Solar ne m'accompagne pas au bal. Il n'y vient même pas. Assis sur le trottoir d'une rue sale de Venus Ville, tu fixes le message de Ceres encore et encore. Solar Izar Brooks. Chef des Banana Breads. Petit énergumène sans charisme à la tête d'un gang potentiellement fragile. La stratégie aurait sûrement séduit Fiotte-d'or mais la vérité, Duke, c'est que tu n'as réfléchi à aucun plan. Tu te laisses porter par la haine grandissante mue d'une folie dévastatrice et imprévisible. Solar Brooks mourra ce soir, de tes poings, d'un couteau ou d'une arme à feu, quelle importance ?

Il crèvera et peut-être que c'est vers toi qu'elle se tournera pour le pleurer.
Il crèvera et tu auras finalement accompli quelque chose qui achètera peut-être une illusion de liberté.

Tes yeux dérivent vers l'heure. Huit heures du soir. Le bal a sûrement déjà commencé. Ne sois pas en retard. Je suis une femme impatiente. T'as le sourire qui s'étire et les tripes en looping. Tu l'imagines dans ton esprit malade danser au bras de son cavalier - peut-être penser à toi. Elle soupire, déçue, mais elle t'enverra pas de message. Elle a trop d'ego pour ça. Sans doute qu'elle regrettera finalement que Solar soit pas venu. Et putain putain putain. Qu'il aille se faire foutre lui aussi. Qu'ils aillent tous se faire foutre. Ces merdes de gangs, cette merde de planète. Tu les écraseras tous, ces fourmis déséquilibrées. Suffit d'une allumette et d'un bon coup de pied.

Faudrait que tu bouges, Duke.
Tu sors de ta poche un sachet en plastique, avales d'un coup plusieurs pilules multicolores. C'est dingue comme ça te fait plus d'effet (plus l'escompté) et si ça devrait t'apporter la paix et la légèreté, la colère continue de grouiller comme un parasite.

Solar Brooks. Dix heures du soir.
Depuis combien de temps tu te trouves dans sa rue, devant son immeuble ?
Solar Brooks. Dix heures quinze.
Depuis combien de temps tu te trouves devant sa porte ? Et comment t'es rentré ? Ah oui, t'as sonné. Tu t'es jeté sur lui à peine il a ouvert, ta main plaquée sur sa bouche, les ongles agrippés à sa peau. Tu l'as forcé à reculer - l'as cogné contre un mur. Tu le veux mort, mais il respire encore. Le sang a tapi les murs. Son corps gît au pied de son meuble d'entrée. Il a un trou dans le crâne, putain putain putain.

Ta main lâche la barre de métal, elle roule sur le sol. Tu refermes prudemment la porte d'entrée. Inspire, expire. Tu sors ton téléphone et appelles le premier numéro (le seul numéro) de ton répertoire.
Tu connais celui de Ceres Montgomery par coeur.

— « Cal ? Je t'envoie ma position. »

Ta voix tremble.

— « Hahaha... Ramène-toi. »

T'as du mal à t'exprimer, la scène qui se joue devant toi est confusante.

— « T'imagines pas le jackpot que je vais tirer. Le chef des Banana Breads, je vais me le faire. »

Et alors que les doigts de Solar Brooks bougent légèrement. (C'est ce que t'imagines ?)
Tu lui écrases violemment en hurlant.

— « PUTAIN. T'EN VEUX ENCORE SALE MERDE ? Haha ! Il me provoque ! »

Silence. Renniffle.

— « T'es là ? Callum ? »

Dix heures trente.

Tu te mets à hurler au téléphone, à rire nerveusement par intermittence. Il te dit qu'il arrive mais il ment. Il ment. Il raccroche alors que t'es en pleine crise et tu balances froidement le portable contre le mur. Le regard vitreux, tu baisses ton visage vers le corps de Solar. Alors c'est ça un chef de gang ? Tu l'as à peine effleuré (lui as enfoncé la barre de fer dans le crâne). C'est pathétique, c'était censé être ton grand moment, Duke. Mais tu ressens rien d'autre qu'une quiétude inquiétante. Tes émotions à ras bord, la colère ne tarde pas à déborder de nouveau.

