Don't fuck with my freedom
I came up to get me some
I'm nasty, I'm evil
Must be something in the water
Or that I'm my mother's daughter
« 150 000. » Tes petites mains saisissent l’index de Cheryl qui te caresse le bout de nez. « 150 000, vous êtes sourd? J’descendrai pas! » Les cris de Meg font naître une grimace sur ton visage tout rond et bientôt, des pleurs se font entendre dans toute la pièce. « MEG!! Ferme la gueule à ton putain de marmot! » C’est Addison qui hurle depuis la pièce voisine, elle en a marre de toi et de ta mère. « C’est une blague?! Écoute-moi bien espèce de fils de pute! Tu crois que j’suis conne, hein? C’est 150 000 balles, pas moins! » Cheryl te berce, mais rien y fait. Meg continue à s'énerver au téléphone et toi tu continues de pleurer. « MEG SALE PUTE! Y’EN A QUI AIMERAIT DORMIR! » « Il a raccroché?! Ce connard a raccroché! J’y crois pas! Donne moi ma fille toi! » Tu retrouves les bras de maman qui finissent par t’apaiser après quelques secondes. « Tous des connards… Ils savent pas c’qu’ils perdent ces gens, hm? T’es une petite princesse toi, si ça tenait qu’à moi, tu vaudrais des millions~ » Cheryl se met à ricaner. « Heureusement qu’elle comprend pas c’que t’essaies de faire. » « Ta gueule… »
Meg fait partie de ces cobayes qu’on a envoyé sur Mars. Des volontaires en quête d’un endroit où repartir de zéro. Un endroit où elle ne risquait plus de croiser son beau-père ou sa mère. Un endroit où elle pourrait devenir n’importe qui.
Son rêve ne s’est jamais réalisé. N’ayant rien d’autre que son corps, elle s’est rapidement retrouvée contrainte à s’en servir une fois de plus pour tenter de survivre. Dans un taudis des bas-fonds de Venus Ville, elle t’a mise au monde sans même pouvoir mettre un nom sur le visage de ton père, ou même savoir de quel visage il s'agissait. Vous partagez l’appartement à cinq et tu déranges beaucoup. Il n’y a vraiment que Cheryl qui s’inquiète pour toi, elle a peur que ta mère regrette une fois qu’elle t’aura vendu. Meg n’est pas une mauvaise mère, elle n’a juste pas besoin de toi. Ce dont elle a besoin c’est d’argent.
L’argent.
T’apprendras très vite à en avoir besoin toi aussi. Un besoin viscéral de te noyer dans l’opulence…
Mais Meg n’a jamais réussi à aller au bout de sa démarche. Elle s’est habituée à sa petite créature, au bonheur que tu lui procurais sans le vouloir et vos discussions unilatérales. C’est toi son nouveau départ.
« Euuh… Meg? » Cheryl te regarde, puis lève la tête pour faire face à ta mère qui se maquille près de vous. « Meg? Regarde! » « Mais putain- Tu vois pas que j’suis occupé là! J’l’ai vu des centaines de fois la merde de ma gosse! » « Regarde putain! Y’a un truc qui va pas avec la petite! » Quand elle jette enfin un coup d’oeil entre tes jambes, son visage se décompose. « QU’EST-CE QUE C’EST QUE CE MERDIER?! »
Meg a cru qu’on t’avait échangé. Qu’une de ses colocataires t’avait perdu et remplacé par un autre bébé. Mais c’était toi et ses sens de mère le savait. T’étais bel et bien son bébé, même si du haut de tes deux ans, tu ne savais pas encore comment lui confirmer. Compliqué également à cet âge là, de comprendre ce qui a fait paniquer Maman. Les choses sont rentrées dans l’ordre trois semaines plus tard, lorsqu’elle a voulu te donner ton bain.
A cette époque, mieux valait ne pas se vanter de sa faculty. Un coup à finir dans un labo…Alors elle a gardé ce qui t’arrivait pour elle, dans le doute et l'incompréhension. T’étais toujours sa fille, petit oiseau ou non et personne ne te ferait jamais aucun mal. Personne ne t’empêcherait de vivre la vie qu’elle n’a jamais eu.
