précisions:

Venez, on refait le monde

De ces soirées passées ensemble, à discuter, vous regarder, rire et fomenter. Ces soirées vécues à rêver d’un monde meilleur, d’un monde plus libre. Quelque part où vous pourriez vous exprimer, où tout un chacun vous respecterait.
                         Un monde de vengeance et de torts réparés.

Caelus vous observe, une cigarette entre les lèvres. Assis sur le dossier d’un banc, ses yeux d’ambre qui passent de l’un à l’autre, calmement. Il ne vous le dit pas souvent, cet adolescent aux allures de prince, mais putain ce qu’il peut vous aimer.
Putain ce que vous l’aidez.

Tu prends la parole, Cosmo, et il te suit des yeux.
                Intrigué.
Vous stagnez, tu as raison de le souligner. Vous faites du surplace, tous les jours, à vous retrouver dans ce parc. Vous discutez, vous riez, mais en attendant, rien ne se fait. Ça le frustre, Caelus, encore plus que de voir des corps se trémousser sous ses yeux sans pouvoir assouvir sous prétexte de « fidélité ».
     Quoi que…

- Bien sûr, qu’il y a des nouvelles. La milice a encore envoyé des gamins du Sweet and Sour en taule, ce matin.

La voix rauque d’amertume, un tic de la langue avant de sourire en coin. Finalement, rien d’étonnant, n’est-ce pas ? Ce n’est que la routine sur Mars. Sa fumée s’enroule dans les airs, vole en direction du ciel. Distraitement, ses doigts qui trouvent les cheveux d’Urie avec lesquels il joue, tendre.

Puis tes mots, Cosmo.
Ces mots.
                   Ceux qu’il attendait, inconsciemment, depuis des années.

Il stoppe ses gestes, l’air mortellement sérieux. Il réfléchit, laisse ses méninges tourner à plein régime. Depuis son retour des laboratoires, il n’y a que ça pour lui. La vengeance. La vengeance. La vengeance. Tous les faire tomber.
                Et ce que tu viens de dire…

- C’est ça qu’il faut qu’on fasse.

Il se lève, écrase sa clope sous son pied. Sur son visage adolescent, vous pouvez déjà lire l’homme qu’il ne tardera pas à être. Rusé, manipulateur, séducteur, charismatique. Il sourit, englobe tout le parc, et même tout Mars avec ses bras.

- Putain les gars, c’est ça ! Vous voyez pas ? C’est à nous de le faire bouger, ce monde de merde. On n’est pas des putains d’assistés !

Ses poings qui se serrent.
        Souvenirs.
                     Réflexion.

- C’est comme dans une partie de capture l’étendard. La milice, le Staff, la base centrale… c’est ça qu’on vise. Et si on veut percuter… Faut qu’on attaque de plusieurs fronts à la fois. Vous suivez ?

Juste ce qu’il attendait.
C’est parfait.
Et avec vous, ça ne peut que marcher. Ca ne peut que fonctionner, pas vrai ?

Se diviser pour mieux régner.

Venez, on refait le monde

Ses yeux qui croisent Kokoro, une des voix de votre raison. Bien sûr que les choses sont à réfléchir, il est hors de question de se lancer sans un plan bien bâti. Caelus le sait, il est bien loin d’être un idiot, et vous vous accordez tous les deux sur la patience d’une réflexion bien construite.

Alors il hoche la tête, puis quand Edge prend la parole à son tour, ses sourcils qui se froncent doucement. Tous les calculs, déjà en train de défiler au cœur de ses pensées.
Les risques,
                les réussites potentielles,
                                                les statistiques.

- Un seul groupe, ce sera pas suffisant pour les déborder. Il faut que ça vienne de partout, vous voyez ? En revanche, je suis d’accord, c’est la milice qu’il faut viser en premier.

