|	Opération Black Out ; Oz & Hadès

L'ennui tue. C'est ce qui se murmure parfois. Réalité lugubre qui vient, occasionnellement, hanter un esprit par-ci, par-là. Aujourd'hui, c'est son tour. Murmure obsédant qui s'immisce sous sa carne, tel le cri d'agonie de l'âme. L'ennui, l'ennui, un terrible adversaire contre lequel les armes ne sont guère conventionnel. Ses pupilles vagabondes, de jour en jour, en quête de cette étincelle qui viendra briser la monotonie du quotidien. Puis un éclaire de génie qui s'abat, alors que ses mirettes s'égarent dans le vide du cosmos, par delà les immense batisse de la cité. Son regard se pose au coin d'un de ces nombreux géant de béton, semble suivre une ligne céleste qui se mêle parfaitement au décor. Curiosité piqué à vif, il poursuit une quête énigmatique, au rythme d'une batterie vibrant dans ses tympans. Puis un délicat rictus qui vient se tracer au coin de ses lèvres, visiblement satisfait. Il semblait avoir trouver la solution à son manque de sensation. Instinctivement, il saisi son com, tape rapidement quelques mots avant de le ranger. Sans perdre un instant, tandis que les pensées fusent dans son crâne, il tourne les talons, glissant une cigarette de sa poche jusqu'à sa bouche.

Retour vif jusqu'à son repaire. S'enfermant quelques heures, dans un brouhaha infernal. Bouquin et cordage s'accumulaient au coeur de l'immense pièce de vie. S'adonnant à un art étrange qu'il ne maîtrisait guère, ponctuer de quelques allées et venu entre son antre et le coeur urbain de Mars. Il avait de quoi s'occuper la journée, préparant minutieusement son coup. Digne des anarchistes historiques, militants et militantes ardent, s'adonnant aux actes de rébellion les plus dément qu'il a put lire dans quelques uns de ses ouvrages. Il comprenait parfaitement la flamme qui pouvait les saisir à cet instant précis, bien que ses intentions soient beaucoup moins louable. Après tout, il ne cherchait qu'a tuer l'ennui, tel un gosse. Immaturité ardente sous le masque du clown, désir incohérent qui pulse sous sa carne. Une quête d'amusement périlleuse.

Dès lors que tout fut prêt. Il remplit sa carapace, débordante dès lors de matériel. Il y ajoute quelques bombes de peinture avant de partir en direction de son prochain méfait, enfourchant son vélo avant de partir. La direction était clair, il savait parfaitement où commencer sa soirée. Il ne mit pas longtemps avant d'atteindre son objectif, abandonnant son vélo pour la nuit dans une ruelle sombre. Il rejoint ensuite un coin, bien qu'à l'écart, qui lui offrait une vision sur les alentours. Portant une cigarette jusqu'aux lèvres, il n'avait plus qu'à attendre.

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Sans un mot. Un lance unh paquet à moitié entamé, simple réponse. Et comme à son habitude, il n'attend rien de son partenaire de jeu, politesse superflue, ce qui accroche cet éternel rictus au coin de ses lèvres. Ravis de voir aussi le ravitaillement, bien que maigre. Sans grande surprise. Bon, il fera avec. Il sort de la poche arrière de son short, une autre paquet de clope encore clos. Toujours avoir quelques réserves, nulle doute qu'il en cache d'autres sur lui. Il vient machinalement l'ouvrir et le ranger dans la poche avant de sa chemise, avant de lever simplement un doigt vers le ciel.