Tu le traines par le pied jusqu'au salon, profites de son état d'inconscience pour l'attacher solidement avec une corde trouvée dans la cuisine. D'ailleurs, tous les tiroirs sont ouverts. Les couteaux parfaitement alignés sur le tapis entre vous et lui. Assis en tailleur sur le canapé, tu attends sans vraiment savoir quoi. Qu'il se réveille et te supplie ? Ça serait gênant. Qu'il appelle au secours ? Il te donnerait une raison de lui faire fermer sa gueule une bonne pour toutes. Non, tu attends qu'il te rejoigne.

Tu joues avec ton briquet, l'actionnes encore et encore jusqu'à te brûler le bout du pouce. La porte couine et tu ne réagis pas. Pas plus quand Callum se tient devant toi. Tu lui lâches froidement.

— « Tu sais qui c'est, hein ? »

Tu lui tends le briquet. Qu'il se démerde. Une fois débarrassé, tu te lèves lentement du canapé, contemples la scène et le corps. Tu fais craquer tes épaules et cries d'une voix rauque et enrayée.

— « C'EST SOLAR FUCKING BROOKS. »

Et là tu craques. Tu te marres. Ça n'a aucun putain de sens. Cet exploit n'en est même pas un, il ne s'est pas débattu.

— « J'ai pas de cicatrice de guerre. »

Comme si c'était tout ce qui importait. Tu te baisses pour ramasser un des couteaux. Le plus petit, définitivement le plus tranchant.

— « Je pourrais lui donner une leçon. »

Le silence flotte, glaçant.

— « Mais il va mourir, alors à quoi bon s'il ne la retient pas pour la prochaine fois ? »

Tu lui plantes dans l'épaule, lui tires un gémissement de douleur dans sa semi-conscience.
Tu exploses de joie, dans un soupire d'exaltation (de soulagement) presque désespéré, quand tu le regardes.

— « Je ne me suis jamais senti aussi bien ! »

Aussi mal.

T'aimes pas ça du tout. La manière dont il te parle, la manière dont il te calme. Ses doigts à ta mâchoire - et pendant un instant tu crois voir monsieur Hawkins qui te fait la leçon. Qu'est-ce que t'es pour lui en cet instant ? Un putain de gosse qui a vrillé et qu'il faut recentrer ? Tu glousses, amer. Tes lèvres se fendent d'un sourire cruel et tu répètes en fanfaronnant.

— « Tu me connais ? »

En d'autres circonstances, et si tu t'étais pas laissé submergé par la haine, ça t'aurait peut-être touché. Je te connais. Son audace est exceptionnelle ! Et tu suis du regard le viseur qui se pointe contre la tempe de Solar. Il est à deux doigts de te voler ton trophée et tu es incapable de penser à autre chose qu'à lui, toujours lui.

— « Tu me connais... »

Tu serres le manche du petit couteau, crispé, et exploses (enfin) d'une seconde vague de colère. Tout aussi irrationnelle que la première. Tu chopes son poignet et plaquer sa main contre l'accoudoir du canapé, approches la lame et enchaines les mouvements avec fluidité et mécanisme. Tu lui tranches le bout de son auriculaire au niveau de la troisième phalange. Sans sourciller, sans hésiter. Tu t'éloignes de lui immédiatement avec le morceau de doigt, le laissant alors appréhender la douleur qui ne devrait pas tarder à surgir. Dans la cuisine, tu le glisses dans un verre de glaçons tout juste sorti du frigo américain.

— « Je n'ai pas besoin que tu le tues pour moi. »

Tu ramasses la barre de métal qui git toujours entre l'entrée et le salon. Tu poses le verre sur la table basse, déplacée contre le mur. Le bout du doigt tranché bien préservé.
Et de toutes tes forces tu frappes contre le dos du rouquin pour que le corps s'affaisse sur le tapis. Son visage cogne contre les couteaux face à lui. Tu jurerais que ses vertèbres se sont brisées à l'intérieur.

