[Romeo - Trame - Habitation]
Il avait une mauvaise intuition. Un très mauvais feeling. Une étrange sensation depuis le dernier passage de Blanche. Elle avait évoqué un certain Roméo. Honnêtement, il aurait pu faire le rapprochement avant. Seul, sans qu’elle l’évoque. Mais pour être totalement franc. C’est à peine s’il retenait le nom des membres de son « gang ». Au-delà de ses cibles, il ne prenait pas la peine de garder leur nom en mémoire. S’il devait faire un effort pour se souvenir de toute la plèbe à chaque fois, il ne s’en sortirait pas.

Pourtant. Maintenant qu’il avait pris le temps d’y accorder un soupçon d’attention. Le nom de Roméo avec le nom Cooper ne lui était pas étranger. Persuadé que l’un des sous-capitaines de ce gang d’animaux avait le même nom. Cette nouvelle était une trop grosse coïncidence.

N’étant pas patient par nature, Ace avait pris la sage décision de le confronter directement. En espérant qu’il ne soit pas comme son autre frère. S’ils étaient réellement de la même famille. Mais Venus Ville n’était pas aussi vaste que sa terre natale.

Le bon côté de la chose, il était plus simple à trouver que Cecil. Toujours enfermé dans sa salle de sport. Frappant un sac avec un regard beauvin. Elle n’avait donc pas un seul frère normal ? Un soupire avant de rentrer dans la salle, déjà las à l’idée d’avoir une réelle discussion avec ce dernier. Mais poussé par une curiosité mal placée, il s’immisça dans sa vie.

Je ne suis pas là pour mon travail.

Pas cette fois. Cette fois, c'était purement personnel.

Il s’installa sur un banc présent dans la salle, se mettant à l’aise. Croisant les jambes et s’étirant de tout son long. Déjà en terrain conquis.

L’idée n’était pas de le mettre en rogne. Hélas, même lui n’avait aucune idée de la réaction qu’il pourrait bien avoir. D’autant plus qu’il n’avait guère l’intention de prendre des pincettes. Perdre du temps en tournant autour du pot lui était insupportable.

Hey Cooper. T’as pas une sœur par hasard ?

Il avait une multitude de qualités à lui donner, à lui présenter. Cependant, pour le moment, autant rester simple. Il les lui donnerait s’il avait besoin de plus de détails.

Dans la ville bien sûr.


Il précisait au cas où. Pour qu’il saisisse bien la situation. Pour qu’il n’y ait pas de doute. Pas d’erreur.

Tout en espérant qu’il ne soit pas aussi antipathique que l’autre frère. Un poil moins d’animosité si possible.

[Romeo - Trame - Habitation]
Il était pas du genre à donner dans la finesse. Un peu comme l’autre cabot d’Enif. A croire qu’être un animal était l’un des premiers critères de recrutement dans ce gang. Il roule des yeux en l’entendant prendre son rôle au sérieux. Se retenant de lui dire de se calmer. Il était sous-capitaine, pas plus. Il avait déjà du mal à retenir son prénom en temps normal. Si ce n’était pour elle.

Ouais ouais, comme tu veux Monsieur sous-capitaine.

Il fait de son mieux pour ne pas trop en faire. Pour éviter d’être trop dans la provocation. Mais chasser le naturel, il revient au galop. C’était plus fort que lui, c’était instinctif, quelque chose qu’il ne contrôlait pas. Tout comme avec Cecil, plus la personne avait autant de fierté que lui, plus il s’amusait à les titiller.

Quoi qu’il en soit, il avait déjà sa réponse. Il avait trouvé le maillon manquant. Ou faible. Aller savoir. Les histoires de famille étaient loin d’être une passion.

Merci. Je m’en doutais mais je voulais vérifier.

Il se tient debout, devant lui. Avait raccourci la distance. Mais Ace en avait eu assez. Il n’était venu que pour cette simple question. Il n’était venu que pour elle. Pour retrouver son frère à sa place. Elle ne lui avait rien demandé, mais il était prêt à tout lui donner. Sans même qu’elle en formule le vœu.

T’inquiète à l’occasion on en discutera, Roméo, Monsieur sous-capitaine.