< T'aimes jouer avec la foudre ? > Ricanement qui vient ponctuer sa phrase, pointant clairement le réseau de cable électrique qui flotte au dessus de leur tête. < Tu vois, pour un jour tel qu'aujourd'hui, j'me dis que ce serait fun de plonger quelqu'un dans le noir. Donc, j'ai pensé aux BB, ce coin est pas très utile de toute façon. > Il largue son épaisse carapace au sol dans un vacarme presque assourdissant. On peut devenir le poid de celui-ci rien qu'au bruit. Puis plonge rapidement les mains dedans, dévoilant de bien étranges baudrier fait de cordage et de mousqueton. < Fabrication maison. J'dirais pas plus fiable, mais moins cher et facile à faire disparaître en cas de pépin. > A cet instant, il était certain d'avoir fait mouche. L'idée était assez absurde pour être alléchante. Nul doute qu'Hadès se prendrait aisément au jeu. Eux qui semblaient cherché désespérement à tuer le temps, aux aqui redoutaient l'ennui plus que tout, il se fallait de toujours visé plus haut. Ou alors de jouer sur un brillant coup d'éclat. Après tout, passer du vagabondage nocturne, du vulgaire vandalisme nocturne au sabotage, il y avait une marge terrifiante qui ne pouvait qu'être plaisante.

Bien qu'un accord demeure, tout deux pieds et poings liés envers les gang auxquels ils sont rattaché. Il savait peu de choses sur lui, si ce n'est qu'il était un PIC, mais qu'importe, de son côté Oz non plus n'avait rien révéler, si ce n'est que les CC ne peuvent être cibler non plus. Au final, cela ne changeait rien, il restait toujours deux gangs avec lesquels ils pouvaient s'amuser, ou alors pourquoi pas aller titiller plus loin. L'autorité caduc qu'était le staff sur Mars. Mais cela, Oz se le réservait pour plus tard. < Alors, ça te botte ? > Sans un mot de plus, il expire lentement une longue brume opaque. < Par contre, file une bière avant. On a toute la nuit pour débrancher les BB. Mais elles > Il montre les bières < Elles ne resteront pas fraîches toute la soirée. >

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Il hausse les épaules comme unique réponse, saisissant son briquet entre les doigts. Il danse, un bref instant, habilement entre ses doigts avant qu'une flamme ne surgisse. Offrant une étincelle suffisante pour allumer leurs clope. Il le savait, il n'en fallait pas plus pour l'intéresser, c'était suffisant. Bien sur, il n'aurait put ne rien préparer et... Prendre le risque de voir son camarade de jeu pris d'un coup de foudre, littéral. Mais étrangement, l'image ne le branchait pas tant que ça. Malgré l'immortalité qui régnait sur la planète rouge, il souhaitait quand même préserver son existence le plus longtemps possible. Etrange instinct de conservation, comme si chaque mort changeait quelque chose en lui. Incapable de dire quoi, mais malgré tout, comme tout être vivant. Il continuait de la craindre. Un baillement et il saisi la bière au vol. Faisant sauter la capsule du revers de son briquet, tandis que le PIC lui proposa un jeu saugrenu.

D'abord une gorgée, assez large pour siphoner la moitié du précieux breuvage. Il hausse légèrement un sourcil. < Mmmh, t'es sérieux ? > Il marque une pause, mêlant nicotine et alcool, laissant le tout se déverser dans son organisme, avant de cracher une épaisse brume grisâtre. < Pour avoir déjà vécu une golden shower, n'me demande pas les détails. Et donc, quelque peu goûter à cette saveur... J'n'ai pas trop envie de réitérer l'expérience. Libre à toi de t'éclater, si ça te chauffe. > Quelques souvenirs alcoolisé, bercer de quelques échantillons de nectars gardé sous silence, te reviennent. Tu ne pourrais plus discerner les sensations exacte de cet écho vague, murmure d'une jeunesse décadente. Mais aussi étrange que cela puisse paraître, ce n'était plus trop le genre de truc qui t'éclatait, les étincelles étant un peu plus prometteuse à cet instant précis. T'achève la boisson d'une dernière gorgée, tandis qu'il semble parti pour son petit concours de pisse. Tu viens ponctuer alors son challenge d'une seule phrase. < C'est pas le genre de défis qu'on se lance entre quinze et dix-huit balais ça ? Je penses que celui qui a les couilles d'aller trancher ce qu'il y a là-haut sera mieux loti que celui qui pisse dans une bouteille.