— « C'est ÉNORME ! C'EST PUTAIN DE GRANDIOSE ! CALLUM ! On va le déplacer avant de le buter ! On leur laisse un souvenir derrière lui, qu'ils aient quelque chose à pleurer ou tu crois que ça serait malvenu ? »

Tu t'attendais à une réaction violente (certes) mais ça surprend toujours. Tu tombes lourdement contre le sol, te tiens la joue, le regard écarquillé qui fixe le vide en silence. Tu te frottes le visage, restes le corps immobile pendant plusieurs secondes pesantes, puis te relèves en soupirant bruyamment. Il va t'enculer qu'il dit - et s'il croit se permettre de te toucher encore, tu ne t'arrêteras pas à un seul doigt la prochaine fois. Tu râles, victimaire. Comme si c'était lui le problème depuis le début.

— « Ce que t'es susceptible. »

Grognes en te redressant. L'euphorie et le choc ont du mal à te faire tenir debout. Tes jambes flagellent et tu te raccroches au luminaire, y laisses des traces de sang.
Pendant que Callum s'affaire à éponger le saignement impressionnant de la plaie, tu te concentres sur le presque cadavre de Solar. Ça t'emmerde de devoir être raisonnable, tu dois taire les élans meurtriers qui t'étreignent jusque dans tes tripes.

— « PUTAIN DE LOI MARTIENNE DE MERDE ! QUEL DIEU S'EST DIT QU'IL ALLAIT REPRENDRE LES CADAVRES POUR ... Pour... Pour nous les rendre juste après. AVEC UN DÉLAI EN PLUS. »

Tu souffles, exaspérée. Fermes les yeux et penses à pourquoi tu fais tout ça. Pourquoi tu fais tout ça ? Sans émotion, tu ramasses un torchon, le plies pour le coincer entre les lèvres de Solar. Étouffes à l'avance des geignements plaintifs et potentiels hurlements stridents.

— « Je t'avais parlé de cette femme, hein ? »

C'est balancé comme une anecdote, alors que tu lui sectionnes l'index et le majeur de la main droite.
Les petits morceaux de chair se confondent dans le tapis.
Le corps convulse, et paupières frémissent.

— « Ceres Montgomery. »

Tu louches sur Callum, guettes ses réactions d'un instinct malsain et possessif. Tu as l'impression qu'il se trame quelque chose.

— « Je te raconte pas comment elle va me tomber dans les bras, après ça... »

Tu siffles. Tranches l'oreille. C'est pas toi, c'est lui qui l'a suggéré. T'es pas suffisamment concentré pour avoir tes propres idées. Non, c'est son visage larmoyant qui se greffe dans tes pensées.

— « Pas dans les tiens, n'est-ce pas ? »

Tu penches la tête et t'alarmes. Tu t'éloignes et ramasses les couteaux pour les refoutre vulgairement dans le tiroir. Passes devant lui pour lui ouvrir la porte.

— « On s'arrache Quinn Bee. Manquerait plus qu'il claque sur le chemin. »

Dans les escaliers, tu trottines et t'allumes une clope. Lui ouvres la porte de l'immeuble d'un coup de pied et cherches la moto du regard. Tu regardes ton téléphone (ramassé un peu plus tôt) et constates que l'écran s'est fissuré. Pas de messages, pas d'appels. Et le sourire qui illuminait son visage jadis furieux s'éteint, ne laissant flotter qu'un regard virulent de haine.

Pendant qu'il installe les restes du chef des Banana sur la bécane, tu réfléchis encore à ce qu'il t'a dit un peu plus tôt dans l'appartement. Tu n'as pas de plan Duke, tu n'en as jamais vraiment eu. Tu vaques à tes occupations, cèdes à des pulsions. Et la vie n'en est que plus belle sous ce prisme-là. Ceres est ton obsession, elle t'appelle et tu y réponds. Ils sont tous bêtes de croire qu'une femme comme ça leur sera loyale. Les mantes religieuses ne sont fidèles qu'à leur propre survie. Si un diamant ne peut l'acheter, si la peur ne peut la soumettre, alors tu couperas toutes les têtes bien pensantes de ceux qui la font se sentir en sécurité.

