|	Le feu dans nos veines ; Indra & Roméo

Le crépuscule s'écroule, funeste chant qui embrase les cieux. Et silencieux, tu passes quelques instants à l'observer tandis que l'éclat de la nuit vorace s'installe sur le fil céleste, laissant une voûte stellaire marsienne prendre sa place impératrice. Tes pupilles qui s'égarent, l'ennui qui t'habite, cruelle amante, le coeur lourd face à l'absence. Jusqu'à ce que le vibrato de ton com vienne briser les rêveries d'ailleurs. Le regard qui s'abat brutalement sur l'objet, dans un grommelement pitoyable. Tes mains qui viennent le saisir, un simple message, une annonce à laquelle tu es accoûmé, un divertissement nocturne qui s'annonce. Sans réclamer ton reste, tu ranges l'appareil dans une poche de ton pantalon, t'empressant d'enfiler ton accoutumé cuir qui t'accompagne dans chacune de tes pérégrinations sous les yeux obscur des ombres de Venus Ville. Pas de temps à perdre, les crypt colleront à flot cette nuit, une cascade s'abat déjà en ton absence. Une clope que tu portes jusqu'à tes lèvres avant d'abandonner les vestiges de la chambre que tu squattes au sein de l'Iron pepper. Un coup d'oeil fugace vers ton com avant de quitter le bâtiment. Il est vrai que tu le trouveras certainement là-bas, en ces lieux où le sang et l'argent coule à flot. Malgré l'affiche minable, il n'y avait pas de petit gain. En un instant, tu enfourches ta moto, bercer par la mélodie nocturne, folie grondante au loin, le chant de ceux qui se repaissent de l'adrénaline au rythme de leurs bolides. Mais tu n'es pas de ceux-là, tes racines sont d'ailleurs, là où les poings se serrent, là où les os se brisent.

Et il ne te faut guère longtemps pour rejoindre le lieu du match de ce soir. Une adresse commune, un lieu commode pour les jeunes âmes qui rêvent de grandeur. Bien souvent, ici on ne trouve que des amateurs et des paris risqués. De l'argent facile. Et occasionnellement, un génie vient se distinguer. A d'autre occasions, des monstres s'éveillent. Et alors, la nuit s'embrase sous les râles d'une foule démente, habité par cette rage de sang aussi soudaine que malsaine. Oui, c'était un lieu, parmi d'autres, où se retrouvaient les démons de la nuit, ceux qui chantent sous une lune absente, ceux qui bouillonnent à la vue du sang. C'était ton royaume, là où l'inhumain s'éveille, à l'abri de son regard. Là où ta quête de force prenait sa racine, une âme que tu as depuis longtemps vendu à un quelconque diable, ou peut être au seigneur du tonnerre lui-même. Tu stoppes ta moto non loin du lieu du rendez-vous et tu perçois déjà la furie des combats en écho, elle suffirait à guider tes pas alors que tu t'apprètes à pénétrer ses limbes sanguine. Poings serré, comme toujours, visage clos, c'est ainsi que tu approchais l'arène. Le sang qui pulse sous ta carne, animé par la furie des déments berserker qui rugissent non loin. Pourtant, tu n'étais pas là pour combattre, non, tes pupilles cherchaient autre chose. Silhouette familière qui se mêle à la masse chantant quelconques blasphèmes. Il ne pouvait être ailleurs qu'ici, surtout avec les rumeurs qui se faufilèrent dans les environs, échos lugubres de quelques espoirs infernal qui s'avanceront dans le ring.

Démarche imposante, des pas de loup, au coeur de cette meute de prédateur. Tu étais ce visage familier parmi d'autres, réputation forgé dans l'acier et le sang, celui qui brise d'un coup. C'est ce qu'on s'amuser à murmurer bien souvent, sans jamais oser l'avouer à voix haute. Rictus sinistre qui s'accroche à ton visage inexpressif. Tu l'as trouvé. Approche soudaine, fugace, une large main qui s'abat amicalement sur son épaule, ta main. < Sans surprise, toujours à ramasser quelques crypts, même chez les amateurs. Ou alors tu attends le vrai spectacle ? > Eclat rauque, une voix grondante comme le tonnerre, sur un fond bien plus amical qu'à ton habitude. Nul besoin de plus, pas avec lui. Il ne faisait pas partie de ce chaos incessant, bien au contraire, parmi ceux qui sème le désordre, parmi la honte des votres, il était bien au-delà. Un des rares hommes qui ont su dérober ta confiance.

