Les bruits courent et les souris dansent... Si tu as connaissance de la réalité, Duke, et des problèmes que tu pourrais encourir si l'on apprend que tu as trop parlé à cette jolie fille dans la café - tu n'as pas conscience du véritable danger. Après tout ! Sur cette planète, on ne peut pas mourir. Que pourrais-tu craindre de la part des Black Rotteneggs hormis la mort ? La torture ? Cette idée s'envole de ton esprit avant qu'elle ne devienne source de cauchemars pour tes douces nuits.

Tout ce que tu voulais, c'était te la taper.
Tout ce que tu voulais, c'était un peu t'amuser.
Peut-être en semant un peu trop le chaos, comme d'habitude. Les gens sont d'un ennui profond ici, constamment à agir comme si leur vie en dépendait. A croire qu'ils sont tous déjà morts deux fois pour craindre la troisième. Tu n'as jamais goûté à la mort Duke, tu es un survivant de la Terre, un dur à cuir.


On toque à la porte de ton appartement. Allongé sur ton lit, les jambes en l'air plaquées contre le mur, ton corps dessine un parfait angle droit. Tu tournes la tête vers l'entrée, une clope au bec et les cheveux étalés sur les draps défaits. Tu phases un peu mais comme ça frappe de nouveau tu finis par sauter du lit pour aller ouvrir.

Tires sur la poignée, c'est le visage de Calllum qui apparait dans l'interstice. Ton sourire excité se fane et tu craches le mégot sur le pallier.

— « Je pensais que Fiotte-or m'avait envoyé une pute pour me soulager mais bon. C'est toi. »

Tu le laisses rentrer, t'écrases contre le mur pour que ses larges épaules ne te bousculent pas trop. Tu pousses la porte pour qu'elle se claque et se referme, tu t'en branles des voisins clairement. Ton appartement est un peu une porcherie. Y'a des vêtements qui trainent, du sang (on ne sait pas d'ou il vient ?) et des colis entassé sur le bureau. Sur le lit défaits sont éparpillées des pilules de toutes les couleurs. Quand tu vois qu'il le remarque tu étires un sourire.

— « Ce sont des smarties. »

Tu tires sur la chaise de ton bureau et te laisses tomber dedans, ignorant royalement le petit déjeuner qu'il t'a ramené. T'as faim d'autre chose.

— « Alors ? Tu prends combien ? »

Et t'as pas envie de parler.

Et il n'a pas l'air de bonne humeur, Callum. Tu ne comprends pas pourquoi, ni ce que tu lui as fait de mal. Peut-être est-ce son air habituel et tu as juste oublié qu'il était né en faisant la gueule. Dès qu'il arrive, il s'empresse de te remettre en question. T'as un mouvement de recul, les traits du visage tirés dans une expression outragée. Il n'y a vraiment aucune raison pour qu'il t'en veuille - c'est vraiment n'importe quoi.

— « Evidemment que je suis sage. Regarde-moi. Je suis un ange ! Je suis l'assassin du mois et j'aurai bientôt ma tête encadrée au QG avec sous-titre : assassin du mois. »

Tu t'installes confortablement sur la chaise, les bras derrière la tête. Tu te tapes le fou rire de la journée quand il mentionne la dernière fois. Dommage pour lui, toi tu t'en souviens parfaitement. Tu l'imites, accentuant volontairement pour rendre tes mouvements et ta voix comique.

— « Ooooh... ! Duke ! Dors avec moi ! Je te prends pour une pute parce que t'en étais une. Eeeerk, t'étais mièvre as fuck. J'ai même cru que t'allais me sucer mon pote. »

Tu lèves les mains pour instaurer une distance entre vous, la langue pendante. En vrai t'aurais du le filmer, c'était énorme de le voir aussi perché.

