Un message lui avait envoyé la journée sur le point de se terminer. Quand il apprit que les otages s’étaient enfuis, intérieurement il avait pesté sans que ses élèves ne voient quelque de changer sur son visage. Par contre, quand il lut la suite que son fils était impliqué, il demanda à quitter son poste une dizaine de minute plus tôt.

Il avait peur que quelque chose te soit arrivé…

Rapidement, les murmures arrivèrent à ses oreilles et les ragots en tout genre suivirent le même refrain. Son cœur se mit à battre en pianissimo entendant que tu n’avais pas été blessé, mais sa mélodie s’attristait en entendant certains dire que tu étais coupable en même temps que ton coéquipier sous capitaine.

Heureusement, peu de temps avait passé depuis la libération et tu n’avais pas été très loin et ce fut non loin des sous-sols que vos partitions se mélangèrent. Ses oreilles se posèrent sur la mélodie de ton cœur. Oh qu’elle était rapide, que les notes n’étaient pas celles qu’il jouait habituellement se plongeant dans une sorte de requiem.

Ah… Qu’est-ce que c’était dur de t’entendre parler ainsi, qu’est-ce qui c’était réellement passé ? Bien évidemment que le père passait avant son rôle de sous capitaine et Khaïne le savait très bien sauf que…

Vous n’étiez pas seul.

Attrapant doucement ta main, il te fit un signe de la tête te faisant comprendre de le suivre en direction d’une salle plus calme où aucune honte ne se posera sur toi. -Tu pourras agir normalement-

Le tempo de quelques pas, le soupir d’une porte qui se fermait derrière vous.

Avant que son expression plutôt neutre ne se transforme en inquiétude se penchant pour se mettre au même niveau que toi.

« Emil.. Rassure-moi, tu n’es pas blessé ? Ils ne t’ont rien fait ? » La mélodie d’un père inquiet…
« Raconte-moi, que s’est-il passé… ? » Délicatement, une de ses main vint se déposer sur ta joue pour que tes yeux se plongent dans les siens, mais aussi pour doucement la caresser et que sa voix t’apaise.

Te rassurer, te montrer que ton père était là. Que tout ira bien maintenant.

Heureusement que personne n’avait sa capacité à entendre les battements de son cœur, car Khaïne savait que sa mélodie était perturbée par la peur qu’il avait ressentie avant de te retrouver. Doucement, sa mélodie était redevenue harmonie surtout quand tu vins te loger dans le creux de ses bras.

Sans perdre un instant, sa joue s’appuya contre le côté de ta tête, sa main à l’arrière dans tes cheveux pour venir te les masser délicatement. Il te montrait à quel point il était là pour toi, que ses enfants, sa famille était toute sa vie.
Alors que tu lui répondais, Khaïne fredonnait très légèrement à ton oreille comme pour t’aider à te relaxer malgré les informations que tu étais en train de lui chanter.

Il n’avait aucun mal à entendre les perturbations de ton cœur, ses notes fausses se jouant par moment et tentant de revenir dans une harmonie plus mélodieuse. Cependant, au fil des mots, il pouvait sentir ton allegro revenir à la normale, c’était rassurant.

Pourtant, il y avait quelque chose d’autre qui perturbait ta mélodie, mais des notes qui ne semblaient pas venir de toi. Khaïne avait été mis au courant de la faculty de Duke, qu’est-ce qu’il t’avait fait ? Heureusement, le musicothérapeute était le meilleur dans son domaine, il pouvait reformater ton cœur pour te rappeler la réalité.

Mais pour le moment, aucune parole ne sortait de la bouche de ton père, attendant simplement que tu aies terminé, que tu te décolles doucement et que le sourire revienne sur son visage. Sa main derrière ta tête revint se placer doucement sur une de tes joues.

« Tant que toi tu vas bien, c’est le principal, Emil. » Bien sûr que c’était le père qui parlait, Khaïne savait que Frey n’allait pas être content, pas du tout.
« Est-ce que tu as eu l’impression que Duke ait utilisé sa faculty sur toi ? » Il ne pouvait pas te dire qu’il sentait les perturbations de ton cœur. « Et tu m’as bien dit qu’il avait des armes ? As-tu une idée de comment ils ont pu se les procurer ? » Elles ne pouvaient pas tomber de nulle part, ils avaient été dépouillés une fois enfermer.