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Eclat rauque qui vient ponctuer chacune de ses phrases, tandis que tu acceptes naturellement, plonger dans le silence des mots, l'offrande qu'il te tend, ton regard s'égare quelques instants sur les susnommé par ton camarade. Sans surprise, une belle bande d'imbécile, un spectacle affligeant. Soupir muet, clos dans les abîmes de ton être, nul besoin d'ajouter quoique ce soit concernant un subordonné médiocre. Une idée aberrante, à peine sortie du berceau, une ambition démesuré, grotesque. Décidément loin du profil idéal, de ceux qui renverseraient Mars. Plus d'une fois, ils avaient prouvé leur propention à l'infâme chaos, celui qui ne possède nulle forme, si ce n'est celle du désespoir. Celle de la médiocrité. Ce n'était pas ton ambition, ton souhait pour les tiens, ce n'était pas l'armée que tu souhaitais voir s'élever. Mais tu le sais que trop bien, nul pouvoir ne reposer sur tes épaules, dans cette situation, tu ne possédais aucune arme pour relever les chili gazpacho. Il te fallait dès lors les forgés. Ton regard s'attarde un instant, la certitude était présente, vous partagiez un même idéal. Un léger rictus qui se forme au coin de tes lèvres, tandis que tu recraches lentement une épaisse brume d'ivoire, que tu laisses la mort obscurcir tes poumons.

< Faut croire que ouai, Rom'. > Une réponse ponctuer d'un éclat rincannant, prennant tes aises à la table du gestionnaire de ce soir, laissant des pupilles brièvement voguer sur les flots grondant, masse informe humain, tu sors de ta poche et déposes quelques crypt que t'amènes jusqu'à lui. < Je vais suivre ton call, pour son prochain combat. Ça fera une bonne mise en bouche. > Tu marques une pause, tirant une profonde bouffée sur le batonnet de mort, délicat poison gorgé de nicotine que tu laisses lentement t'envahir, avant de recracher lentement l'épaisse purée de pois grisâtre dans l'air. < Y'a aussi des rumeurs sur un p'tit nouveau. Je connais pas sa gueule, mais il paraît qu'il bouge bien, frappe fort et bien. Je suis curieux. >

Avide, comme toujours, c'est avec un léger éclair dans le regard que tu en parles. Car tu aimais entendre ça, tu aimais voir ça et encore plus, tu aimais affronter ce genre de gars, ceux qui font des étincelles dès leur entrée en scène, ces étoiles montantes, aussi grotesques soient-elles. Tu aimais brisé les orgueilleux et parfois même les audacieux. Car au fond, tu avais besoin de cet éclat, de cette force que tu ne possèdes pas. Au fond de toi, tu le savais. Lorsque tu te tenais ici, tu ne possédais plus rien d'humain, non, tu étais démon informe au coeur de son antre, toujours en chasse, pour quelques crypts, mais aussi plus de puissance. Un pouvoir qui te manquait. Une quête démente. < Puis, s'il tient le coup. > Un rictus noir vient déformer ton visage. < Ce sera bien mieux que ce soit nous qui le trouvons, qu'une des larves qu'on se coltine. Pire, qu'il tombe entre les mains d'autres enflures. > Car au final, vous étes en guerre. Mars est en guerre. Un écho qui ne devait jamais être oublier, une rage qui devait persister, jusqu'à ce qu'un seul vainqueur s'élève au-dessus du reste.

Alors que tu n'es guère partisan de cette obscure voie. La réalisme s'abat sur tes épaules, tel l'impitoyable épée de Damoclès. C'était la seule et unique voie possible, toi qui ne souhaitait que la paix, tu devais préparer le prochain champ de bataille, et vaincre. Si tu voulais la retrouver, tu n'as nul autre choix. Car sur l'astre carmin, la violence était impératrice, au dessus de n'importe quel être vivant et nul ne pouvait échapper à son regard moqueur. A son clairon, qui gronde au loin.

