First Shot

Ses doigts qui ressert sa queue de cheval avant d’entrer. Son regard balaye la pièce, chaque recoin, chaque objet, une vision rigide, presque trop militaire, trop méticuleuse avant que son regard ne se pose enfin sur toi, offre le respect qui est dû à ta position, elle te connait surtout de loin, à bien plus vu Melchior, mais Gale est mort pour vous. Alors elle veut croire qu’elle fait les choses bien, qu’elle prends quelque part sa suite.

— Capitaine.

Le papillon de ses cils alors qu’elle attends pour s’avancer, ne s’assoit pas, reste debout, ses mains délicatement positionnées dans son dos.

— J’aimerais d’abord dire que je suis honorée d’être à votre service. J’espère être à la hauteur. Je donnerai ma vie pour votre sécurité.

Les diligences habituelles.

— J’aurais voulu savoir un peu comment vous vouliez fonctionner. J’aimerais savoir quand je suis là ou non, quel sont les exceptions pour ma non présence. Car je pars du principe que je me dois de toujours être à vos côtés vu le climat tendu. Je suivrai vos exigences.

Elle inspire doucement, observe tes réactions.

— Je ne sais pas si vous voulez mes références. Même si j’imagine que vous les avez déjà.

Elle n’a pas dans l’idée que tu sois pris de court, que tu ne sache rien. Parce qu’elle n’a rien à cacher. Et que la loyauté c’est ce qui compte le plus finalement.

Loyauté. Transparence.

— by Flore —
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First Shot

Elle n’exprime quand tu dis te foutre de ses références, intérieurement elle le pense cependant autrement. Mais peut-être que ce n’est que de vent, une manière de donner aux autre l’impression que tu ne sais pas ce que tu fais, alors qu’en vérité tu sais où tes pions sont posé. A moins que c’est pas le papiers mais les actions qui comptent.

Ca elle pourrait le respecter.

— Sauf votre respect, je suis du genre à croire ce que je vois. Mais s’il est ainsi je ferais tout pour ne pas vous decevoir

Elle s’attendait à ce que ce soit la même chose pour toi. Elle te fixe quand tu te lève, fais le tour de ton bureau, chaque mouvement scruté, scanné, analysé. Hoche ta tête à la suite, ne comprends pas le rire mais elle ne s’offusque pas, elle n’a pas besoin de quelqu’un comme elle.

Elle est d’abord silencieuse. Ses sourcils qui se froncent un instant face à ce laxisme débordant. Elle ne fonctionne pas comme ça Jules.

— Permettez mais la menace ne vient pas nécessairement des personnes avec vous. Si une attaque vient d’une fenetre, débarque du toit, d’une issue dérobée, il est nécessaire que je sois à la porte. A proximité. Je ne doute pas de votre force, mais que ferez-vous face à une faculty d’hypnose, d’immobilisation, d’illusion, une faculty qui vous pousserait à vous faire du mal ? Avec moi à proximité, le pire pourrait être éviter. Je n’ai pas vocation à être un garde du corps qui laisse mourir son capitaine sans assistance par négligence.

Elle a bien l’intention d’attendre à la porte si tu ne veux pas d’elle à la porte. La façon dont tu la regardes la stoppe dans la suite de son discours. Réveille l’instant de la boxeuse en elle, à peine pendant une seconde elle voit ton poing prêt à s’abbattre, plat de sa main pour dévier ton coup, glisser son bras pour faire une clé de bras et te faire t’écrouler le buste le premier brutalement contre le bureau.

Ses iris vissées sur les tiennes.

— Et je ne bois jamais en service. Pas de pause non plus.

Ses doigts qui bougent, fait se mouvoir les lames en métal accroché à son pantalon directement en face de tes yeux, prête à s’abbattre.

— Si vous vouliez voir comment j’encaisse les coups, c’est aussi possible.

Elle attends ton ordre pour te relâcher.

— by Flore —
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First Shot

Elle ne comprends pas quand elle perds le contrôle de son corps. Quand sa poigne se relâche, quand tu attrappes les lames et qu’elle ne contrôle simplement plus rien. Elle déteste ça. Elle n’aime pas perdre le contrôle Jules, peu importe la situation. Son corps poupée de chiffon qui s’écrase contre le bureau. Ce n’est pas agréable mais elle ne le montre pas, cherche les réponses à ses questions, et malgré les lames près de sa gorge, ce n’est pas la peur qu’on lit dans ses iris.

Non elle te toise, juge, jauge.

Le rappelle que personne ne joue à la loyale. Et son corps reprends le contrôle, les droits, elle hoche la tête, opine, avant de se redresser, fait voler les couteaux pour qu’ils reviennent siéger à son pantalon.

Elle replace ses vêtements, resserre sa queue de cheval.

— Gale.

Comme une évidence, alors que tu ne sais peut-être même pas qui sait.

— Mon frère a donné sa vie jusqu’à n’être plus qu’une coquille pour ce gang, pour votre famille. C’était un idiot sur bien des aspects.

Elle est directe, trop franche peut-être.

— Mais je lui voue une confiance aveugle. Vouait. Et il croyait en vous, toute sa loyauté était dirigée vers vous.

Ceux en qui Gale croyait, elle est obligée de croire.

— S’il a jugé que vous étiez digne, alors vous l’êtes. Je n’ai pas de questions à me poser.