You're such a delicate boy
In the hysterical realm
Of an emotional landslide
In physical terms
« Est-ce que je peux…Aller aux toilettes? S’il vous plait! » Ton professeur te dévisage, exaspéré. Il hausse les épaules et reprend son cours pendant que tu te rues sur la porte sous les ricanements de quelques camarades. T’as fêté tes quatorze ans avant-hier. Maman t’as emmené voir un vrai lion pour marquer le coup, c’était incroyable. T’aimerais y retourner, mais l’entrée du zoo coûte cher, trop cher. Elle a économisé des mois pour t’offrir ce présent. Elle est super fière de toi, tu vas à l’école et tu t’instruis. Maintenant tu peux l’aider à lire, écrire et compter. C’est comme ça que vous avez réussi à trouver votre propre nid. Plus de colocation! Si ce n’est avec les différents hommes qui passent à la maison…
« Robynn? » L’un de tes camarades entre dans les toilettes. Ça fait plus de quinze minutes que t’es coincé là, assis sur la cuvette. « Oui- » Tes mains se plaquent sur tes lèvres. Ta voix! « Euh…Ça va? Faut que tu reviennes en classe. » Non. Non, ça ne va pas. Si avant la puberté les choses étaient plus ou moins gérables, dorénavant c’est l’enfer. Au collège, tu n’as pas eu le choix que de t’inscrire sous les traits d’un garçon. T’es encore incapable de changer de corps sur demande et à cette période, même en essayant très fort tous les jours de revenir à ton corps d’origine, impossible d’y parvenir. Depuis, tu t’entraînes les week-end et il t’arrivait au début de devoir te travestir certains jours où tu restais coincé dans ton corps de fille.
Mais maintenant, c’est différent.
A ton âge, ce ne sont plus des différences anodines et si ton camarade passe la porte de cette cabine, il ne mettra pas longtemps à remarquer ta poitrine. « Je-...J’vais à l’infirmerie… » En toussant, histoire qu’il ne puisse pas bien discerner le son de ta voix. Après qu’il soit sorti, capuche sur la tête et bras croisés, tu t’es dépêché de rejoindre l’infirmerie pour qu’on appelle ta mère. Le soir même, tu as partiellement réussi à retrouver un semblant de masculinité, malgré l’absence de tuyauterie…
Même avec ce corps, tu n’as pas hésité à explorer ta sexualité et ce, de manière assez précoce, jusqu’au jour où ta mère a été convoquée. Non pas qu’elle soit contre l’idée que tu te sois montré curieux, mais plutôt parce que t’as pensé qu’il serait judicieux de te faire rémunérer des services oraux. T’as bien cru perdre ton oreille sur le parking du lycée ce jour-là tant elle tirait dessus. Tu lui as foutu la honte et le pire c’est que t’as dû rendre l’argent. Ton argent, celui que tu as gagné. Maman a peur que tu finisses comme elle, que tu n’arrives pas à réussir ta vie. Oui. Elle a tous ces plans pour toi, toutes ces choses qu’elle aimerait que tu deviennes, mais tu sais déjà que ça n’arrivera pas. Ce n’est pas ce que tu veux toi.
T’as hérité de ce corps et c’est ton devoir d’en tirer profit. Elle ne peut pas t’en vouloir, c’est d’elle que tu tiens ça. C’est elle qui t’a appris à quel point les hommes étaient des crétins. Qu’il est facile de les manipuler. Ce n’est pas ta faute de petit à petit, y avoir pris goût…
Some boys try and some boys lie but
I don't let them play
Only boys that save their pennies
Make my rainy day
« Vous permettez? » Le poignet délicat de ta cliente dans ta main, tu te penches pour embrasser le dos de la sienne marquée par l’âge. Les dés qu’elle tient sont ensuite relâchés dans un lancé gagnant. Il est encore difficile pour toi de considérer ce que tu fais comme étant ton travail. Jouer l’argent des autres tout en sirotant du champagne et être payé pour, vraiment, quel supplice. « Je m’amuse comme une petite folle! » Adorable cette vieille peau, elle se fiche bien que tu n’ais qu’une vingtaine d’années tant que tu parviens à lui faire croire qu’elle n’en a que tout autant. Tu trouves plus simple de plaire aux femmes, elles sont bien plus compliquées à satisfaire que les hommes et en ce sens, t’as un avantage de taille.