Il lui offre son plus beau sourire. L’air de dire qu’il n’aurait probablement plus le temps ni l’envie de le recroiser. Mais au moins, il venait de faire la première bonne action de sa vie. Du moins, à ses yeux. Le reste n’était qu’un détail.

Pour la réunion de famille touchante il faudra voir directement avec Blanche. Lui voulait simplement être sûr de ce qu’il allait lui rapporter. Et maintenant qu’il en avait la certitude. Il n’avait plus grand-chose à lui dire.

Il se releva, comme si de rien était, prêt à quitter la pièce. Prêt à partir la rejoindre. Celle qui manquait déjà énormément. Par son absence. Par son simple souvenir.

[Romeo - Trame - Habitation]
Il savait que ça allait arriver. C’était sûr. C’était certain même. Pourtant, il avait tenté, dans un malentendu il aurait très bien pu quitter cet endroit, pour ne plus jamais y remettre les pieds. Dans une autre vie probablement. Pas cette fois, hélas, Roméo, ne semblait pas disposé à le laisser partir.

Le fait qu’il l’attire violement à lui était un début de piste. Une sorte d’indice laissait derrière par le caractère très patient et réservé de son interlocuteur. Il roule des yeux, laissant l’armoire à glace faire.

Jusqu’à le conduire dans son appartement. Sa propre maison. Soupir, et dire qu’il ne pensait pas que cet endroit pouvait être pire. Comme quoi, les Cooper ne cessaient jamais de le surprendre. Surtout en mal, surtout les hommes de la famille. Il ne s’attendait pas à grand-chose de base mais il était tout de même déçu.

Il cache à peine un bâillement en atterrissant sur le canapé. Tandis que Roméo bloque la porte de son corps. C’était trop, même pour lui. Il avait la mauvaise sensation de tourner un film de seconde zone. De série Z. Le genre de film cliché à bas budget qui balance tout sur la mise en scène. Quitte à tomber dans le ridicule. Sa vie en ce moment du coup.

Il était impassible jusqu’à ce que son clébard vienne poser sa tête sur son genou. Bavant au passage sur son pantalon. Qui valait sûrement dix fois plus cher que cet appartement de merde. Il ne dissimule pas son mépris en observant la créature. Stupide et sale. Une vraie CG en devenir.

Il lève les yeux vers Roméo, en essayant tant bien que mal de faire abstraction de l’autre. Du détail. De la gêne qui s’était installé près de lui.

Pour le coup là j’ai vraiment plus aucuns doutes.

Il garde son sourire, sa marque de fabrique. Sa signature.

Et tu veux savoir quoi ?

Comment il l’avait rencontré ? Il se doutait bien que lui dire que sa sœur était une pute de luxe n’était pas la meilleure des approches. A éviter pour le moment. Dans le pire des cas, elle pourra bien lui en parler d’elle-même, de ce léger détail. D’un autre côté, commencer par dire qu’elle était sa reine, la femme de toute une vie, était également un peu exagéré. Ou du moins aux yeux de son frère. Pas pour lui.

Je la connais très bien. Et si tu veux tout savoir, maintenant avec toi ça fait toute la famille de croisé !

Que de bons souvenirs. Le passage à l’hôpital et dans l’entrepôt désaffecté. Vraiment les meilleures réunions de famille. Il y avait tout, le frère et la sœur, le mec attaché à une chaise, les regards noirs de Cecil empreins de jalousie. Non vraiment, il ne manquait plus que la chienne de Roméo et ils avaient la totale.

Non, vraiment. Roméo. Il va falloir être plus clair si tu veux des réponses.

Il n’était pas contre lui dire un ou deux détails sur sa soeur. Du moment qu’il ne l’oblige pas à rentrer trop profondément dans les détails. Ou la situation risque de vite devenir gênante.

[Romeo - Trame - Habitation]
Il l’écoute à peine lorsqu’il parle de la chienne. Non pas qu’il l’ignore. Il en a tout simplement rien à foutre. Honnêtement les animaux ne l’intéressent pas le moins du monde. Sauf ceux du genre humain, eux pour le coup, ont bien souvent des comportements fascinants. Cette fois encore il était tombé sur un fameux spécimen.

Il le regarde donc allumer sa clope en silence. L’air s’embrume et fait ressurgir en toi cette vielle addiction.

