Il n'a jamais vraiment su pourquoi.
Pourquoi il ressentait un tel attrait pour la violence au point où il la poursuivait activement. Pourquoi il avait toujours un sourire aux lèvres à la perspective d'un combat mano a mano en toute brutalité, une délectable brutalité qui semble caractériser les Chili Gazpacho.

Il avouera aussi ne pas y avoir réfléchi.
Pas assez pour arriver à une réponse claire, manque d'intérêt total pour une vérité qui, selon lui, ne lui apportera rien de plus.

Il finit d'enrouler ses poings dans des bandages, fait fi des cris surexcités de ceux qui n'attendent que de voir le sang couler — le sien sans doute. Ça ne le dérange pas, ils veulent du spectacle et il va leur en donner même si son intention réelle n'est que de satisfaire cette envie carrément malsaine de se foutre avec la cheffe de son gang dès que l'occasion se présente.

Et peu importe le résultat, Cayenne en redemandait toujours.

À croire que t'es un masochiste, vu à quel point t'aimes ça.

Lui a-t-on maintes fois dit, souvent sur le ton de la rigolade, parfois avec un ton accusateur. Et lui, il hausse les épaules avec nonchalance et répond : « J'imagine que j'suis tombé sous le charme quand j'ai senti ses poings contre ma peau pour la première fois. » Et alors ils rient, se moquent de lui sûrement, mais au moins, ils lui foutent la paix. Ils ont appris à ne pas trop le prendre au sérieux.

Pourtant, il y a du vrai dans ce qu'il dit.
Il aime vraiment se battre contre Urie. Plus que tous les adversaires qu'il ait jamais eu. Sinon, comment expliquer ce sourire s'étirant sur son visage et le saut que son palpitant faisait dans sa poitrine à chaque fois qu'il la voyait apparaître en face de lui sur le ring ?

Il la regarde droit dans les yeux, sourire amusé, presque arrogant.

« Soyez pas trop dure avec moi, boss. »