— « Je ne sais pas si je supporterai qu'il s'interpose entre toi et moi. »

Tu portes une main à ton coeur, mimes une moue peinée, surjouée. Tu grimpes à l'arrière, presses le corps meurtri de Solar entre toi et lui. Et alors que le moteur gronde, tu te cales un peu plus contre le dos de ta proie. Épouses la courbure de ses cotes brisées, niches ton nez dans son cou ensanglanté et murmures.

— « Je suis désolé, love, t'étais juste dans le chemin. »

((T'es pas désolé.))
Et tu jures qu'il t'a entendu, car malgré le casque tu es sûr d'avoir capté des gémissements apeurés malgré son bâillon. Tu l'as peut-être - sans doute - fantasmé avec le reste. Quand tes yeux se sont fermés, tu l'as imaginé te remercier.


La moto se gare devant un vieux bâtiment désaffecté, en plein dans la zone de votre QG. Tu descends et le laisses porter le corps, gardes tes mains innocentes dans ton dos. Les restes de Solar Brooks gisent désormais sur un sol sale et humide, loin de chez lui. Tu t'occupes de fermer la prote du hangar et te baisses à croupi pour enlever le casque. La sueur et le sang séché ont collé ses cheveux jadis roux à son front. Il est toujours inconscient mais ses narines vibrent en rythme avec son pouls.
Tu lèves les bras à l'intention de Callum, victorieux.

— « On a réussi ! »

Comme si c'était l'heure de célébrer.
Tu te redresses et t'avances vers lui, tapotes sa joue, te hisses pour y déposer un baiser glacé. Tu susurres, sous le joug d'une excitation naissante.

— « Maintenant tu vas me laisser m'amuser pas vrai ? »

Hoches le menton, lui voles son arme à la ceinture. Tu sais pas ce que t'as fait de la tienne. Tu coinces le pistolet dans la pliure de ton pantalon, dans ton dos. Sans préavis, tu assènes un coup de pied violent à Solar au niveau de sa mâchoire, pour la déboiter. Le roues de coups sans trembler sous les craquements des os, les couinements de la chair qui cède sous la pression de ta semelle.
Il ne reste presque plus rien, plus rien qui fasse penser à un être humain. Juste les débris d'une charogne à l'agonie.

Tu escalades l'un des bidons pour te mettre en hauteur. Braques l'arme de Callum sur celui-ci.

— « Maintenant on est dans la merde, tous les deux. Tu garderas ça pour toi. »

Alors ça sera quoi Callum, ami ou ennemi ?

Tu l'as pas attendu pour le prendre, ton pied. Tu l'as massacré sans honneur et sans respect. Parce que tu n'en as aucun des deux Duke. Tu abaisses l'arme lentement, quand il te presse de tirer, quand il t'ordonne de le tuer ! Tu exaltes, fixes d'une vision flouée le corps décharnée d'un Solar déjà mourant. L'achever serait salvateur, une once de pitié que tu ne pensais posséder en ton sein.

BUTE LE PUTAIN.
La voix de Callum résonne dans l'acier galvanisé du hangar. Tu presses la détente et le coup part. La balle qui se loge dans sa poitrine, éteint immédiatement le dernier semblant de souffle qui s'échappait sa gorge obstruée.

Tu respires bruyamment, le souffle court. Les yeux fous remontent lentement vers ton coéquipier, sur qui tu braques le flingue de nouveau. Tu étires un sourire auquel tu sais qu'il ne saura résister, appuies d'un doigt moite la gâchette qui s'enclenche sur le chien. Mais rien, si ce n'est un cliquetis. Tu constates que les réserves sont vides. Cela n'enlève en rien tes intentions. Tu te retrouves con, sur le moment.

— « Il n'y avait qu'une seule balle ? »

Tu le regardes sans comprendre, lâches le flingue qui s'échoue sur le cadavre et lèves les mains.

— « Hahaha... Oof. On l'a échappé belle, hein ? »

T’es vraiment la dernière des putes. Tu hausses les épaules, coupable. Tu peux pas vraiment lui donner tort sur ce coup-là. Mais quand il sort un flingue de sa chemise tu te rends compte à quel point c'est vrai - c'est toi qui t'es fait baiser. Putain. Tu essaies de désamorcer la situation avec des grimaces et des singeries.