T’en as pas une à me filer ?

Le culot. Sans vergogne, il lui réclame sa dose. N’étant pas du genre à se retenir de base. Il s’abandonnait à chaque addiction sans limite. Jusqu’à l’écœurement. Et Blanche était la seule qui ne l’avait jamais lassé. Dont il ne pouvait plus se passer. Dont l’absence se faisait sentir à chaque instant.

T’inquiète pas pour moi, les femmes à fort caractère, je commence à connaître.

Pour le coup, il avait probablement rencontré celle avec le plus de caractère sur toute cette planète. Probablement même dans l’univers tout entier.

Il se place face à lui. Tout de suite, ça devient plus sérieux.

D’après toi ?

Le doux sarcasme. Comme il faisait plaisir à l’égo. Alors même que sa question n’était que rhétorique, tu ne pouvais pas rester muet sans rien dire. Obligé d’ouvrir sa grande gueule. Obligé de la ramener.

Je suis sorti de l’hosto quelques jours après. T’en penses quoi, ça compte ?

Il le disait de façon si détendue, si calme, si souriante. Qu’on pourrait croire que rien ne l’atteint. Qu’il semble imperturbable. A l’image d’un pote qui raconte un bon souvenir dans un bar. Il venait de lui lâcher cette information comme si de rien était.

I faut avouer que la coïncidence est surprenante. Maintenant qu’ils en parlaient. Le timing était certain. Même s’il ne pensait pas Cecil capable d’un tel acte. Il était trop lâche, comme son corps fragile le laissait présager. Pour bégayer et faire le grand frère modèle face à Blanche, il est présent. Pour passer à l’action il ne reste plus grand monde par contre.

Je me disais bien qu’il puait le seum. A me lancer des regards noirs en coin, dans le dos de Blanche. J’adore le voir aussi jaloux.

C’était l’un des petits plaisirs simples de sa vie. Le savoir bouffé par la jalousie. Parfois il imaginait son regard haineux, le voyant faire les cents pas sous son appartement. Dans l’espoir que Blanche quitte son étreinte.

C’était peine perdue.

Son ennemi ? J’en sais rien. Il le montre pas assez devant Blanche pour que ce soit clair. Mais je vois bien qu’il est incapable de me saquer.

Il hausse les épaules. Savoir que Cecil ne l’aimait pas était tout en bas de sa liste de problèmes.

Et toi, t’es du genre jaloux ou pas ?

Il le dévisage avec un léger rictus. Penchant la tête sur le côté.

Quoi qu’il réponde.

C’était déjà trop tard.

Blanche était à lui et à personne d’autre.

[Romeo - Trame - Habitation]
Il se laisse tomber sur le canapé, s’étalant totalement. En jetant sa tête en arrière. Il lâche un long soupir. Vraiment, il était trop bon. Trop bon acteur. Trop doué pour tromper les autres. En voyant à quel point Romeo le sous-estimait. Il en avait la certitude.

Alors oui, il avait déjà manqué de mourir une fois. Cet évènement ne faisait plus partie de sa mémoire pourtant. Cet échec n’était en réalité qu’une autre preuve de sa supériorité. Une façon détournée de flatter son égo. Comme si la mort elle-même ne pouvait mettre fin à cette folie orgueilleuse.

Si tu le dis.

C’est à peine s’il le prenait au sérieux. A peine s’il prenait le temps de l’écouter proférer ses menaces.

Il peut essayer de me tuer si jamais il en a envie. Il ne pourra pas la convaincre.

Il lui avait déjà dit. Il lui avait très clairement exprimé sa pensée. Elle ne s’échappera jamais. Il ne la laissera jamais partir. Que ce soit pour un frère ou l’autre. Elle était à lui, tout entière, sans concession. Et si ce tas de muscle nostalgiques pouvaient l’aider à tenir l’autre fanatique en place. Alors autant profiter de cette amicale discussion.

Il leva la main, sans se redresser, attrapant le paquet au vol. Sans attendre, il s’alluma une cigarette qu’il porta tout de suite à ses lèvres. Tirant une latte en l’air, la tête baissée en arrière.  

Voilà, tu vois quand tu veux. Si t’avais commencé par une question aussi précise on aurait pas perdu autant de temps.

