Une voix connue.
Une main sur mon épaule.
Je sortais lentement de la bulle dans laquelle je m'étais enfermé. Mes yeux se levèrent vers Cosmo. Je me demandais un instant ce qu'il faisait là. Même si, au final, ça n'avait pas d'importance. Je me rendis compte de son inquiétude et que mon état en était la cause. Les tremblements du sol me parvinrent alors et je rétablis le calme de la terre. C'était rare que je craque et perde le contrôle de moi.

- Je.... ça va... J'ai juste de la fièvre.

Mais non. Non. Ça n'allait pas. Je le savais pertinemment. Pas seulement à cause de la fièvre.
Je posais ma main moite sur son bras. Le geste se voulait rassurant. Mon regard se posait enfin sur lui et je le voyais sur ses gardes.

- Il n'y a plus personne...

Malheureusement.

- Dit, Cosmo. C'est possible de changer au point de se contredire ? J'ai revu Kaith plusieurs fois... Et je finis mal à chaque fois à cause de lui... Car ses gestes et ses mots se contredisent... Suis-je aussi aveuglément épris de lui que j'en suis devenu idiot ? Ou bien il y a quelque chose qui fait qu'il me tourne le dos ? Parce que... J'en suis sûr... Son baiser était sincère...

Ce n'était pas juste moi qui était fiévreux et inventait cette histoire. C'était une conviction qui était née des différents échanges et qui éclatait comme une vérité suite à cet échange.
Je n'avais pas non plus besoin de préciser à Cosmo qui était Kaith. Il l'avait très certainement vu dans le quartier dans le passé, m'entendre parlé de lui à d'autres reprises, avant que soudainement plus rien ne sorte... jusqu'à maintenant.

La fièvre n'était en effet pas la seule fautive de mon état. Je finis par m'asseoir par terre, jambes croisées. Cosmo demanda pour Kaith, si c'était le même que celui qu'il connaissait, celui des Carrots Cake. Et je hochais la tête, lentement, pour lui affirmer que c'était bien le même. Si seulement il pouvait y avoir un autre. Ah... si seulement c'était son double maléfique à qui j'avais eu à faire.

Le calme de Cosmo m'apaisait. Quand ses mains furent sur mes épaules, je relevais à nouveau mon regard sur lui.
Ses mots.
Tant entendu.
Tant essayé.
Tant rejeté.

Je retenais un soupir. Je baissais les yeux, puis les plongeais dans celui du second.

- J'ai essayé, tu sais. Mais c'est plus fort que moi. Ce n'est pas la première fois... Mais c'est la première fois où j'en perds presque le contrôle. Parce qu'il y a quelque chose qui ne va pas. Comme s'il n'était plus lui-même, comme s'il ne savait pas non plus ce qu'il voulait... J'aimerai juste essayer encore une fois... mais je ne sais pas comment... J'ai besoin de repos, je crois...

Du repos pour le corps.
Du repos pour l'esprit.

Laissez moi juste encore une chance.