Il vous sent de plus en plus excités par l’idée. Et Caelus, ça lui fait augmenter le rythme cardiaque. Ça le fait déjà rêver, à voir Mars tomber entre vos mains, son père vengé.
Et lui, aussi.

Son regard tombe sur Urie, sur ta silhouette bien faite et tes idées démentielles. Il aime ça, tu sais ? Ton sourire tellement sûr de toi, ton courage, ton besoin d’avancer, encore et encore, même à la force de tes poings. Tu domines, Urie, et ça le fait vibrer.

       Tu le vois, dans ses yeux ?

Le bruit du briquet, ses yeux qui se posent sur Pheme. Sur toi, toi qui sembles les dominer de ta stature d’héritière, pourtant si similaire aux leurs qui semblent venir tout droit des enfers.
Tu n’es pas si différente,
                              il le sait.

Et tandis que tu parles, tandis que tu exposes, Caelus te regarde. Il observe ton visage de glace, celui déjà prémisse d’une déesse adversaire aux passions aussi dévorantes que les siennes. Il sourit, le coin de sa bouche relevé et le glissement de sa langue contre les lèvres bientôt adorées. Bien vite, cependant, ses pupilles sur vous autres.

Tous.

Cosmo reprend la parole. Il t’observe, il penche la tête de côté. Toi et ton flegme si habilement joué, toi qui sembles être celui qui rit et s’amuse quand derrière les barrières de ton sourire se cachent les mêmes démesures.
Tu poses le mot. Gang. Et Caelus inspire, se penche pour attraper la cigarette d’Urie dans un clin d’œil et un sourire.

- Chacun son gang. On se coordonne. D’un côté on entraîne les violents et laissés pour compte, de l’autre on rameute les gros bonnets, les charognes, les manipulateurs rusés, ceux qui rêvent de tout voir changer. Une profonde bouffée de nicotine qui le traverse, avant qu’il ne rende sa cigarette à Urie. Un de ses poings qui se serre. Ce sera long. Il nous faudra peut-être cinq, ou dix ans. Mais ça marchera. On les aura.

Sa mâchoire contractée sur les souvenirs d’un passé abhorré. Sur les laboratoires, sur cette blancheur immaculée. Sur les cris, les soupirs, les pleurs, les ombres de ces armes qui laissent sur la nuque des enfants la trace indélébile d’expériences perpétrées en secret.
Il la porte, Caelus. La longue cicatrice autour de sa gorge, les images d’un passé emportées par le cadavre de son père auquel il n’a jamais pu dire adieu.

Un léger rire, sorti de ses pensées par l’idée de noms innocents.

- Comme des noms de stars de dessins animés ? Ou de dessert, tout le monde aime les desserts.

Sa tête qu’il secoue, amusé.
Son regard sur Kokoro, puis Edge. Il est sûr que vous aurez des idées, vous dont les méninges comme les siens ne s’arrêtent jamais.
Puis il te regarde Pheme, la profondeur éphémère de ses pupilles avant qu’il ne choisisse de se rasseoir aux côtés de sa petite amie. Sa main qui trouve ton épaule pour te rapprocher un peu, Urie, puis qui remonte le long de ta peau jusqu’à ton crâne qu’il masse doucement. Ses lèvres proches de ton oreille pour murmurer :

- Tu serais parfaite, en cheffe de gang.

Un léger baiser sur la peau fine de ta nuque, attention dont tout le monde a l’habitude.
Attention, si malheureusement détournée par les formes et les regards de ceux qui savent attirer sa curiosité et ses envies beaucoup trop souvent mal placées.

Caelus sourit, puis reporte ses yeux sur vous autres. Tour à tour, comme pour observer les fruits d’un plan unique prendre racine. Et peu à peu, pousser pour arriver au lierre qui permettrait d’étouffer les dirigeants de ce monde décadent.

- On aura le monde à nos pieds. La voix rauque d’une excitation grandissante autant que d'un besoin dévorant. On sera invincibles.