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Rictus obscur accroché à tes lippes. Tu ne pouvais mentir, l'ardeur environnante de contaminait malgré toute la résilience du monde, la violence appelait la violence, nul doute sur cette réalité. Bien que tu aurais pu fêter une quelconque victoire, alors que tes doigts saisissent les quelques gains de ce soir. Les mirettes toujours rivés vers le ring, comme si appel grondait en toi, rugissement flamboyant qui te poussait à vouloir goûter à cette puissante fragrance nocturne. Mais les mots de Roméo t'arrache à tes vagues rêverie, les doigt qui amène le porteur de mort jusqu'à l'embouchure de tes lèvres, une épaisse brume d'ivoire que tu aspires avant de recracher lentement, dans un soupir vague. C'était réel, les CG, ils n'étaient plus qu'un ramassis informe qui lutte pour sa survie, abomination grotesque, vestige pitoyable d'un âge d'or, grondant encore sous les échos des victoires passés.

Tu éloignes alors tes pupilles de l'objet de ta convoitise, de ce tableau d'horreur qui te fascine tant, te tournant lentement vers le gestionnaire de cette folie nocturne. Comme à ton habitude, le visage clos, seuls demeurent l'intensité brûlante de tes iris et ce rictus sanguin éternellement accroché à ton visage. < Tout à fait. > Une unique réponse, alors que tu écrases ta cigarette entre tes doigts, presque un réflexe, une habitude, lorsque celle-ci agonise. < Mais pour cela, il faut donner l'exemple. Que des têtes chavirent, tombent, littéralement. > Alors que ton timbre s'obscurcit, dans cette même phrase, tu te délestes de ton cuir obscur, dévoilant un simple haut, noir et uni, saillant parfaitement les courbes de ta musculature. Un leur vient éclairer tes yeux, un feu d'ailleurs, ardent et vorace.

< Apprête toi à te faire un pactole. Je vais leur montrer à quoi doit aspirer un vrai CG, la rage qui fait notre force. > Une démonstration valait un millier de discours, surtout lorsque celui-ci mêle le devoir et le plaisir. L'appel du ring était plus intense que ta volonté ce soir. L'antre des démons t'appelait depuis trop longtemps déjà, la rage persiste, dans les abîmes de tes tripes, toujours plus colossale, toujours plus vivace. < Et honnêtement, aucun nom ne m'a réellement marqué. La plupart ne sont que des larves. Autant commencer le nettoyage par sois-même, que d'attendre les ordres. > Tu jetes un dernier regard vers Roméo, avant de te diriger vers le ring. < On sait tous les deux ce qui est bon pour l'avenir des CG, notre avenir. > Et tu t'enfonces dans la foule, en quête de ce ring qui t'appelle avec tant d'ardeur, racine du chaos où l'on forge les première lames. Ici même où tu débuterais ta propre purge. Sans un mot, sous le regard surpris d'un présentateur, tu t'avances sur ton terrain de jeu, poings serré, visage clos, comme à ton habitude. Te présenter était inutile, toi qui a passé tant d'années dans cette fosse aux diables, dans les abysses sanglant de ces tournois. Ton nom, certains le murmuraient déjà et les paris commençaient déjà à tomber.

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Le défis est lancé, l'annonce gronde tel le tonnerre à travers l'arène et est reçu par un chant ivre qui fait trembler l'épaisse batisse qui sert d'antre improvisée. Délicieux rictus obscur qui s'élargit au coin de tes lèvres, alors que les premiers adversaires de fortune pénètre sur le ring, devenu ton trône. Poing serré, toujours en position de garde, tu n'attends pas un instant pour bondir sur le premier combattants qui se tient face à toi. Vif, comme un loup en traque, il n'a pas le temps de te voir venir, de se rendre compte de ce qu'il lui arrive que ton crochet droit vient se heurter violemment dans son visage, immédiatement suivi d'une estoc du gauche porter dans ses trippes qui le fait basculer hors de la scène, s'éffondrer au coeur de la foule de démons brailleur. Dans l'ambre de tes pupilles, un feu occulte rayonne, astre incandescent qui prend peu à peu possession de tout ton corps. Les muscles qui se contracte, la respiration qui vient se rythmer sur le rythme de quelques bonds que tu éxécute sur place. La boxe dans l'âme, ton style est clairement défini, agressif, malgré ta masse, tu ne perdais nullement en vivacité. Ainsi tandis qu'on tenta une approche dans le dos, tu peux aisément esquiver, d'un pas latéral sur le côté, tournoyant brusquement pour faire volte-face à ton second adversaire, accompagné dans son dos par un autre camarade de jeu. Ton rictus s'élargit, cela commençait vraiment à devenir intéressant.