— « Oh oh oh ! JE RIGOLE C'EST BON ! C'était juste histoire d'une pipe comme ça... T'as l'air si en colère, tu veux que je t'en fasses une pour te détendre ? »

Bon.
Il semble vouloir parler sérieusement.
C'est pour ça que tu écartes un peu plus les jambes, remontes un genou contre ton torse, le bloque avec un bras pour poser ton menton dessus.

— « Mais j'ai rien fait. Pourquoi tu assumes direct que c'est de ma faute ? C'est par rapport à un truc de la mission ? On a volé la drogue de Fiotte-or ? Ils se sont tous entretués ? Quelqu'un a trop parlé à une meuf bonne dans un café et elle a tout rapporté à son boss ? Aaaah, qui sait. »

Et voilà ! Putain de psychopathe. Callum n'a vraiment aucun sens de l'humour, aucun self-control non plus. Tu t'agites en hurlant comme un porc qu'on égorge quand il t'étrangle, en rajoutant pour faire plus dramatique. Il va finir par te tuer à chaque fois que tu ouvres la bouche si ça continue comme ça !
Quand il te lâche, tu te masses la gorge en crachant tes poumons, une larme au coin de l'oeil que tu essuies d'un geste précieux.

— « Mais mec c'est quoi le soucis à la fin ? Ça gémit mon nom comme si t'étais amoureux, puis ça cherche à me tuer. T'es pire qu'une gonzesse. Putain de lunatique, prends des cachets. »

T'aimes pas du tout qu'on puisse te voler ta place. C'est toi le clown chaotique de la bande, c'est toi qui est imprévisible, c'est toi qui peut vriller à n'importe quel moment. Qu'il reste à sa place, la porte de prison.

— « Je ne suce que les glaces à l'eau. C'est plus hygiénique et ça a meilleur goût. »

Tu le toises de haut en bas, le détailles comme si potentiellement, tu pouvais le confondre avec un mister-freeze à la fraise. Non, pas moyen. Y'a vraiment aucune ressemblance.

— « Oooh. Tu t'inquiètes pour moi. Comme c'est chou. »

Tu le repousses avec ton pied, te lèves de la chaise pour prendre ton temps. Tu cherches une cigarette du fond de ta poche, l'allumes et lui souffles la fumée au visage. Tu joues un peu avec lui, sournois. Tu vas à la fenêtre pour faire tomber les cendres du mégot sur le rebord, là où est déposé un cendrier hello kitty.

— « Que ce soit moi ou pas, qu'est-ce que ça changerait ? Je serais dans la merde ? C'est pas moi mais... imagine. »

Comment ça le putain de lunatique c'est toi ? Tu ne peux pas t'empêcher de sourire en le voyant péter un câble. Même si c'est pas vraiment agréable de manger des Ta gueule à tout bout de champ - toi tu sais les prendre comme des compliments. Tu te nourris de l'attention, deviens avare et boulimique de ses réactions. Tu veux qu'il le dise encore, qu'il te fasse taire de lui même plutôt que t'ordonner de le faire. Tu passes ta langue sur tes lèvres, provocateur.

— « Franchement, un type me trahit comme ça, je me contente pas d'un petit tabassage. Je réfléchis aux pires sévices qu'un homme puisse subir sur cette planète et seulement après je l'expédie dans l'autre monde. »

Tu exploses de rire, manques de t'étouffer à cause des remontées de fumée depuis tes poumons. Callum ne met pas longtemps à quitter son mur crade pour te rejoindre. Tu hausses les épaules. Oui, après tout, on s'en fout.

— « C'est toi qui a abordé le sujet l'ami. Je fais que me renseigner. JE M'INTÉRESSE. »

Tu dessines un L avec ton pouce et ton index, plaques tes doigts sur ton menton, un rictus narquois étiré de manière sournoise.

— « Tu couvrirais un traitre Quinn ...? Tu sais que je pourrais répéter ça au grand chef et il serait très surpris de voir ou va ta loyauté... »

Menace à peine dissimulé, tu en profites pour changer de sujet.