T’éclates de rire. Seul à voir un point d’humour dans cette situation. A croire que rien n’aurait pu être plus hilarant à tes yeux. Qu’un tel aveu, qu’une telle pique de curiosité. Il voulait savoir. Il avait besoin de savoir. Non pas pour se rassurer. Il n’était pas assez bête pour penser le contraire. Mais il voulait probablement l’écouter de sa propre bouche. L’entendre dire à haute voix.

« Oui je tringle ta sœur tous les soirs »

L’ironie de cette phrase qui faisait le tour de son esprit l’empêchait de garder son sérieux. Heureusement pour Romeo, il n’était pas direct et encore moins honnête. Pas assez bête pour lui dire la chose franchement, c’était pourtant le moyen rêver d’en dire plus que nécessaire. Pour qu’il puisse comprendre. Pour qu’il puisse saisir à quel point. Il était son putain de sauveur.

On se voit régulièrement. Pour être honnête. Elle est plus qu’importante à mes yeux. Il ne pouvait pas se passer d’elle.  Mais si ça peut te rassurer, j’ai fait en sorte qu’elle arrête son ancienne activité. Je l’ai sorti de la prostitution. Pour qu’elle soit exclusive. Qu’elle ne lui appartienne qu’à lui.

Il redresse sa tête, lui faisant face. Attendant patiemment les louanges et les remerciements de son frère. Comme s’il était un héros. Sauveur de la veuve et l’orphelin. Alors qu’il était à peine capable de se sauver lui-même.

D’autres questions ? Romeo.

Toujours le même sourire. Le même regard. Le même air satisfait.

[Romeo - Trame - Habitation]
Il a l’air contrarié. Probablement par son comportement. Tu avais été bien trop naturel après tout. Mais le bien être des autres n’avaient jamais été une réelle préoccupation dans ta vie. Il pouvait donc être aussi nerveux qu’il le voulait. Ace ne changera pas d’un iota. Au contraire, Roméo ferait bien de s’habituer immédiatement à cette situation, qu’il n’allait faire qu’empirer à partir de cet instant. Encore et toujours. Frôlant sans cesse les limites du supportable. Flirtant avec les interdits. Se jouant de tout tabou, de toutes règles préétablies.

Oops, désolé. Je voulais pas te froisser. Je savais pas que t’appréciais ton frère.

Rageant. Exploitant chaque faille, chaque faiblesse. Avant de s’y incruster, rongeant petit à petit votre patience. Jusqu’à ce qu’il n’en reste rien. Jusqu’à ce qu’elle disparaisse à jamais. Il était telle une tumeur se développant inévitablement dans votre vie. Incapable de la soigner, incapable de s’en débarrasser. Elle venait pourrir toute votre existence. Jusqu’à ce que la mort vous sépare. Jusqu’à ce qu’elle vous libère.

Devine. Cecil me gêne. Beaucoup. S’il suffisait de le dégager pour s’en débarrasser, ce serait fait depuis longtemps.

Et il n’aurait probablement même pas eu besoin de cette rencontre. S’évitant un second frère Cooper sur le dos. D’ailleurs il espérait sincèrement qu’il soit le dernier. Sa patience avait également des limites. Il n’était pas prêt à supporter un troisième frère. Pas aussi calmement. Pas sans perdre le peu de sang froid qu’il avait encore en lui.

Mais tu l’as dit toi-même. C’est pas si simple. Je veux pas la blesser.

Pas trop. Pas au point de la froisser. Pas au point de la perdre. Alors il fallait bien faire des concessions. Se faire violence. Tout ça pour supporter ce maudit animal et son maître trop sanguin. Un plaisir qu’il avait du mal à dissimuler sur ses lèvres.

Il le suit du regard en restant muet. Ecoutant sa demande avec une nouvelle pointe d’amusement.

Et ? Je suis pas ta daronne. Tu veux mon autorisation ?

Il rigole sans gêne. Il rigole jusqu’à ce qu’il lui attrape sa clope. Là. Il perd son sourire. Il voulait la jouer comme ça. Pas de problème.

Ace se redresse. Faisant face à Roméo.

Ecoute. Je savais déjà que tu m’appréciais pas avant de venir. Mais maintenant, tu peux encore moins m’éclater la gueule. Et tu sais pourquoi ? Parce que je suis ta seule porte d’entrée pour capter ta sœur.

