Il aimerait être un garçon ordinaire dans un monde simple. Mais il n’a jamais été simple et le monde n’a jamais été ordinaire. Jour après jour, l’écart entre ce rêve et la réalité ne faisait que grandir. Jour après jour, il comprenait qu’il n’était rien de plus que ses propres rêves. Rien de plus qu’un de ses propres masques.

Des masques, il ne faisait qu’en porter. N’ayant jamais su comment imposer sa propre personne, il avait toujours préféré s’adapter aux gens. A défaut d’obtenir ce qu’il souhaitait, il leur offrait ce qu’ils voulaient tous voir.

Perdu, ne sachant pas comment se retrouver. Ne sachant pas qui il était. L’un parmi tant d’autres. Au final, comment savoir s’il était réellement lui, ou s’il portait encore l’un de ses masques.  Il en venait à douter même de sa propre personnalité. De sa propre personne. De sa propre existence.

Ironiquement, il avait besoin des autres pour exister. Il avait besoin d’eux pour avoir un masque à porter. S’offrant sans retenue et sans limite.

Menteur ? Il se ment à lui-même. Il se cherche, il se découvre. Jour après jour. Autant de fois que nécessaire. Incapable d’être honnête avec ses propres sentiments. Incapable de s’assumer. Il préfère s’éloigner, quitte à les blesser. Quitte à se blesser. Après tout, ils méritent mieux que lui.

Alors il revêtit sa carapace d’insouciance. Il se protège avec son air détaché. Comme si rien ne pouvait l’atteindre. Alors qu’en réalité, il n’avait justement plus rien à attendre. Tout l’avait déjà atteint. Et maintenant. Il était trop tard. Sa carapace n’était plus qu’une illusion. Prison dont il était à la fois bourreau et prisonnier.

Mais incapable de trahir les autres. Il préférait se trahir lui-même. Il préférait se faire violence. Car sa raison d’être ceux trouvaient chez eux, et non en lui. Car sa réalité leur appartenait. Sa passion, ses passions, étaient bien réelles. Bien trop réelles. Pour n’être qu’un simple rêve.

Il garde ce sourire. Ce fier sourire. Ce maudit sourire. Sans jamais l’oublier. Sans jamais l’effacer. S’il ne fallait donner qu’un mot pour le définir. Ce serait ce sourire. Sourire. Tout simplement. Il le portait en tout temps, en tout instant. Il pouvait aussi bien être chaleureux, que hautain, que provocateur, que flirteur. Il était là, toujours là. Il l’avait toujours été et il demeurera toujours.

Tout comme il demeurera toujours à vos côtés.

Toujours été à tes côtés, il le restera.

Encore et encore.