— « Non, pas moi. Ta mère je crois. Quelle importance ? T'étais complètement largué de toute façon. »

Ses regards noirs il peut se les garder. C'est lui qui te cherche en permanence, qui se force à rester à tes côtés. Tu le trouves injuste de t'en vouloir d'être toi-même alors que c'est exactement pour ça qu'il vient se trémousser à tes pieds. Tu le toises en retour, inflexible. Il a presque l'air soulagé, bordel - ce que tu voudrais pouvoir lui dire maintenant que c'est toi qui a tout balancé, pouvoir voir sa tête déconfite et son air en colère.

— « Et bah alors- »

Sa main à ta mâchoire, à ta gorge (encore) c'est pour mieux t'agripper vers lui. Il plaque sa bouche à la tienne, il t'embrasse comme si t'étais sa chienne et tu restes figé. Y'a pas d'amour, à peine de l'attraction. Qu'est-ce qu'il essaie de prouver ? Tu es pris de court Duke, d'ordinaire c'est toi qui l'aurait embrassé juste pour le faire chier ou le titiller.

Quand il se décolle, qu'il parle de loyauté, tu te gausses d'un rire mauvais et rancunier. Tu sens tes cheveux être tirés vers l'arrière et tu grimaces quand ta tête vacille et que tes cheveux s'emmêlent. Il prend trop ses aises et ça te file la nausée.

— « Fais gaffe. »

Un avertissement bien vite étouffé par une seconde salve. Tu geins sous l'assaut de ses lèvres, te presses un peu plus contre la fenêtre. Tu as les yeux d'un enfant terrible alors qu'il ose te dire de ne pas y prendre goût. Tu es aussi furieux qu'alléché. Il t'a séduit quand il a fait le premier pas, mais t'a dégouté au moment où il s'est écarté.

— « Y'a pas plus fiotte que toi. Tu m'as pris pour quoi ? »

Tu déposes un baiser sur sa joue, glisses sur la pointe des pieds pour glisser tes lèvres de ses pommettes à son oreille, de son oreille à sa nuque. De ta main libre tu attrapes le mégot de cigarette, et pendant que tu le cajoles tu l'écrases contre sa peau. La marques d'une brulure si vive qu'elle ne partira jamais. Tu réitères sur sa mâchoire après avoir souillé le haut de son cou.

— « Dévasté, t'avais un beau visage. »

Il présume que tu n'attendais que ça et tu te demandes Duke, si tu es aussi prévisible qu'il ne le pense. Tu accepteras pour ce soir de servir d'excuses à ses propres désirs, mais qu'à la seule condition qu'il se soumette ensuite aux tiens : capricieux, versatiles, intenses et destructeurs. Callum Quinn est un personnage étrange, certes, mais c'est toi qu'on traite de fou et de lunatique ici.

Tu prends un malin plaisir à jouer ton rôle, à souiller sa peau après l'avoir apprivoisé. Un rire s'échappe de la pulpe de tes lèvres, qui s'animent en coeur à chaque explosion de raillerie. A chaque fois qu'il se regardera dans la glace, il pourra voir ces brulures comme marques de ton passage.

— « Ne me fais pas croire que ce sont tes seules cicatrices. Un grand gaillard comme toi... je suis sûr que je trouverai des traces de couteau sur ton flanc ou des impacts de balle... disons à l'épaule. »

Clin d'oeil sauvage, ta sournoiserie bien vite avalée par l'ombre de sa stature. Il bloque tes poignets au dessus de ta tête, et tu lâches vulgairement le mégot.
Ses dents viennent mordre ta peau et tu t'enfermes derrière un mur de silence, étouffes tous les bruits que tu pourrais faire - le frustres de ton absence de réaction. Toi qui est d'habitude si expressif, tu te fais statue d'argile, gardes l'emprunte de ses mains et de sa bouche. Mais tu ne souffles mots, ne gémis aucun prénom.