« Tu t’fous d’ma gueule Fox? Il est où le reste? » « Ch’ai pas, r’garde dans ton cul? » Le chiot sur la droite s’agite, froisse ton col comme s’il était celui qui l’avait repassé, mais ne parvient pas à effacer ton sourire en coin. « C’est bon, j’m’en occupe. » Ton patron fait sortir votre audience au risque qu’un d’eux ne s’amuse à vouloir abîmer la marchandise. Il sait ce que tu vaut pour son business et ne peux pas prendre ce risque. Peu importe si t’es une petite merde, que tu sais pas tenir ta langue, tant que tu lui rapporte du blé, il peut tout te pardonner. « J’mérite bien une petite prime tu crois pas? » « Pas de prime. On va faire comme si j’avais rien entendu et que tu m’avais refilé tout c’que tu m’dois pour cette fois. Mais essaie encore de jouer les malins et j’paie une visite à ta salope de mère, compris? » Quelle enflure. Tu quittes son bureau merdique passablement agacé et décide de niquer sa carrosserie et crever ses pneus pour te défouler.
Travailler pour ce porc ne mène à rien, tout ce qu’il peut t’offrir ce sont des miettes. Certes, il te trouve de bons clients, mais à quoi bon si derrière il te vole presque tout ce que tu gagnes.
« Robie? T’es dingue? Tu m’as fait peur! » Besoin de voir Maman cette nuit, de s’assurer qu’elle va bien. T’as le double des clefs même si tu dors plus ici. Sous cette forme tu peux la serrer fort dans tes bras et avoir l’impression de pouvoir la protéger de tout et n’importe quoi. C’est agréable. « Eeww. C’est quoi cette odeur de patchouli? » « Hahaha! » Ton fou-rire s’éternise sous la fatigue, il n’y a qu’elle pour te faire rire de bon coeur. Il faut que tu la mettes en sécurité, qu’elle quitte Venus Ville. T’as plus le coeur à lui mentir, lui faire croire tantôt que t’es serveur, tantôt que t’es vendeuse. C’est principalement pour lui offrir une vie confortable à Elysium que tu as changé ton mode opératoire.
En sachant que ton ancien patron viendrait te chercher où que tu te trouves, il te fallait être certaine d’obtenir une protection digne de ce nom. Le Moulin Rouge t’a alors ouvert ses portes et tu t’es très rapidement trouvé une place de choix parmi tout son beau monde. Puis tu t’es mit à aspirer à bien plus grand quand t’as compris avoir tapé dans l’oeil du proprio. Ta première relation sérieuse sous la forme d’un contrat entre lui et toi. A partir de ce jour, t’acceptais de lui appartenir et en échange, il promettait de te rendre heureuse.
Tu ne sais pas exactement ce que tu lui trouves à ton riche français, mais tu ne manques pas d’admiration à son égard. Il a payé une maison pour Maman à Elysium, il s’est occupé de ton ancien patron de manière définitive, t’offre absolument tout ce que tu lui demandes et te regarde comme si t’étais la réincarnation d’Aphrodite. Puis les années passent et ton homme se lasse. Tu le vois caresser d’autres cuisses, s’absenter plus que prévu pour de stupides raisons.
Tu vieillis, Robie.
Et il l’a remarqué.
Bientôt, il t'échappera…
J'ai laissé faire, mais si tu m'abandonnes
J'aurais caché mon Smith N' Wesson
J'ai laissé faire, mais si tu m'abandonnes
Je devrais changer la donne
« Non. Je le ferai moi-même. De cette façon…Il ne se méfiera pas. » Et juste comme ça, tu as promis au leader des Carrot Cake de te débarrasser du propriétaire du cabaret pour ses beaux yeux. Ou plutôt, pour remplir ta part du marché. Kokoro doit comprendre jusqu’où tu es prête à aller en échange de sa protection. Après ça, tu devrais aisément pouvoir gagner sa confiance. « Mais je veux le Moulin. » De ton point de vue, personne ne pourrait diriger l’endroit aussi bien que toi. C’est ta seconde maison, pas question que quelqu'un d’autre ne s’en empare après tout ce que t’as sacrifié pour te retrouver là. C’est le prix de ta fidélité et il ferait bien de l’accepter.