Tu bondis immédiatement sur le premier homme face à toi dans une salve de coup meurtrier, sa garde qui cède aisément sous ta force brute, tu conlus par un puissant uppercut du droit avant que tes mirettes viennent se planter dans celle de ton second compagnon de jeu. Une approche fulgurante, mettant à l'épreuve ton endurance dans cette valse macabre, tu sautes, saisissant son crâne à travers sa garde, profitant d'une allonge allant à ton avantage. Tu viens abattre son crâne sur ton puissant genoux gauche pour le relâcher ensuite, visiblement K.O par ce simple assaut. Une certaine déception qui se perçoit sur ton regard, alimentant la furie sanguine d'un public toujours plus bruyant. Puis s'enchaînent les adversaires, quelques coups qui te parviennent, mais les carcasses dans les vappes s'accumulaient sur le ring. Cinq, puis sept, une fois passé la dizaine, tu perds le compte. Légèrement haletant. Ton souffle mis à rude épreuve, mais l'ivresse du combat surpasse ce poids qui pèse sur ta poitrine. Les premières réticences parviennent au coeur de la masses grotesque. Les échos se font plus intense, plus profond. Une réputation solidifié, monstre du ring, empereur de l'arène. Mais un visage familier se détâche de la foule, venant illuminer ton visage d'une étincelles des plus sanguine, mêlée au plaisir de l'adrénaline.

< Ah ! Tu te réveilles enfin Malik. Alors, tu viens relever le niveau ? > Tu tends ton poing en direction du molosse qui fait son entrer dans l'arène, il te dépasse légèrement d'une demi tête, son teint foncé et sa carrure de titan lui on valut le surnom de Djinn. En unique réponse, il vient répondre à ton salut en cognant son poing au tiens tendu et le combat pouvait commencer. Vos gardes étaient identiques, indiquant une discipline commune, mais sa stature aurait put en impressionner plus d'un, dommage, tu ne faisais pas partie de ceux qui le craignait. Bien au contraire, ce genre d'affrontement était un plaisir que seul ce cartel savait t'offrir. Et vous échangèrent vos premiers coups, sous l'attention d'une foule désormais apaisé, fasciner par le spectacle que vous vous apprêtez à leur offrir.

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Les premiers échanges éclatent, sous un tonnerre d'hurlement vorace. Un échange rapide, le début d'une longue série qui animerait bien assez tôt la soirée. Ici était ton refuge, ici, d'autres démons chantaient à la gloire d'une diété grotesque, de celui qui règnerait sur le ring, ici, un feu d'ailleurs t'habitait. Et chaque salve se faisait un peu plus intense, chaques garde était un peu plus dur à maintenir face à la force de frappe du colosse du désert. Mais chaque coup, tu le rendais au double, avec toujours plus de furie, de rage, comme animé par un instant meurtrier. Ainsi, voici l'effet que te procurais l'arène, l'adrénaline qui se déferle dans tes artères par flots impétueux. Et un rictus carnassier qui s'élargissait un peu plus à chaque instant, accroché à ton visage, alors que quelques bleus prenaient place sur celui-ci, la force de ton adversaire ne faisait aucun doute. Mais sa volonté était friable, instable, car sur le ring, tu t'imposais seigneur. Le combat se conclu sur un puissant uppercut et la salle se tus un instant. Juste le temps d'assister à la chute du géant, avant d'éclater dans un chant venu des abîmes. Pourtant, rare étaient les audacieux qui osaient encore approcher du ring.

Et le temps défila, jusqu'à l'annonce de ta victoire. Tu ne comptais plus les adversaires qui s'étaient enchaîner, convoîtant ton trône. Une quinzaine, si pas légèrement plus, à deux trois carcasses prêtes, avant que la cloche sonne la fin du temps qui était gracieusement offert. Rictus satisfait accroché aux courbes de ton visage, tu abandonnes ton terrain de jeu, le passage s'ouvrant face à toi, sous le brouhaha incessant de l'endroit, l'écho des hymnes parvenant jusqu'à tes oreilles. Alors que le programme de la soirée reprenait enfin son cours habituel. Les prochains combats pouvaient s'enchaîner, à mille lieu du spectacle que tu avais offert quelques instants auparavant. Tu rejoins ton camarade, trônant toujours sur l'ensemble de cette vaste assemblée, les pupilles rivés sur tes gains. Tu attrapes ta veste abandonnées une heure auparavant, faisant glisser une délicate cigarette des poches intérieur de celles-ci. Et t'inquiète, pas besoin pour si peu> En payant aussi bien, je serais presque tenter. > Tes pupilles esquives l'alcool, après tout, tu ne bois pas. L'alcool faisait partie des poisons que tu préférais ignorer. Tu allumes ta clope, aspirant une épaisse fumée opaque. < Mmmh. Si c'était si simple. >

