Une soirée qui s’annonce calme aux premiers abords, elle baille tranquillement en regardant la télévision, posant sa tasse de café sur sa petite table basse. La vie est simple par ici, pas d’emploi du temps surchargé, pas d’opération de dernières minutes à effectuer.

La simple vie d’une petite femme qui ne fait que vendre des médicaments.

Et pourtant, ça lui manque parfois, ce rush d’adrénaline, cette concentration à avoir en permanence lors d’intervention délicate où une erreur d’un nano centimètre pouvait arracher une vie. Soupire.

Si seulement…

Yeux qui se baissent sur son téléphone quand celui-ci s’illumine, un message s’affichant quand elle le saisit et un sourire taquin s’affranchissant de son expression lasse.

Tiens tiens tiens…

Une réponse simple.
J’arrive.
Elle se prépare.

Au vu de l’urgence de la situation, elle ramène donc sa grosse valise. Celle qui contient tout le nécessaire pour une chirurgienne comme elle. Sa petite blouse blanche, habillée simplement de sa robe de nuit et d’une paire de botte (pas le temps de faire un défilé), elle prend donc sa voiture et fonce dans les rues sans se soucier des limites de vitesse.

De toute façon, elle ne risque rien.
Pas vrai ?

L’excitation monte dans ses veines pourtant à l’idée de remanier un corps humain, de juste pouvoir de nouveau être capable de tenir une vie entre ses mains. Sourire sordide qui s’agrandit quand son pied appuie sur la pédale d’accélération, tournant sans hésiter dans les rues jusqu’à finalement arriver au point indiqué sur le message. Freine de justesse, sort avec sa valise et s’approche des deux hommes.

« Bien le bonsoir messieurs. Ravie de vous revoir malgré les circonstances. J’ai tout le nécessaire, je vais donc… »

Regard vers Duke, analyse rapide de par son teint un peu plus blême, le sang qui coule sur ses côtes droites et le fait évident qu’il faut qu’elle se mette rapidement au travail.

« Callum, peux-tu me faire un rapide résumé de la situation s’il te plaît pendant que je l’examine ? »

N’attend pas plus, s’approche de Duke afin de faire ce pourquoi elle était venue.
Sauver une vie, après tout, elle est si douée pour ça.

Sourcils froncés alors qu’elle écoute Callum, elle regarde rapidement tout ce qu’il y a autour d’elle avant de se rendre à l’évidence. Elle allait devoir se contenter de la voiture comme table d’opération et ça, ça ne faisait que donner plus de challenge. Quelle situation pour mettre ses compétences à l’épreuve ! Encore une chance de prouver qu’elle surpassait tout le monde dans son domaine.

« Une arme blanche… Rien de bien méchant. Une balle aurait été plus délicate et tu serais certainement mort à l’agonie vu la vitesse à laquelle ton sang à l’air de t’échapper, mais je vais m’occuper de toi. »

Rassurante ?
Cela dépend du point de vue.
Donnant quelques instructions à Callum, elle glissa donc un film protecteur alors qu’il souleva doucement le corps de Duke pour minimiser les poussières et autres microbes non voulus afin d’éviter les infections. Et au passage de retirer les sièges avant histoire d’avoir de la place.

Elle ouvre ensuite rapidement sa valise et fait un signe à Callum de rester à l’extérieur tandis qu’elle se met son masque, allumant la lumière du plafond de la voiture pour avoir de la luminosité.

« J’ai une bonne et mauvaise nouvelle. »

Yeux rivés sur la blessure qu’elle palpa et examina afin d’en déduire la profondeur et la gravité, elle continua donc.

« Tu vas devoir te reposer avant de devoir reprendre tes activités meurtrières. C’est profond donc le moindre mouvement en trop et ta blessure s’ouvrira de nouveau. »

Sort ses compresses et ses outils un peu trop compliqués pour les humains pas habitués.

« Mais tu vas survivre. »

Une seringue est rapidement remplie.

« Tu ne vas rien sentir, mais je te maintiendrais éveillé. »

Et sans sommation, l’aiguille perce la peau pour atteindre les nerfs présents afin de les endormir. Non, elle n’est pas anesthésiste mais elle a étudiée la chose afin d’être capable de tout faire si jamais le-dit praticien n’était qu’un incompétent. On ne peut se fier à personne, non.

Une fois la petite dose injectée, elle retire l’aiguille qu’elle pose sur un plateau métallique.

L’opération peut commencer.

Attentive et concentrée, Diana se met donc à la tâche, faisant claquer ses gants en latex avant de commencer. Ses yeux fixés sur la blessure, elle compte mentalement toutes les minutes avant de mettre une petite claque à Duke pour le maintenir éveillé. Hors de question qu’il s’endorme, il aura tout le temps pour ça une fois qu’elle aura terminée.

Coopératif et ne bougeant pas du tout, elle passe un dernier coup de désinfectant sur les points de sutures avant d’y mettre un pansement fait de compresses stériles et sparadraps.

Se redresse, soupire et hoche la tête à sa question.

« C’est terminé oui. Tu vas t’en sortir sans problèmes. »

Avec du repos.
Reste à savoir s’il allait réellement le faire.
Se reposer.

Signe de tête à Callum et un pouce levé pour lui signaler que tout était bon, elle commence à ranger ses affaires dans sa valise, la pression tombant de ses épaules. Et fière tout de même, d’avoir réussis encore une fois un exploit. Sourire aux lèvres, elle sort du véhicule et aide Callum à transporter Duke à l’appartement afin qu’il puisse se remettre de ses émotions.

« Dis-lui de faire attention à son pansement. Il ne doit pas y toucher, ça risque de rendre la cicatrisation plus longue. Qu’il fasse attention quand il se lave aussi, qu’il épargne le plus possible cette zone. »

Instruction qu’elle donne à Callum parce que Duke n’a pas la tête à l’écouter.

« Qu’il revienne me voir dans un peu plus de deux semaines s’il peut, sinon je viendrais moi-même. Pour remplacer le pansement et voir où ça en est. »

C’est que là, elle a fait tout ce qu’elle a pu.
Si jamais ça dégénérait, ça serait entièrement sa faute.