Il te déteste de le rendre comme ça, mais il s'en satisfait pleinement. Il te veut pour toi seulement mais il la désire aussi. Toutes ces facilités d'interprétation ont disparu... Tu le regardes, les yeux vides et flous. Il ne te reste que la haine à laquelle t'accrocher, parce que c'est le sentiment le plus pur qu'il soit, le plus facile à comprendre et à écouter.

— « Alors quoi ? Ne me dis pas que tu m'en veux encore pour ça ! On avait dit sans rancune. »

Tu avais dit, et il s'était aligné.
Parce que c'est toujours comme ça que ça marche. Tu l'écrases et il te dit merci, fuis-moi je te suis.

— « Tu es très agaçant. Et tu sais ce que je fais subir aux gens qui m'énervent. »

Il vole tes lèvres, tu restes inconscient - presque subjugué. Mais tu ne réponds pas tout de suite à son baiser, seulement quand il éloigne sa bouche de la tienne, elle cherche à la rattraper.

— « Je voulais tester ta loyauté. »

Ton air s'assombrit.

— « Et je ne suis pas content. Pas du tout. »

Même si tu l'as délibérément provoqué, tu n'attendais plus sa colère. Elle te tombe sur le coin de la gueule et tu dois bien l'accueillir à bras ouverts. Sa fureur est délicieuse, elle est ce gâteau de trop qui te frôler l'indigestion et pourtant ! Pourtant tu te régales ! Passes ta langue sur ta bouche pour l'humidifier, le traques du regard pour ne pas le lâcher.

— « Haha Callum ! Tu es hilarant tu le sais ça ? »

Il t'envoie se faire foutre et frappe contre le mur. Tu tressailles légèrement à l'impact mais ne recules pas pour autant. Pas le temps de toute manière, vu que Callum se paie le luxe de te tirer les cheveux. Tu te fais plus grand que tu ne l'es pour le toiser de haut. Dommage que tes quelques centimètres gagnés sur la pointe des pieds n'arrivent pas à égaler sa stature de géant.

— « Hm... »

Tu rages un instant avant de soupirer par le nez. Tu expulses ta frustration comme tu le peux. Il a peut-être raison Callum... Il a toujours obéis au doigt et à l'oeil. Il t'a suffit de le siffler pour qu'il vienne à tes pieds.

— « Tu marques peut-être un point. »

Tu chopes son bras, passes ton corps en dessous pour lui faire une clé de bras et le plaquer brusquement face contre le mur. Tu n'as pas beaucoup de force Duke - il lui suffirait de se débattre un minimum pour se dégager. Mais c'est pour ça que tu sors l'arme tout juste dérobée au garde du club pour la pointer dans son dos.

— « C'est vrai que tu as été parfait. Tu sais ce qu'on se dit ? Un partout maintenant, on repart de zéro. On oublie tout d'accord ? »

Tu te colles à lui pour qu'il te ressente, le viseur de l'arme toujours écrasé entre ses omoplates. Tu pourrais pas jauger ce qui est le plus dur.

— « Est-ce que tu sens ? A quel point je te préfère. »

Chaotique.
Tu diras ce qu'il faut pour le garder près de toi.

— « C'est quoi le soucis ? Elle l'a fait parce que t'en es incapable. »

Tu les rendras fous. Tous autant qu'ils sont. Tu les damneras comme un gourou, tu les forceras à ployer le genou. Qu'il cède ou tu lui exploses la cervelle ! Le viseur désormais à l'arrière de sa tête, tu as le corps entier plaqué contre le sien. Mordilles son épaule en ricanant comme un vaurien.

— « J'ai un dernier caprice. »

Le dernier avant le début d'une nouvelle série.

— « Allez cède, chacal. »

Murmure.

— « Dis qui est le Roi de Venus Ville. »

T’as vraiment une passion pour me niquer dans le dos. T'as le sourire qui s'élargit, conquérant et victorieux. Tu appuies un peu plus le canon contre sa peau, le doigt qui presse la détente. Tu adores ce que tu vois, tu adores ce que tu ressens. La situation lui échappe autant qu'elle devient hors de contrôle (même pour toi).

— « Et pourtant tu refuses encore que je te nique dans le dos, Callum. Tu connais pas les vrais plaisirs mais je te pardonne. »

Tu roucoules à son oreille, te colles à lui. Tu déplaces le viseur de ton flingue à l'arrière de son crâne pour te permettre d'épouser lascivement la cambrure de son dos.
Et tu attends Duke, qu'il réponde à ta question.
Qu'il cède et qu'il reconnaisse - qui est le roi de venus ville ?

T O I.
Tu écarquilles les yeux, enfouis ta tête contre le tissu de sa veste. Tu ricanes comme un fou, t'étouffes à moitié dans tes spasmes nerveux. C'est bon, putain, c'est bon.

— « Bon garçon... »

Tu lèves l'arme vers le ciel et tires deux balles avant que la réserve ne se bloque. Souffles sur une de tes mèches pour la faire s'envoler vers l'arrière et glisses ta main sur son ventre.

— « Tu vois quand tu veux. »

Et tu oublies le monde extérieur - pendant un instant il n'y a que vous deux.