Finalement, la tentation est grande, tu attrapes la boisson et la vide d'une traite. Désireux d'éviter ce pincement qui t'arrache le coeur. Ce serait facile, si facile d'accepter, si elle ne demeurait pas, dans chacune de tes pensées. < Bordel. Immonde. Décidement, l'alcool, c'est pas mon truc. > Les seuls mots que tu parviens à articuler, tandis que ta trachée vient te brûler, peu accoutûmé aux vapeurs alcoolisé qui la parcours. < C'est pas qu'il y a quelque chose qui m'retient là-bas. C'est plus compliqué que ça. > Tes pupilles parcours la masse informe grondante autour de toi et en contre-bas, méfiant des oreilles indiscrète. Toi, qui était porteur d'un terribles secret. Avant de venir se poser sur Roméo. Ton regard se fige quelques instant, cloisonné dans son éternel froideur. Et pourtant, désireux de confidence, à lui, tu ne désirais pas mentir. Parmi toute cette populasse, ce chaos rampant à travers ce qui forme les CG, tu le savais seul digne de confiance. Un soupir, presque las. Tu enfiles ta veste, passant à côté de lui, une de tes paluche se pose sur son épaule, l'invitant à te suivre dans un murmure. < Parlons en. Dehors. > Tu jettes un dernier regard derrière toi.

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Tu te cloitres quelques instant dans le silences. Délicat contraste à la cacamphonie de l'antre qui gronde encore à tes tympans, chant abyssale d'âmes en furie. Portant à tes lèvres, un feu mortel que tu recraches lentement dans une brûme opaque. Et la fraîcheur de Venus Ville qui vient caresser ton épiderme à vif. Le visage qui se ferme, les pupilles qui s'éteignent de ce brasier funeste, laissant une part au vide, néant vorace qui vient t'arracher les tripes. Et ce coeur qui demeure meurtri. Car tu n'étais pas de ceux qui se confiait, pas de ceux qui s'ouvrait au premier inconnu. Non, ton âme demeurait close à bien des individus, pour ne pas dire à tous, regorgeant de bien des mystères, de paradoxes inconnu au regard lugubre de l'astre rouge et sa cité infernal. Pourtant, c'est ce qui forge ton humanité, au-delà de la bête furieuse, de ce masque que tu arborres à la face du monde. Et les mensonges, ils étaient plus simples à prononcer, à articuler, sous le voile furieux d'une grotesque ambition.

Mais à cet instant précis, loin des oreilles indiscrètes, sous la voûte obscure. Cette habile farce s'émiette. Car tu as besoin de faire confiance, pour ne pas te briser. Tu as besoin de parler, mais elle demeure lointaine. Une main se glisse dans ta poche, effleurant du bout des doigts ton com silencieux. Tentation fugace que tu étouffes dans l'oeuf. Tu craches au loin la cigarette à l'agonie coincée entre tes lèvres depuis que tu as abandonné le ring, victorieux. Dans un même élan, tu en attrapes une seconde, la portant jusqu'à tes lippes, sans pour autant l'allumer. <En vrai. C'est chiant comme job. > Tu craches ça soudainement, visage clos, d'un ton empreint d'une neutralité troublante. Les pupilles qui se perdent dans le vague. <Mais j'continue pour quelqu'un. Car ça la rassure, que je ne risques pas mon compteur de vies quotidiennement. > Les mots tremblent, résonnent d'une énigmatique douceur. Ton regard se fige, reprend un léger éclat dans l'ambre de ceux-ci avant de les river sur ton camarade.