Elle le sent l’émotion qui la prends quand elle l’évoque, et elle l’étouffe avec ferveur, son regard dans un mélange de rage et de mélancolie.

— Ce n’est peut-être pas ce que vous aimeriez comme réponse.

— by Flore —
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First Shot

Elle sent l’attention que tu lui portes alors qu’elle parle. Elle détaille chaque mimique de ton visage, observe le pli formé par tes lèvres avant que tu ne dises qu’au final c’était tout à fait ce que tu attendais comme réponse. Pourtant quand ta main se pose sur son épaule, sa mâchoire se contracte.

Elle ne veut pas de pitié, ni de compassion.

— Je n’ai pas le temps de m’apitoyer. J’ai deux petits frères que je veux loin de toutes ces histoires.

Elle ne sait pas qu’en vérité Tiago, travaille déjà pour les AS depuis longtemps. Elle ne sait pas qu’il est le garde du corps d’Astrée. Elle ne sait pas tout ce qu’on lui a caché. N’en déplaise que la révolution ne fera que la mettre plus en rage encore.

Sa rage elle n’est pas spécifiquement pour le staff.

— Si je suis directe, ce sont les Peppery Mango qui m’ont pris ce que j’avais de plus cher.

Elle te toise, te détaille alors que l’alcool glisse au fond de ta gorge.

— Mais sans le Staff, mes parents n’auraient pas ressenti le besoin de nous former à survivre, sans eux vos gangs n’auraient jamais vu le jour, sans eux….Gale serait encore en vie. Parce qu’il ne se serait pas emporté dans un rêve à sauver le monde.

Le problème se règle à la source.

— Je veux les Peppery. Mais ce ne serait qu’à titre personnel. Egoïste. Dans l’intérêt commun par contre, je veux destituer le Staff. Je veux croire que si les Acid prennent le pouvoir, les civils comme mes parents pourront vivre libre sans peur. Et que le cas de Gale ne sera qu’un vieux souvenir d’un débâcle révolue.

Il y a une méthode, mais pas de rêve en elle. Elle ne rêve pas Jules. Elle veut voir s’accomplir sa vengeance, venger ce qu’on ne pourra jamais te rendre.

— Est-ce ça, le but, le rêve auquel Gale croyait ?

La liberté. La paix.

— by Flore —
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First Shot

Elle arque un sourcil quand elle t’entends mais préfère ne pas poser de question, surement parce qu’elle sent que cela ne va pas lui plaire. Elle n’a pas idée que dans quelques jours elle aura envie de lui mettre la droite de sa vie à son frère. Parce qu’il est dans la merde depuis trop longtemps avec ce gang. Qu’il lui a menti.

Tu ne mens pas, tu n’édulcore pas, ne tombe pas dans le piège qu’elle a pu te tendre.

— Et si c’est vous qui dirigez, vous leur ferez quoi à ceux qui ont peur ? Ceux qui ne croit pas en toi ?

Elle ne veut pas se nier Jules, elle suit aveugle, mais même elle, elle a besoin de savoir qu’elle ne deviendra pas un bourreau de plus sous tes ordres. Elle te regarde qui contemple les rues qui sont les tiennes. Ces gens qui sont les tiens. Des âmes au travers des âmes.

— Trop de fois.

C’est plus amer qu’elle ne le voudrait entre ses lèvres. Elle ne te regarde plus, regarde au loin un instant.

— Mais on ne peut défaire ce qui a été fait.

Gale ne reviendra pas. Mais ça ne t’empêche pas d’alimenter ton désir de vengeance.

— Je veux celui ou celle qui a porté le dernier coup. Le reste ne m’intéresse pas, à moins qu’il n’y ai besoin de faire d’eux un tapis de coquille.

Un tapis de cadavre.

Elle inspire doucement, ferme les yeux alors que le visage de Gale passe devant.

— Est-ce qu’il y avait autre chose ?

— by Flore —
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First Shot

Elle ne réponds quand tu demandes si elle a peur que tu fasses des massacres. Elle pense que tu n’as pas besoin qu’elle te dise oui. Elle n’attends pas non plus que tu fasses des miracles, juste elle entends ce que tu dis, et elle s’en contente. Après tout elle ne dirige pas, ce n’est pas son rôle. Elle n’est pas là pour te juger non plus. Elle a décidé de placer sa vie pour sauver la tienne.

Alors elle préfère ne pas trop en savoir non plus.

— Personne n’a les mains propres.

Elle retiendra le reste de ses commentaires à ce sujet. Elle hoche la tête quand tu dis que tu lui donnera celui qui a porté le dernier coup. Elle ne demande de toute façon rien d’autre.

— Je suivrais, et défendrais jusqu’à la mort.

Pour une vengeance qui ne la soulagera jamais, pour un monde qu’elle ne verra surement pas se créer. Mais si ses frères peuvent en profiter un jour c’est tout ce qui compte. Légère surprise dans son regard quand tu finis. Elle regarde au loin mais elle sourit amusé.

— Hors des horaires de boulot surement.

Son regard plus espiègle sur toi.

— Je ne suis pas aussi rigide que j’en ai l’air. Hors du cadre de mes fonctions. Sur ce.

Replace ses couteaux plus justement.

— Si vous le permettez Capitaine, je souhaiterais prendre congé et laisser ma place à mon collègue.

— by Flore —
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