Quartier des PIC
suite à l'échange de SMS

Face à sa vulnérabilité, Blanche resta stoïque. Eteinte, mais toujours réceptive, elle l'écoutait, en laissant le silence gagner leur intimité. Elle avait besoin que la plaie se referme, que ses manques se comblent, et elle se nourrissait de ses supplications, boulimique de son attention, de son besoin d'elle. Elle leva le menton, le regard doux, le visage tout à coup mu par la compassion.

Elle hocha la tête, comme pour signaler qu'elle avait entendu, et marqua une pause, une tension.

D'accord.

Elle releva le regard sur lui, donnant de son attention à son tour.

D'accord, je reste.

Elle pencha la tête, papillonna des yeux. Bien sûr, il allait y avoir des conditions. Car il y avait toujours des conditions pour Blanche - des attentes, un contrat.

Mais dors avec moi ce soir.

Et pour Blanche, ça voulait à la fois tout et rien dire. Aucune ambigüité dans sa demande ; elle ne voulait pas être seule, et ne voulait pas s'endormir dans le noir, dans sa chambre isolée où elle s'y sentait froide. Pas après avoir réalisé que tout le monde l'abandonnait. Elle avait besoin de sentir de la présence autour d'elle.

Je ne veux plus que tu m'abandonnes.

Elle fit une moue boudeuse.

Et surtout pas au profit de mon frère. Car il m'abandonnerait à son tour.

Ne m'abandonnez pas, plus jamais.

Restez avec moi tous les deux, si vous voulez vous voir. Mais ne me laissez pas de côté. S'il te plaît.