Tu te promènes entre les différentes étales posées ici et là dans le marché. Sans vraiment y prêter attention, t’étais amatrice de Street Art, le reste, c’était pas vraiment ton truc. Tu savais te débrouiller avec une bombonne de spray, mais ça s’arrêtait là. Yes, ton talent en art ne volait pas non plus très haut.

T’étais doué dans une seule chose : décoller des mâchoires. Pourtant, t’allais pas passer tout ton temps libre à t’entraîner à la salle. Quoique, tu y passais le plus clair de ton temps dernièrement. Raison de plus pour prendre l’air, pas vrai ?

C’est sur ces futiles raisons que tu te promenais entre les allées verdoyantes, sans but précis, voguant juste au rythme de ton pas léger. Zone parfaite pour souffler un bon coup, entre la verdure et les parcs à côtés, tu pouvais te détendre sans trop de pression.

Ce qui te faisait penser qu’à l’occasion, il faudrait peut-être que tu commences à investir dans un appartement. Il faut dire que t’as toujours vécu au QG, sans trop de poser de questions. Orpheline de naissance, tu traînais dans la rue la grande majorité de ton temps. Se poser et avoir un chez soi, t’étais pas encore prête pour cette vie-là.

Même si en soit, maintenant que t’avais le rôle de Capitaine. Tu pouvais enfin avoir l’occasion de te prendre un endroit où vivre.

A force de te perdre dans tes pensées, t’étais sortis du marché, arrivant sans le vouloir dans un petit parc isolé, non loin de là.

Maintenant que t’étais là, autant te poser. Tu te laisses tomber sur un banc sans aucune classe, lourdement, en laissant échapper un énorme soupir de lassitude. Faut dire que tu t’arrêtais pas depuis quelques semaines déjà. Déjà qu’avant tu te donnais à 100% pour le gang, maintenant t’étais présente à 200%.

T’avais fait le changement sans transition. Sans pause. Nope, t’étais rentré dans le bain directement. PAF. Sans attendre. Comme d’habitude, c’était ton genre de foncer et de voir après.

Ta tête tombe en arrière, laissant cette fois-ci échapper un énorme râle de ta bouche. Tu pensais pas que le boulot de Capitaine était aussi épuisant. Maintenant, tu commençais un peu à comprendre pourquoi Cosmo évitait ce rôle depuis si longtemps.

Un bruit attire ton attention, t’étais pas toute seule. Oups, dommage que tu ne l’es pas remarqué avant. Avant de perdre toute ton image de femme classe. Quoique, rien qu’en te voyant, on savait qu’on avait plus affaire à une brute qu’autre chose. La femme fatale c’était mort pour toi. Plutôt la femme rafale dans ton cas.

Tu penches la tête sur le côté, en plissant les yeux pour mieux voir l’ombre non loin de là. Étrangement, son visage te semblait familier, bien que tu n’arrives pas à mettre de nom sur ce dernier.

On se connait ? J’ai l’impression de t’avoir déjà croisé quelque part.

Tu fronces les sourcils. Plus tu le voyais et plus tu ressentais cette étrange sensation. Comme un déjà vue. Comme un étrange sentiment familier. Un inconnu familier. Une drôle de rencontre.

Mercredi, c’est ça ?

Ça te revient d’un coup, d’un seul. Il était le seul à porter un prénom aussi atypique. Souvenir d’une époque depuis longtemps révolu. Un fragment du passé que tu pensais oublier.

Tu restes un instant interdit, le temps qu’il te réponde. Ne sachant pas vraiment comment interpréter cette information. Avec méfiance ? Avec prudence ? Ou bien l’accueillir à bras ouverts ? Tu ne savais même pas s’il y avait une bonne réponse à cette question.

Alors tu te décides à agir comme d’habitude, comme tu l’avais toujours fait. Tu verras bien ce qu’il te réserve.

Tu me cherchais ou t’es tombé par hasard sur moi ?

Tu penches la tête sur le côté, visiblement très curieuse à l’idée d’écouter sa réponse.

Si c’est la première option je peux peut-être faire quelque chose pour toi ?

Tu pouvais l’écouter, ça ne coutait rien. Bien au contraire même. Et tu devais avouer être curieuse concernant cette rencontre. Qui sait, peut-être que parler avec lui se révèlera utile à l’avenir ?

Ou pas.