Quelle heure était-il exactement ? Khaïne avait tendance à ne plus suivre le rythme réel du temps quand sa concentration était dans les devoirs à corriger de ses élèves.
Bien sûr, une sonnerie était toujours prête à sonner à 19h, jamais il ne manquera le repas en compagnie de sa famille. Cette douce mélodie de conversation qui animait son cœur lui donnant courage pour un lendemain dès plus chargés.

De plus, ce soir, aucun patient ne l’avait réclamé alors c’était avec ses êtres aimés qu’il allait se l’accorder.
Alors que son stylo traçait une nouvelle erreur, ce fut des petites frappes contre la porte qui le firent relever la tête.
Avant même que la mélodie de ta voix n’atteigne ses oreilles, Khaïne reconnut la symphonie du cœur de son fils.

Une fois que tu fus dans le bureau, ses oreilles se posèrent automatiquement sur ce que ton cœur était en train de lui chanter : tu étais perturbé. Que se passait-il, Melo ?

« Bonsoir, Melo. Tu as déjà fini les cours ? » Un sourire d’une douceur d’un père.
« Bien sûr, tu sais que tu peux toujours venir me parler. » Ses lunettes maintenant posées sur le bureau, il se leva pour se diriger vers le canapé et tapoter la place à ses côtés.

« Viens t’assoir avec moi, cela sera plus agréable pour discuter. » Une voix calme et rassurante qui collait avec son statut de père.

Avant d’être un professeur, un médecin ou encore un sous capitaine… Khaïne était un père toujours prêt à donner du temps à ses enfants, ses petites perles… Ses trésors.

« Que veux-tu me demander, Melo ? » Sa voix t’enveloppait de confiance.

Il sera toujours là, jusqu’à que ses vies ne soient épuisées.

Le jeune homme avait toujours eu cette allure assez imposante montrant qu’il n’était pas du genre à se laisser faire. Cependant, quand il devait s’occuper de ses enfants, c’était une incroyable douceur qui se chantait autour de lui.
Ses gestes prenaient un rythme plus doux, comme reposant.
Ce fut sans difficulté que le père vit que ce sourire n’était pas réel sur ton visage, il ressentait tes émotions par les vibrations de ton cœur.

Une question qui pouvait le troubler ? Désaccorder ses instruments ? Oh Melo, tu sais... Ton père ne se fait plus tout jeune, bien peu de chose peuvent le troubler. -S’il savait ce qui se tramait autour de lui…-
Sa tête se pencha légèrement sur le côté, son sourire rassurant ne disparaissant pas, se voulant toujours aussi rassurant.

Et ta question finit par tomber.
Comment se faire des amis ?

Un mélange d’émotion vint s’accorder dans le cœur de ton paternel. Une note de tendresse à l’innocence de cette question, mais en même temps un tempo de tristesse. Te sentais-tu si seul… ?

« Oh voyons, Melo. Tu ne vas absolument pas me déranger avec ce genre de question. Je vais même y répondre avec plaisir. » Sa voix continuait de rester dans cette mélodie réconfortante.

Même si ce n’était pas l’heure, Athénaïs lui tapera sur les doigts, il te tendit une petite boite de cookie pour que tu en prennes un pendant que vous discutiez.

« Parles-tu des élèves dans ta classe ou alors le gang que tu vas prochainement rejoindre ? » Cela l’aidera à te guider tel le maestro qu’il était.

Il laissa quelques secondes sa voix fredonner avant de reprendre.

« Pour commencer, il ne faut pas hésiter à aller vers les autres, Melo. Tenter de faire le premier pas. Quand un sujet de conversation t’intéresse et que tu le connais, montre-le et participe. Les intérêts en communs sont la première source pour un rapprochement. » Commença-t-il doucement, attendant que tu lui répondes en même temps.

Vous aviez le temps, alors ne nous forçons pas dans un allegro désagréable.  

Il t’avait posé la question, mais Khaïne se doutait d’avance de ta réponse… C’était bien le gang dont tu parlais, ce nouveau lieu où tu allais bientôt mettre les pieds.
De premier conseils données, il te laissa t’exprimer sans couper aucune de tes portées. Il est vrai que tu étais jeune, mais tu étais loin d’être le seul. A chaque seizième année, le maestro avait fait la même demande pour protéger sa famille des autres gangs. Il savait que son statut de sous capitaine pouvait faire que sa famille deviendrait une cible, alors il était hors de question de ne pas vous mettre sous les ailes des BBs.