« Hm? T’as dis quelque chose? » Assise au coin du lit, tu tentes de ne pas laisser transparaître ta nervosité à chaque fois que tu vois son reflet dans la vitre de votre chambre. Il met un temps fou à se dévêtir et tu commences sincèrement à perdre patience. L’un de tes doigts vient frôler la lame que as dissimulée à la taille, sous ta nuisette. T’es prête à en finir. « Je disais juste que…Tu m’as manqué. J’ai l’impression que ces temps-ci, tu n’es jamais là… » « Tu vas quand même pas remettre ça, chérie. » Si autrefois tu trouvais mignon qu’il te donne ce petit nom, l’entendre aujourd'hui te donne presque envie de vomir. « C’est la vérité pourtant… » Sans perdre une seconde, tu l’enjambes à la première opportunité pour te retrouver au-dessus de lui. « Chéri. » Et si ta voix se fait plus mielleuse à son oreille, c’est pour mieux le distraire au moment de sortir le poignard. Tu ne peux pas prendre le risque qu’il le trouve et donc il te faut agir vite.
Cependant en te précipitant, il parvient à retenir ton bras avant que tu n’aies eu la chance de le planter. « Qu’est-ce qu’il te prend?! » Non. Non. Non. C’est pas bon. Tu lui mord le bras pour qu’il te lâche et retente ta chance, mais il parvient encore une fois à t’arrêter. « Espèce de garce! T’as perdu la raison?! » Il te cogne au visage, le poignard tombe au sol, ses mains s’emparent de ta gorge, t’es maintenue dos contre le matelas. T’essaies par tous les moyens de lui faire lâcher prise, mais quelque chose dans ses yeux te montre qu’il est déterminé à te faire payer ta petite rébellion. « J’arrive pas à croire que c’est comme ça que tu m’remercies pétasse! Je vais donner tes intestins à bouffer à mes chiens! » Alors qu’il sert de plus en plus, tes sens te quittent, mais avant de perdre conscience, tu rassembles tes forces dans un dernier effort. Ca fait dois bien faire plus de quatre ans que tu n’as pas utilisé ta faculty, mais t’es désespérée. Alors, tu joues le tout pour le tout et change de corps sous le regard étonné du soixantenaire. « C’est quoi ce bordel putain! T’es qui toi?! » Le moment parfait se présente pour le cogner à ton tour et te défaire de son étreinte mortelle. Tu roules sur le lit, tombe au sol, tâtonne pour remettre la main sur ce fichu poignard. Tu l’entends reprendre ses esprits et paniques.
Le poignard.
Dans ta main.
Il se jette sur toi une nouvelle fois et s’empale sur la lame lorsque tu te retournes. C’est fini? Non. En retombant sur le dos, tu l’entends encore. Il gémit, se plaint, se tord de douleur. Alors tu reviens près de lui, remonte dessus à califourchon et plante la lame une seconde fois, puis une troisième. Encore une. Encore.
Huit? Neuf? T’as plus le compte, mais il a cessé de bouger il y a un moment. « Yves…? » Il y a une subtile innocence dans ta voix, tu ne réalises pas encore ce qu’il vient d’arriver. T’es resté là, dans votre chambre ensanglantée, toute la nuit, à attendre qu’il se réveille, que quelque chose se passe.
Il ne s’est rien passé.
A little party never killed nobody
So we gon' dance until we drop
A little party never killed nobody
Right here, right now's all we got
- résumé:
-Enfant de prostituée et de père inconnu. Sa faculty a montré des signes d’apparition dès ses 2 ans, sa mère lui a appris qu’il valait mieux la dissimuler en grandissant.
-Est entré dans le système éducatif en primaire, a fait toute sa primaire entant que fille, mais le secondaire entant que garçon.
-Est devenu escort à sa majorité puis quelques années plus tard a rejoint le Moulin Rouge entant qu’employée.
-Est finalement devenue la sugar baby du propriétaire jusqu’à ce qu’il s’en lasse au bout de 4 ans.
-S’est alliée de son plein gré aux CC et a passé un marché avec Kokoro: éliminer son amant (aka le propriétaire du Moulin Rouge) pour que le bâtiment tombe sous le contrôle des CC en échange des commandes de celui-ci.
-A offert un rein comme preuve de sa dévotion au gang et s’est hissée au rôle de sous-capitaine prouvant maintes fois sa fidélité envers les CC.