Quand il termine son oeuvre, tu le prends de haut.

— « C'est tout ce que t'as petite pute ? »

L'insulte est gratuite, la provocation est calculée. Tu l'incites à te suivre des yeux, alors que tu pointes du menton la liasse d'argent posée sur le bureau.

— « Je te paie pas à mordre comme un caniche, montre-moi ce que t'as dans le bide. »

Agites la money sous son nez.

— « C'est déjà la fin de ta carrière, à peine commencée. »

Si tu t'attendais (espérais) voir sa mine déconfite, c'est comme un con tout court que tu t'es retrouvé face à un chien enragé. La colère sur son visage, t'as cette impression burlesque que sa peau va craqueler comme la terre d'un volcan. Il ne rigole pas à tes blagues, Callum, et ça te vexe que ton potentiel humour soit sous-évalué quand il est dans la même pièce que toi. Tu es son clown et pourtant il ne t'applaudit pas.

Alors que toi, t'as explosé de rire quand il a mentionné ta cheville ! C'était un revers sympa, c'était bien dit ! Bordel, et c'est toi le lunatique. Il n'assume juste pas d'avoir la susceptibilité d'un adolescent de quatorze ans.
Tu vas pour répondre, lui dire de ne pas le prendre mal parce que toutes ces petites insultes sont affectives, quand il t'enfonce la liasse de billets dans la bouche. Pas le temps de réagir, tu migres du mur à son épaule au matelas défait de ton lit. Tu écrases tes petites pilules multicolores et craches l'argent comme tu peux, un crypt encore collé au palais. Tu vas t'étouffer... Mourir étranglé par un vieux dollar enroulé autour de ta glotte.... pire mort.

— « NQDKFSKDQWXSJZAIQDJ QUINN »

Ses mains à ta gorge pour t'étrangler, ça ne t'aide pas à laver ta bouche de l'argent sale. Tu ne te débats même pas, tu encaisses, trop choqué pour vraiment prendre conscience de ce qu'il est en train de t'arriver. Tu es dans un univers parallèle Duke, dans un monde où si t'es allongé c'est parce que tu fais une jolie sieste entourée de drogue, de belles femmes et du cadavres de tes ennemis.

Ses dents sur pour déchirer la peau de ton torse, la première fois elles t'arrachent un rire dément. Tu te plies de douleur mais ricanes - dans ton monde la prostituée t'a légèrement pincée le téton et ça te fait tripper.
A la deuxième morsure, les visions disparaissent et la vraie souffrance apparait. D'un seul coup tu hurles, débats tes poignets liés par le tissu déchiré de ta chemise sacrifiée.

— « Wait wait wait. Quinn OK OK C'EST PAS TOI LA PETITE PUTE PUTAIN. »

Tu pisses le sang, c'est quoi ce bordel ?

— « MAIS TU T'ES PRIS POUR UN SAINT-BERNARD OU QUOI ? »

Tu balbuties des inepties, complètement chamboulé.

— « Je vais mourir... Je vais mourir et à mon enterrement on va dire... on va dire que je suis MORT BOUFFÉ PAR UN CHIEN ENRAGÉ. IL VA ME MANGER LA QUEUE CALLUM PAS MA QUEUE. »

Tu t'essouffles, étires un sourire triste et suppliant.

— « Ok ok c'est moi la petite pute s'il te plait pas ma queue j'en ai besoin. »

Tu fais la moue, l'implores. Tu cambres le bassin, pousses un soupire pour supporter le supplice de ta peau cisaillée par ses canines. Il s'est cru dans twilight ? Tu relativises, essaies de l'amadouer.

— « Tu peux sucer, oui. Mais sans les dents. Sans les dents, d'accord ? Putain Quinn t'es vraiment un malade mental. Oof. Faut pas t'énerver toi. »