Puis ton attention se retourne dans ton sac, faisant surgir gant en caoutchou et pince en céramique. < Alors, la totale ou juste les pinces ? > Sans nécessairement indiquer qu'aucun métaux conducteur composait ces outils fraîchement chapardé quelques heures plus tôt. < Dis toi, c'est qu'un essai. Si ça marche, on pourrait viser plus grand après. > Tel un encouragement voilà, faire entrevoir des ambitions toujours plus grandes, plus folle, de quoi donner un bon coup de jus. Bien, que cela reste tentant, de couper sois-même cette ligne, ou une autre. Mais peu importe celui qui ouvrira le spectacle, la nuit était longue et ce quartier définitivement déprimant.

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< Bien. > Un simple mot et tu lui balances tout l'équipement, gant en caoutchou, princes en céramique. Il n'en fallait pas plus. Tu saisis le second baudrier, rangeant une seconde pince dans la poche arrière de ton short. Mais tu te stoppes au milieu de tes manoeuvres, une pensée qui vient te prendre, sait-il seulement escalader ces piliers électriques ? Question fugace, avant tout, il devrait savoir s'équiper un minimum s'il espérait grimper en haut de la pilasse. Rapidement, Oz s'encercle de son équipement de fortune, sans grande surprise, le confort manque. Alors qu'il pourrait simplement trouver un moyen de se substituer, quitte à jouer avec la faune nocturne. Souvenir fugace de la visite chez une hackeuse qui lui vint à l'esprit.

< On grimpe, on grimpe, équipe toi, faut grimper à la pilasse, comme un électricien. Sauf qu'on y va pour le foutre en l'air. > Ricannement fugace, qui résonne dans le silence de la nuit. Un rapide regard qu'il jette aux alentours, un quartier trop calme, décidement. Il ne pourrait certainement rien en tirer de nuit s'il y venait jongler. Soupir muet, venant ensuite entourer un cordage autour du pilier. < Tu connais le principe, non ? Trouver les prises sur ces saloperies et une fois au sommet, se maintenir grace à tension de la corde et une seconde accroché à une prise, quelque part. On coupe et le tour est jouer. Si on a de la chance, tout le quartier est directement plonger dans le noir. > C'était simple... Presque trop simple. D'un coup, un léger élan de déception vient l'envahir, alors qu'il décide d'entamer son ascension du pilône électrique. Ils pourraient viser plus haut, faire plus d'étincelles que ça, il en avait la certitude. Soudain élan d'ambition qui vient l'envahir, une idée encore plus farfelue, un concept.

Les pensées vagabondes. Quelques instants supplémentaires, avant d'atteindre le sommet, une dizaine de mètres, peut être un peu plus. Deux abrutis percher, une vue qui aurait put être meilleure. Son attention se tourne vers son camarade nocturne. < Si ça ne suffit pas ici, j'ai déjà reperé d'autre pilasse à déconnecter dans le coin. Donc, les chances de réussite sont en notre faveur. Avec de la chance, si t'a envie de foutre en bordel, tu pourrais t'amuser en croisant quelques BB. > De son côté, Oz préfèrerait la discrétion, ou du moins, avoir le rôle de l'homme de l'autre. Il n'était guère de ceux qui se mettent en avant, bien au contraire, il préférait largement laisser ça entre les doigts d'Hadès. Et c'est certainement pour cette raison que leur duo lui convenait. Il ne cherchait qu'a tuer le temps après tout, comme chaque jour depuis trop longtemps. Une quête de sensation sans renommée. Après tout, il n'était qu'un visage parmi tant d'autres, malgré ses excentricité, se mêlant parfaitement à cette masse hétérogène. Il n'était qu'un spectre et c'était suffisant. < A toi l'honneur. > Indiqua t'il à son partenaire, lui laissant la chance de trancher le premier cable, tandis que lui s'occuperait du binôme de celui-ci.