Il est tôt - ou tard, tout dépend dans quelle réalité on se place. Toi, ces réunions dans ce genre, ça te fait chier. T'es pas du genre à poser ton cul sur une chaise et attendre que ça passe ; alors c'est pour ça que tu t'es pas plus pressé qu'autre chose.
T'as voulu y aller au talent, en mode t'a pas besoin de réveil, mais avec le sommeil et le reste, tu t'es endormi comme une énorme merde dans ton canap' qui connaît bien plus la courbure de ton dos que ton propre lit.
Heureusement que ta gentille nounou t'a non seulement réveillé et t'emmène en prime sur sa moto. T'as presque envie de dormir contre sa nuque et de voir s'il va te porter pour t'amener jusqu'au QG.

Et quel QG - on passe d'un hôtel luxueux à un hôpital désaffecté. Remarque, le nouveau lieu sied parfaitement avec le nouveau dirigeant Cecil.
C'est pas comme si ça t'apportait vraiment, mais quand tu arrives ça te fait marrer de voir que la tenue vestimentaire des plus coincés entre en dissonance avec la pièce : ouais, pour toi, les costards, c'est pour les péteux.

Bref l'autre, il ouvre sa bouche et tu t'avachis sur le fauteuil le plus proche de ta position actuelle, à l'aise, comme si tu étais chez ta daronne. Le sujet tourne autour de Phème et du deuil de sa disparition que vous avez subi.
Tu l'aimais bien cette conne, elle te laissait faire ce que tu voulais du moment que tu ne venais pas la faire chier. Elle t'a même prêtée un local rien que pour ta gueule, avec, en prime, ce qui résonnera toujours dans ton encéphale "je m'en fous mec" ... ah quelle cheffe.
Le contraire de ton nouveau Maître.

Ça te donne la nausée de tous les voir ramper aux pieds de Cecil comme des cloportes. Tu ne comprends pas l'admiration qu'il suscite - rien à voir avec de la jalousie, c'est juste un comportement parfaitement inutile pour toi.
Les autres semblent écouter sans faire de commentaires à part Winter qui fait de la lèche hard et Millie qui a voulue rajouter un mot pour montrer qu'elle est là ; de la politesse à gerber, ça te rappelle l'autre gars qui t'a appelé Monsieur Gallagher.

- Abrège Cecil.

Tu te grattes l'entrejambe. T'aimes pas trop quand ça s'éternise, surtout quand tu as encore des grammes de trucs et d'autres dans le sang.

- Qu'est-ce qu'elle fout là, elle ?

D'un signe de tête, tu désignes Blanche et si le ton de ta voix pourrait paraître accusateur, tu ne ressens, en réalité, aucune animosité envers elle. Pour toi, son passe-droit t'agace dans la mesure où cette réunion ne la concerne absolument pas.
Tu ne vas pas chialer de ne pas avoir été prévenu, mais toi t'amènes pas tes frères et sœurs non plus.

Eh bien... tout le monde est en forme aujourd'hui, on dirait.  Ça te fait plaisir de voir que tu arrives à unir les gens malgré toi - aah t'es quand même un sacré bon Second, y a plus de doute.
T'en fais pas de cas du premier, il a raison le gamin, mais le deuxième se croit malin d'intervenir et ça met un peu de grain à moudre dans ton moulin. Il t'en faut pas plus pour lui adresser un regard complice suivi petit clin d'œil, et te voilà à prendre de nouveau la parole.

- Ouais, écoutez Sonic les mecs.

C'est pas utile, mais tu ne peux vraiment pas t'en empêcher.
T'es bouillant, ces rixes verbales te réveillent même si tu sembles plus calme que tout le monde alors que tu es au centre de l'animosité.  

Blanche te sourit, tu lui renvoies un, plus assuré.
                                                                         Elle te plaît dans son audace charmeuse.

- Pardon princesse.

Tu fais une fausse révérence d'une main dans sa direction.
Hormis le plaisir que te procure la provocation, t'as sincèrement envie de tester le sang-froid de Cecil - que t'observes d'un œil par-dessus ton bras ; et celui-ci n'hésite pas à remettre en place devant tes petits camarades.
Tu le trouves marrant dans ses attaques. C'est tacite. C'est un concours de bite.
Tu sais qu'il ne peut pas s'éterniser et tu profites de la tension, du manque de temps, pour répondre, les bras à présent relax le long du pourtour du fauteuil.

- Whow un coach sportif, Cecil ? La vision que tu as de mon corps est une hyperbole, tu me flattes. T'avais pas envie de lui dire qu'il a une répartie d'un gamin de six piges, c'est juste votre jeu ; puis faut dire que lui reconnaît la suite dans les idées, ton t-shirt est loin d'être des plus propres - tacheté de sueur de la veille.

Et
ton moment de jeu se termine - vous passez à des choses plus barbantes sur l'alliance.
Là, curieusement, tu parviens à faire ce que tout le monde voulait que tu fasses depuis le départ : fermer ta gueule.
Mais c'est que tu as besoin de cogiter, toi aussi, et t'es pas du genre à réagir à vif quand il s'agit de prendre une décision importante.

C'est un sacré paquet de merde.
Tu reconnais que Cecil a un don pour motiver les troupes, même toi t'aurais envie d'être plus sérieux. T'aimes moins quand il chiale que ouin ouin "je ne suis pas Pheme" - mais au moins, il ne se laisse pas abattre ; ça te plaît les types dans son genre.

Grey se tait, c'est dommage, t'aurais bien voulu savoir ce qu'il en pense. Arwen a gerbé un discours trop long pour toi, des jolis mots pour une jolie bouille, mais putain que c'est chiant. Winter, quant à lui, te semble vivre que pour sa bourse, toi t'en penses qu'il a juste peur de salir ses mignonnes petites mains.

Bof, c'est un mou, autrement, dans les arguments.
                                    Faut que quelqu'un tape un peu dans la fourmilière.

- Vous êtes vraiment cons. J'ai jamais entendu quelque chose d'aussi con de toute ma putain d'existence, et pourtant, j'en ai côtoyé des connards : note ça dans ton carnet Winter. Tu rapproches ton buste de tes genoux, te montrant soudainement plus impliqué. Qu'on se foute de ta gueule ok, mais tu ne peux décemment pas laisser passer un tel manque à l'esprit - t'es pas agressif pour autant dans le module de ta voix. Une alliance est toujours utile même si on ne la voit pas maintenant. On sait qu'ils risquent de nous planter, et alors ? On va faire pareil. Le tout c'est que les autres croient que c'est solide. Y a pas de foi ni loi, ni de valeur sur Mars, les potos. Vous croyez qu'ils vont attaquer, qui, les autres gangs, s'ils voient qu'on est des pelos isolés ? Plus on est, moins on a de chances de faire se faire baiser. Rien n'est définitif, on peut aussi bien laisser nos gentils alliés faire le taff et leur foutre des mégas coups de pieds par derrière : La méthode vautour. La méthode PIC, les gars.

C'est une stratégie comme une autre - puis toi t'aimes bien, c'est pas trop fatigant.