— « Woh woh woh ! C'est dangereux de jouer avec ça Quinn ! Tu voudrais pas causer d'accident ! »

Tes yeux s'éclairent d'une lueur malveillante. T'as presque l'air suppliant, mais le coup part. Tu mets quelques secondes à réaliser qu'il a visé ton oreille ce fumier. Tu restes stoïque et le second coup part. La douleur résonne jusque dans le fond de ton crâne, le sang coule et se colle à tes cheveux. Tu portes tes mains à tes blessures en hurlant.

— « MAIS T'ES COMPLÈTEMENT MALADE PUTAIN ?! »

Tu te laisses tomber sur le sol, dramatique. T'as des putain de trous. La déflagration causé par le passage de la balle t'as enlevé des points d'audition. T'es certain. Tu l'entends plus très bien. Tu continues de hurler comme un dératé, roules au sol jusqu'à t'échouer à ses pieds. Tes mains quittent la plaie pour se plaquer en arrière. Tu souffles, épuisé.

— « J'aime pas trop l'idée. »

Tu bats des cils. Le sang continue de couler et se répand maintenant sur le béton. Se mélange à celui de Solar. Tu te pinces les lèvres et déglutis.

— « Pitié pitié pitié Quinn je suis trop jeune pour mourir. »

Sans prévenir tu t'agrippes à ses jambes et tires pour lui faire perdre l'équilibre. Tu l'entends tomber lourdement à tes côtés, l'accompagnes dans sa chute alors que t'as toujours un bras coincé autour de sa cuisse. Tu bascules la tête sur son torse.

— « Il t'en reste encore une pour m'achever c'est ça ? »

Tu sens le canon du flingue se coller à ta tempe. Tu rouvres les yeux et fixes le vide, la mine surprise (mais pas vraiment effrayée). Mourir ne te fait pas peur Duke, mais ça pourrait t'énerver de partir à un moment où tu l'aurais pas pleinement décidé. Et ce soir n'est pas le soir. Ce n'est pas ici ni maintenant que tu veux succomber face à violence. Tu en es le roi, le juge suprême et le bourreau sacré.

— « Je n'ai pas d'avis si ce n'est celui de protester avec véhémence. »

Tu ne réagis pas plus que ça en sentant ses doigts dans tes cheveux. C'est un piège, il se fait doux avant de presser la détente - tu ne feras rien pour l'en empêcher (le massacreras dès que Dieu t'aura repêché).
Quand il t'attire à lui, quand il capture tes lèvres pour les mordre et t'embrasser, tu écarquilles les yeux sans te débattre. N'as pas le temps de réagir qu'il s'enfonce l'arme dans le gosier. Ça n'a pas de sens mais ça te plait. Tu t'attends, hébété, à ce que sa cervelle explose et tapisse le sol déjà bien tâché. Mais rien, le même subterfuge que tu lui as joué ! Aucune balle pour venir le chercher.

— « Espèce de con. »

Tu lui voles l'arme des mains pour la jeter plus loin. Lui assènes une gifle sèche (mais pas douloureuse) pour le réveiller de son délire. Lui tends la main pour l'aider à se relever.

— « Y'a que moi qui ait le droit de t'achever, t'as compris ?! »

Tu lui donnes un coup de coude dans le torse pour le déstabiliser, grognes pour expier ta frustration. Tu te serais retrouvé bien con avec deux cadavres sous le bras, un seul à livrer au staff.

— « Solar Brooks va disparaitre. Demain ils viendront le cueillir à son réveil. Ils le tortureront et feront leurs petites expériences sur lui. T'en penses quoi ? »

Moment de flottement, mais alors qu'il va pour répondre, tu lui coupes la parole en levant une main.

— « Je pourrais le faire moi-même. Mais qu'est-ce que je pourrais en tirer ? »

Fronces les sourcils.

— « On se fait chier dans ce trou à rats. ON S'EMMERDE ! Je dois trouver quelque chose de palpitant à faire pour m'occuper. Je pourrais assassiner Fyodor et prendre sa place. Je pourrais obéir aux ordres et faire disparaitre Pheme Willis pour de bon. Je pourrais aussi me faire choper et retourner sur Terre. T'as une idée Quinn ? »