< Tu connais ça ? Le fait d'être complètement raide dingue de quelqu'un, au point de vouloir tout faire pour elle ? > Tu marques une pause, amenant ton briquet jusqu'à l'embouchure de tes lèvres, là où le bâton de mort se dresse dans l'obscurité reine. Une nuit éclairée par uniquement quelques lampadaire et un manteau gorgé d'étoiles. < C'est aussi pour ça que je suis ici. Que je me bats pour le gang. Que je désires voir Mars conquise par nous. Je veux que cette putain de folie s'achève, je ne veux plus qu'elle ai peur. Je veux voir cette fichue planète rouge conquise. En paix. Pour elle. Uniquement pour elle. Et pour ça, je dois être fort. Mais aussi me préserver. C'est une saloperie de casse-tête, soyons franc. > Malgré qu'elle éclate, cette vérité inavouable, le feu qui te déchire les trippes et le coeur, son nom reste clos. Pour sa sécurité. Tu le sais que trop bien, tu ne peux prononcer son nom, pas en la présence de qui que ce soit, interdit qui demeure. Une règle, parmi tant d'autres, que tu t'impose. Pourtant, tu aimerais le hurler sur tout les toits de la cité, ces sentiments qui bouillonnent. Les souvenirs de cette nuit qui reste accroché à ta chair, à tout ton être. Tu soupires, légèrement, alors que tes mirettes se retournent vers l'horizon.

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C'est un rictus fugace qui paraît au coin de tes lèvres, alors que tu recraches l'épaisse brume d'ivoire vers les yeux. Dépourvu de toute surprise, au fond, t'attendais tu réellement à autre chose ? Oh que non, une preuve que sur ce roc fait de roche carmine, l'amour était devenue denrée rare. Car au fond, tu ne pouvais nier que c'était ce qui t'animait, au plus profond de ton être, cette chose qui te pousse à rejoindre les champs de batailles, le ring. La source de cette quête de force, toujours un peu plus folle, tu ne pouvais ignorer que c'était elle, et elle seule. Il n'avait même pas conscience de ce qu'elle était à tes yeux, la valeur qu'elle avait pour toi, alors qu'il semble craindre le pire. Tu ne peux étouffer un ricannement, visiblement amusé par la situation. Parmis ces rares instant où le masque se rompt, sans un mot, sans une mise en garde, simplement naturellement. Ouai, t'étais amoureux. Et cela se transforme en un éclat qui déchire le silence de la nuit, rire sincère qui vient balayer le reste. Tu arraches de tes lippes la cigarette, la laissant glisser entre tes doigts et observant quelques instants la cendre agonissante, chutant vers un sol glacial.

< Ouai, j'suis amoureux. Y a pas photo. > Et tes pupilles s'élèvent une nouvelle fois vers des cieux obscur, à travers ces dômes d'un verre épais, tu tires une nouvelle fois sur ce bâton morbide, inspirant puis expirant lentement une épaisse brume grisâtre vers la voûte céleste. Puis tes mirettes qui viennent à nouveau se planter vers lui. < Mais y a un truc que tu piges pas. Temps qu'elle demeure, je n'abandonnerais pas. Mars doit être conquis. C'est mon unique but. La conquête. Pour la paix. Pour elle. Tu marques une pause, ton coeur se serre un peu plus et ses mots n'arrangent rien. Il est vrai, votre relation. Tu ne pourrais l'expliquer, certainement étais-ce de la lacheté. Alors que les échos de cette fameuse nuit demeure encore. Que ses courbes reviennent te hanter. Un réflexe, alors que ton coeur te fait horriblement souffrir, une main se pose sur sa position, vient serrer le tissu, la chair qui t'en sépare. < Disons... Que c'est compliqué. > Tu marques une pause, ponctuer d'un ricannement gorgé d'ironie. < Que malgré ma gueule, mon attitude de loubard. Face à elle, c'est autre chose. J'ai peur, peur de la blesser. Alors... On a jamais, vraiment, franchis le pas en vrai. > Tu marques une nouvelle pause, les mots te manquent.