Quand tu pris les biscuits, ton père comprit rapidement que c’était pour calmer ton stresse, après tout il avait aidé vous mettre au monde : il vous connaissait presque par cœur… Du moins, pour vos cœurs.

« Oui, tu es jeune Melo et justement, c’est une de tes forces. Sais-tu qu’il est très rare que nos supérieurs autorisent quelqu’un de si jeune à prendre un grade directement ? Tu vas effectivement devoir faire tes preuves et c’est ainsi que tu vas les éblouir comme le petit génie que tu es. » Souffla-t-il dans un sourire, sa main venant caresser le dessus de ta tête.

Tu allais clairement attirer l’attention et suscité l’admiration, cependant… Il allait sûrement y avoir aussi des jaloux. Les BBs était beau être une famille, les ressentis restent humains et Khaïne ne laissera passer aucune tension.

« Je suis certains que beaucoup viendront vers toi pour te demander des conseils, de précieuses informations. Cependant, si tu ressens quelqu’un de bizarre ou une demande qui parait suspect, tu viendras immédiatement me le dire, d’accord ? Je me chargerai de m’en occuper. » Car justement, tu étais jeune.

Il préférait ne pas te confronter directement à Frey ou Cosmo, mais il ne te le dira pas voyant que ta confiance était déjà fragile en ce moment.

« Emil, maman ou même moi pourront t’aider au début, mais comme tu l’as dit, nous ne serons pas toujours derrière toi pour t’aider. Ce n’est pas facile, je le conçois. Quand je n’ose pas faire quelque chose ou que je suis stressé, je respire un grand coup et j’expire. Plusieurs fois ! Avant de finalement arrêter de penser et oser communiquer. Comme un élan de courage soudain. » Expliqua-t-il de la manière la plus claire possible, comme il le faisait si bien.

« Est-ce que tu veux essayer, là devant moi ? » Ça te rassurerait peut-être de ne pas le faire en premier devant un inconnu… ?

Il ne pouvait se mentir, ton comportement était quand même bien mignon. Cette naïveté dont Khaïne n’avait jamais vraiment eu le droit à cause d’un père bien trop stricte qui ne pensait qu’à lui et sa réputation. C’est normal que tu aies un peu peur de Cosmo, il reste un de vos supérieurs, mais toujours cette main sur ta tête, il sait comment calmer ton cœur.

« Montre lui de quoi tu es capable, Melo et il t’acceptera comme un vrai BB. C’est un peu comme une deuxième famille, tu sais ? Une fois que tout sera bon, tu verras c’est quelqu’un de très avenant et sympathique. Ça a été un de mes élèves, je l’ai bien sûr bien éduqué, que crois-tu. ~ » Finit-il dans un petit rire pour détendre l’atmosphère.

Pour la suite, Khaïne continuait de t’écouter, vider son sac était un premier pas et l’adulte le savait bien, tu avançais ta partition à ton rythme et c’était très bien ainsi.
Quand il te demanda de faire une répétition là, devant lui, il reprit un air sérieux, comme s’il n’était pas ton père, mais un autre membre du gang des BBs. A toi de créer une harmonie parfaite, Melo.

Tu commençais par te présenter, petit faux point de commencer en parlant de ton âge, mais amusant de te voir ainsi parler des Bananas. Beaucoup avait de l’humour, alors il ne s’en faisait pas trop.

Pour la suite, tu te mis à parler d’un sujet où tu excellais, tu pouvais ainsi montrer de quoi tu étais fait, si c’était en extérieur bien sûr. On ne fait pas de skate dans les bâtiments.

« Bonjour, Melo. Je serais très curieux que tu m’apprennes comment faire du skate. Tu crois que je ne suis pas trop grand pour le tiens ? Tu serais d’accord de me le prêter ? » Demanda-t-il toujours dans ce rôle étranger à celui d’un père.
« Si je tombe, je risque de me faire mal, non ? » Il te poussait à lui donner d’autres conseils!

Aller, libère-toi, Melo !