Il le toise, un sourire mauvais sur les lèvres. Il ne faisait plus semblant, plus maintenant.

T’es aussi malin que moi. Si tu l’as pas revu depuis tout ce temps. C’est forcément parce que tu peux pas te pointer comme une fleur chez les PIC et risquer de tomber sur Cecil.

Il s’enfonce dans son petit jeu. Il n’avait plus de limite. Plus de gêne. Sans vergogne. Sans rien.

Alors voilà ce qu’on va faire toi et moi. T’arrêtes de me prendre de haut et moi j’essaye de faire un effort. Deal ?

Il soupire, jouer la comédie même en dehors du travail, c’était fatiguant. Le fait qu’il puisse se lâcher, être tout simplement plus naturel, ça lui faisait un bien fou.

A moins que tu préfères faire comme Cecil et m’envoyer à l’hosto tout de suite.

C’était sûrement de famille après tout.

Si tu fais ça…

Il se penche légèrement en avant, plaçant son visage juste en face du sien, avant de lui murmurer d’une voix douce :

Bon courage pour la retrouver.

Il avait accepté beaucoup de chose dernièrement pour Blanche. Mais même lui avait ses limites. A force de se foutre de sa gueule. Il risque bien de se foutre de celle des autres.

[Romeo - Trame - Habitation]
Il t’écoute en silence. Sans rien dire. Sans un mot. C’est qu’il est bien élevé pour une brute qui pense en général avec ses poings. T’en serais presque surpris après avoir croisé la route de Cecil. Qui lui, n’est pas du genre à laisser parler les autres sans rien dire. Ils sont vraiment de la même famille ? t’as un doute.

Mais tu doutes pas longtemps. A peine terminé qu’un violent choc vient percuter ton visage. Son coup de tête te fait tomber en arrière sur le canapé. Que tu venais de quitter. Tu t’écroules le nez en sang. Avant de rire.

Ouais, t’es bien un vrai Cooper.

Avec autant de problèmes que Cecil. Avec autant de problèmes qui lui. Il n’y avait pas à dire, il les comprenait autant qu’il avait du mal à les supporter. Ce paradoxe était fascinant à ses yeux. Peut-être qu’il irait discuter un jour avec Cecil pour voir quel genre de personne il est ? En dehors du gamin qui se fait racketter son goûter à la cour de récréation.

Je pense pas que Cecil sera heureux si je débarque encore là-bas. Surtout si c’est un certain Roméo qui m’envoie à l’hosto.

Il reprend sa clope avant de retirer dessus sans même prendre la peine de se redresser. Maintenant que leur malentendu n’existait plus, il pouvait se détendre.

La seule qui a le droit de ma faire la bise chez les Cooper c’est Blanche. Donc t’embêtes pas.

T’arrives pas effacer ton putain de sourire. Ce sourire insupportable qui te colle à la peau. Qui te définit entièrement. Toi et tout ton être. Qui te rend aussi insupportable.

Hâte de nouer ma première amitié avec un Cooper mâle. En général ils veulent ma peau. C’est une première !

Nouveau rire qu’il ne prend même plus la peine de dissimuler. Vous étiez pas assez proches pour que tu commences à te confier. Mais t’en avais assez de faire semblant.

Deal, je te laisserai ton petit moment avec elle. Les réunions de famille. C’est pas mon truc.

Il se redresse une fois de plus. Une fois de plus il se tient droit face à lui. Tout sourire. Avant de cracher du sang par terre, le goût de fer omniprésent dans sa bouche commençait à le dégoûter à présent.

Juste une chose Romeo.

II s’éloigne, allant vers la sortie sans même attendre sa réponse. S »’arrêtant lorsqu’il arrive à côté de lui, avant de poser une main sur son épaule.

Je veux bien t’emmener ta sœur pour la réunion touchante. Mais après. Elle rentre avec moi.

Il voulait lui faire comprendre, à quel point elle était à lui. A quel point il voulait l’avoir pour lui. A quel point il avait horreur de partager.

Pour éviter tout problème. Bien sûr.

Et pour pas que t’oublie qu’elle a trouvé quelqu’un d’autre aussi.