Tu hoches doucement la tête, un sourire doux, apaisé, innocent.

— Oui, c'est moi.

Et tu n'as aucun regret, aucun remord. Chaque mot que tu as pu susurrer à l'oreille de Swan, tu les susurrerais de nouveau si l'occasion se présentait. Après tout et en toute circonstance, tu fais très bien ton boulot.

Tu souffles du nez, amusé. La douce caresse de la drogue te donne l'envie de te gorger de la chaleur de quelqu'un. Les gestes sont doux, tendres, la peau des gens est une merveille à toucher présentement. Tu souris, d'avantage. Pense à Melchior. Tu ne devrais pas le croiser, il poserait des questions à te voir dans cet état, non ? Mais le simple fait de l'évoquer te donne l'envie de le retrouver. Ta muse. Avec ses traits fermés, son regard éteint. Tu ne l'as jamais vu briller, encore. Pourtant tu sais, tu sais qu'il pourrait briller pour toi. Tu sais, qu'au fond de lui, il attend que tu le dessines, que tu le façonnes. Quoi de plus normal.

Tu ne captes pas immédiatement le visage de Duke qui se raccroche. Mais au contact de sa bouche tu souris entrouvre tes lèvres pour capter sa langue. Puis vient le poing. Le choc te réveille d'une certaine léthargie. Sonné autant par les pilules que par son coup tu te retrouves à presque chuter. Seulement Duke te rattrape une fois encore. Crache mots et glaires alors que tu te tiens le nez, choqué. Quand enfin il te lâche, porté par ses menaces tu te laisses choir contre le sol, le dos plaqué contre le mur. Tu l'observes s'éloigner dans la pénombre et la seule et unique réflexion qui te vient, Jasmin, c'est celle-là.

— Dieu qu'il est susceptible...