Cependant, sa voix continuait de chantait pour le réparer si quelque chose se passait, si un souvenir pouvait te revenir, un sentiment qui t’y aiderait.

Il y avait beaucoup de zone d’ombre et que cela tombe sur son fils, son inquiétude ne pouvait qu’être au taquet caché derrière ce sourire qui se voulait toujours aussi rassurant pour ne pas te faire peur.

Si un des deux avait osé te faire quelque chose, Khaïne ne le laissera pas passer : on ne touchait pas à sa famille.

Tu avais toute son attention, chaque situation que tu étais en train de lui décrire le faisait réfléchir. Tu disais avoir été maitre de tes actions contrairement à Arès qui avait sûrement dû subir la faculty d’un de vos deux prisonniers.
Comment fonctionnait-elle exactement sur vos cerveaux ? Vos émotions ? De la même manière que le musicien pouvait reformater ses patients ? Pour le moment, il ne sentait effectivement rien de désaccordé en dehors d’un stresse que son empathie avalait. Si son hypnose se prolongeait, il serait déjà au courant.

« Cette solution est envisageable, il en existe tellement que nous ne connaissons pas encore. Autant que d’habitude présent sur mars. » Ces paroles n’étaient pas forcément là pour te rassurer, mais une sorte de mise en garde à ne rien sous-estimer.

Quand tu te mis à marcher, ton père se remit sur ses deux pieds ne voulant pas te parler, cette fois-ci, comme à un jeune adolescent, mais un membre du gang qui essayait de synchroniser ses idées avec les tiennes.

« En tout cas, n’hésite pas à me décrire le moindre détail. Cela nous aidera à appréhender nos futurs ennemis et qu’ils ne nous échappent pas une nouvelle fois. » Et surtout : qu’ils n’approchent plus votre famille.

La suite de tes paroles le fit doucement sourire, car tu lui rappelais un peu un enfant qui avait peur de se faire gronder. Ô finalement, son esprit de père reprend le dessus sans qu’il ne s’en rende réellement compte.

« J’irais leur parler une fois qu’ils… Se seront calmés, ce n’est pas aux gardes de prendre toute la responsabilité. Néanmoins, tu t’en doutes que tu ne pourras pas y échapper, Emil. Mais je ne laisserai pas la colère de Frey s’en prendre à vous, soit rassuré. » Sa main vint se poser sur le dessus de ta tête, dans une caresse qui se voulait rassurante tout autant que sa voix calmante.

Même si en cet instant, Khaïne semblait calme, il savait que la situation des événements n’allait pas être aussi simple. Deux assassins étaient en libertés et pouvaient frapper, recommencer à kidnapper des Bananas.
Il allait falloir agir sans trop tarder.

Il était soulagé d’entendre que ta symphonie était redevenue calme, ton cœur bien moins désorienté que quand vous étiez rentrés dans cette salle. Bien que gardant son rôle de sous capitaine, c’était plus fort que lui de s’inquiéter comme un père en premier.

Entendre tes paroles, voir ce sourire honnête de toute pièce et tes bras une nouvelle fois l’entourer. Je te laisse imaginer qu’il eut le réflexe de te caresser une nouvelle fois le dessus de la tête.

« Il est évident, je ne laisserai pas une injustice l’emporter, tu me connais bien. Je déteste ce genre de comportement. » Te répondit-il dans un sourire avant de te laisser t’éclipser de cette douce prison dorée.

Tu lui dis prendre congé et voir si Arès n’avait pas encore perdu la tête. Le lui envoyer ? Si ce gamin n’était pas aussi têtu, pourquoi pas : il en aurait bien besoin. Mais si c’est pour encore perdre leur temps à se fixer dans les blancs des yeux, c’était inutile.

« Si tu arrives à lui faire entendre raison, oui tu peux. Il faudra bien qu’un jour, il y passe lui aussi. » Souffla-t-il en croisant les bras, un peu lassé de ce gamin.

Les faculties étaient parfois bien chiante pour son travail.
Une fois que tu fus parti, il s’étira un petit coup avant de reprendre son sérieux, direction le bureau de Frey prêt à déjà activé sa faculty si une mélodie reposante sera nécessaire.

Après tout, c’était son travail d’harmoniser les esprits.