les actions. Ceux qui parlent trop sont les moins fiables ainsi, satisfaite de constater que Dredd n’est pas de ce genre-là.

« Contente de voir qu’on est sur la même longueur d’onde là-dessus. »

Quand il enchaine, elle penche la tête sur le côté pour reprendre sa vue sur ce qui se déroulait derrière lui tout en l’ayant en visuel.

« Il y a beaucoup de personnes qui veulent participer ? »

Histoire de voir qui veut faire connaissance durant cette fête, après tout s’ils étaient assez nombreux, cela montre qu’il y a peut-être un espoir pour un futur esprit d’équipe, qui sait. Enfin, esprit d’équipe, c’est trop. Un début d’entente serait mieux.

« Très bien, je compte sur toi pour me le faire savoir. Mais normalement, il n’y aura pas grand-chose à redire. Ça ma première fois sur ce plat, donc je sais ce que je fais et jusque-là, personne ne s’en est plaint. »

Surtout parce qu’ils étaient morts avant de donner leur avis.
Mais ça, c’est autre chose.

« Je ne refuse jamais les cadeaux, j’espère juste que la fête sera réussi avant de parler de récompense pour mon plat. Je retiens tes mots, donc au moment venu je n’oublierais pas de te le rappeler. »

Et pourtant sa tête tourne déjà sur le temps qu’elle a, sur ce qu’elle va préparer et où. Elle aura besoin de matériel, pas grand-chose mais un minimum. Elle se débrouillait déjà avec pas grand-chose il y a bien une dizaine d’année, mais juste histoire d’être sûre que tout se déroulera bien. Il ne faut pas gâcher cette fête si prometteuse.

« En tout cas, de mon côté, tu n’as pas à t’en faire. Il faudra juste me rappeler l’heure histoire que tout soit parfait le moment venu, sinon tout sera niquel. »

Ces carottes flambées feront des merveilles.