Puis un soupir se faufile entre tes lippes. Comme l'éclat d'une lassitude venu d'ailleurs. Tu te sais, certainement grotesque. Pourtant, le masque est rompu, demeure ébranler et tu n'as plus la force de mentir. < Lorsque Mars tout entier sera conquis. Uniquement à cet instant, je pourrais lui dire, à quel point je l'aime. > Un nouveau ricannement qui vient ponctuer tes propos, mêlé à un délicat soupir qui se glisse à l'embouchure de tes lèvres. < Tu comprends peut être pas pour le moment. Mais qui sait, un jour. > Et tu éclates de rire, comme si vous aviez droit d'aimer, comme si des monstres tels que vous en étiez digne. Et tant de spectres, de démons reviennent te hanter, ton visage se renferme, alors que tu observes les cendres agonisantes s'éffondrer. < C'est pour cela, que nous devons être meilleur. > L'égoïsme au creux de tes lippes, bien loin de la soif de destruction que tu arborres habituellement. Ces mots résonnent presques telles un murmures, aussi doux que menaçant. Nul choix demeurait derrière cette phrase, c'était une promesse, que tu ancrais au plus profond de ton être.

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Tes pupilles se figent, vers un panorama vide, plongent dans des abîmes infame. Tu regardes vers cet horizon sans avenir et seul te parfum la saveur du sang, les échos d'une guerre prochaine. Et tu le sais, au fond, oui tu le sais que trop bien, rien de bon n'en sortira, pas même cet idylle tant rêver, tant désirer. Pourtant, c'est un rictus étrange qui vient se tracer sur les courbes de ton visage, le long de tes lippes, une soif insensée, celle de croire en cette raison qui t'anime. Comme chacun possède la siennes. Et tes mirettes se tournent lentement vers l'homme qui se tient à tes côtés. Et bien qu'aucun honneur n'animait la vengeance, tu ne pouvais être de ceux qui irait le blâmer, toi-même devenu monstre au fil du temps. Toi-même qui t'es forgé dans la rage, le sang, la violence. Toi-même qui a offert ton âme au diable, rallier ses légions abyssales pour une folle conquête. Toi qui nourris tes propres ambitions auprès des démons de l'astre carmin. Tu lui as promis un monde meilleur, un monde sans guerre, mais étais-ce réellement cette voie sur laquelle tu t'étais engagé ? Nul doute ne pouvait t'habiter. Il était trop tard pour ça. Alors, tu te poses d'autres question, finalement, une humanité qui revient doucement t'effleurer, sous une carcasse obscure. A quoi pense t'il, lui ? Quelle volonté l'anime, dans les limbes de son être ? Au-delà de la vengeance, qu'elles sont les cicatrices marqué au fer rouge sous son épiderme.

Et tu ne peux retenir un gloussement gras, rauque, qui résonne dans l'éclat de la nuit. Tu ne peux t'empêcher de t'amuser de cette situation si particulière. Si on t'avait dit que d'autres serait capable d'effleurer cette humanité enfouit en toi il y a peu encore, tu leur aurais ris au nez. < Les gangs, la violence, c'est tout l'opposée d'elle. C'est pour cela que je suis comme je suis. > Des mots entre vérité et mensonges, tu refuses de l'admettre, de la voir parmis eux, les PIC. C'est pour cela que tu es devenu son bouclier, son épée, prêt à tout pour elle. Puis tu viens bifurquer vers ce qui te brûle les lippes. < Par contre. Je suis pas le mieux placer pour dire ça. Mais je doutes que ce soit top pour la santé d'être obsédé par la vengeance. > Tu marques une pause, inspirant la dernière bouffée de ta cigarette avant de l'écraser entre tes doigts. Tu expires lentement cette brume opaque vers des cieux vides de sens. < J'peux comprendre que la famille, ça rende dingue. J'me trimballes deux cadets qui me colle au basque. Enfin, tu vois peut-être des jumeaux parmi quelques autres, la seule différence, c'est qu'ils essaient de la jouer gros dur, sans vraiment l'être, dans une antre aux monstres. Enfin, plutôt aux larves actuellement.Mais on s'enfout, j'veux dire. C'est qui ce gars qui te sert de frère ? C'est le genre malsain ? >

Curiosité dévorante, tu dois l'admettre. L'humanité qui ressort, dans l'éclat de tes mots. Un étrange mélange, bien loin de l'écho que tu renvoi habituellement. Bien loin du monstre prêt à cracher ses flammes et son venin. Loin du blizzard et des flammes qui te servent d'étendart. Tu semblais presque, humain. Dans ce même étrange élan, tu tires une nouvelle cigarette des poches de ta veste. Un réflexe, une manie, certainement que cela invitait indirectement à prolonger la discussion, loin du brouhaha de l'arène, loin du chant des gladiateurs et des oreilles indiscrètes. Finalement, se tenir quelques instant de plus, sur les rebords d'une abîmes sanguine.